Préparation 1/3 - Irina

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Note de l'autrice : Le chapitre est coupé en trois et pour cause, il fait presque 6k de mots. Je voulais éviter de mettre un pavé. Bonne lecture :) 

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L'avion se pose sur l'une des pistes privées de Mérignac. Au loin, j'aperçois d'autres appareils bien plus imposants que le nôtre est pour cause : nous sommes dans un jet. Lorsque l'hôtesse nous le permet, nous quittons l'engin et prenons place dans un SUV noir stationné sur le tarmac. Cette voiture me rappelle tellement Julian quand il me suivait à tout va, me faisant flipper par la même occasion. Alek s'installe derrière le volant aux côtés de Lucian, tandis que les femmes sont congédiées à l'arrière. Le véhicule démarre, puis s'engage sur une route. Je regarde le paysage défiler à travers la vitre. Des arbres, des terrains remplis de verdure, quelques maisons par-ci par-là, font office de décor. J'avais oublié à quoi ressemblait l'endroit, alors que j'y suis venu récemment pour voir ma mère au cimetière. Je me rappelle que, non loin de là, une boîte de nuit s'y trouve. Le macumba si je me souviens parfaitement de son nom. À nos seize ans avec Olivia, nous avons essayé d'y entrer. Toutefois, le videur nous avez repéré à cause d'elle, madame était trop stressée, ce qui n'a pas échappé à la vigilance de l'armoire à glace. Nous avons dû attendre son père près de l'aéroport, alors que le froid fouetter la peau nue de nos bras. Se vêtir d'une robe était cool, mais trembler par le fait que la température chutait dans la nuit, était une autre affaire.

Je jette juste un rapide regard au GPS du tableau de bord et constate qu'il est indiqué trente minutes pour arriver à destination, ce qui laisse présager des embouteillages, vu l'heure. Je profite donc du temps pour réfléchir, m'évoquant mon plan initial. Nous passons dès ce soir à l'attaque. Je me mentirais si je disais que je n'angoisse pas face à tout cela. Je m'apprête quand même à leur prodiguer un karma pour mes années de calvaire, je devrais être excité.

Salope.

Putain.

Erreur de la nature.

Leurs paroles sont restées en mémoire, ne voulant jamais me quitter. Je serais cette salope lorsqu'elles se retrouveront dans des cages, ou encore attachées à une table prête à se faire ouvrir. Si je suis une erreur de la nature, il est dommage pour elles d'avoir croisé mon chemin, parce qu'elles ne vont pas comprendre ce qui leur advient. Je jubile déjà à l'idée de les voir pleurer. Mon angoisse est chassée à une rapidité folle, dès l'instant où je pense à leur sentence.

— On est arrivé, annonce Alek en garant notre voiture devant l'entrée de l'immeuble.

Je prends conscience que c'est le même que la dernière fois. Le regard qu'il me lance à travers le rétroviseur intérieur me rappelle le moment de notre baiser suave dans l'ascenseur. Le souvenir de mon interrogation sur la fac me revient, elle aussi. Je me rends compte que je n'ai toujours pas posé la question à Maria, de savoir la manière dont elle a agi pour que je ne fasse plus partie de l'établissement. Je n'hésiterai pas à le lui demander à nouveau.

Nous descendons du véhicule et rejoignons le hall. Il est exactement comme dans ma mémoire, accueillant et spacieux. Il ne faut que quelques minutes aux hommes pour récupérer notre carte d'accès. Ils nous invitent à prendre notre seul moyen de monter à notre chambre : le fameux ascenseur. Lorsqu'Alek appuie sur le numéro de notre étage, je me rends compte que nous allons au dernier. Je ne me souviens plus dans lequel nous avons dormi il y a quelques mois, de mémoire nous avions une magnifique vue sur la ville. Je ne doute pas que cette fois-ci ce sera également le cas.

Les portes s'ouvrent directement sur... Un appart hôtel.

Je reste stupéfiée des lieux. Un mélange de clairs se marie à l'obscurité, me rappelant la maison de Kowinski. Le salon est aménagé sur la droite, accompagné de canapés blancs et d'une table basse, ainsi qu'un tapis de couleur noir. Un écran plat est accroché sur le mur. À gauche, une cuisine américaine complètement ouverte sur la pièce. Un îlot central bordé de chaises hautes remplace la table de salle à manger. Face à nous, de grandes vitres dépourvues de rideaux nous laissent voir un balcon. Je n'ai pas besoin d'aller dehors pour découvrir la ville de Bordeaux qui s'étend à perte de vue.

Je veux vivre Tome II : Vengeance sanglante - Dark RomanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant