Bye bye Pologne - Irina

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Quelques semaines plus tard.

Les jours sont passés à une vitesse fulgurante. Mes semaines se sont rassemblé l'une comme l'autre, me faisant errer dans cette immense maison. Je n'ai pas eu le droit de l'accompagner à l'entrepôt durant ses contrats, ou même ses rendez-vous professionnels. Je suis déclarée morte aux yeux de beaucoup de gens et il refuse encore de me dire l'identité de la personne à l'origine de tout cela. Je dois faire preuve de patience, pour pouvoir me promener librement, à nouveau. D'ici quelques mois, tout cela sera derrière nous. Debout, devant la fenêtre de la chambre, je contemple l'extérieur à travers lequel les oiseaux volent entre les arbres qui aménagent l'arrière de la maison. Le désir de prendre l'avion, direction la Suisse, se fait de plus en plus présente. En ce plein mois d'été, il n'y a pas tellement de choses à faire, mis à part de se baigner dans la piscine des Kowinski. Un week-end rien qu'entre nous deux, loin de tout le monde et surtout avec une famille qui, je le souhaite, voudra me voir. Nous y allons les yeux fermés, sans savoir si j'aurais droit à une porte qui claque. Je préfère rester positive sur tout ça, j'ai espéré vraiment longtemps des réponses. Dans quelques heures, je les aurais enfin.

— Pas trop le traque ? me demande Anastasia en refermant ma valise.

La belle blonde a insisté pour la faire elle-même, m'indiquant qu'une surprise m'y attendrait à l'intérieur. La connaissant que trop bien, je prévois une connerie et rien d'autre.

— Je mettrai un point final à quelque chose, admets-je en prenant place sur le lit.

— Dis-toi que, si ça se passe mal, Aleksander sera là. Et puis, si jamais ça dérape...

Elle finit sa phrase en secouant les sourcils, qui m'arrache un léger rire.

— Justement, soufflé-je en reprenant mon sérieux. Premièrement, je ne sais pas comment procéder avec un homme au lit. Ensuite, imagine si ça dérape et que je n'ai pas le courage de dire non ? Bien sûr, il est très respectueux, mais dans l'euphorie de l'excitation, il se peut que je ne prononce rien.

Elle soulève ma valise, qu'elle pose au pied du lit afin de pouvoir s'assoir près de moi.

— Tu as peur de quoi au juste ?

Je baisse une seconde la tête. J'ai peur de tout évidemment. Je suis terrorisée à l'idée de ne jamais pouvoir passer le cap, de ne jamais être celle qui lui apportera ce petit plus que les hommes ont besoin. J'angoisse de voir l'apparence de mon père dès le moment où il entrera en moi. Il se refroidira, malgré la connaissance des choses.

— Imagine que je me déconnecte ! m'esclaffé-je un peu trop fort.

L'incompréhension se lit sur son visage et m'oblige à continuer.

— J'ai appris à déconnecter mon cerveau, dès l'instant où mon géniteur me violait ou encore, que ses amis me touchaient.

Elle s'apprête à rétorquer, mais c'était sans compter sur un raclement de gorge qui attire notre attention vers la porte de la salle de bain. Celle-ci s'ouvre sur un invité qui n'était pas convié. Furieuse, Anastasia se lève d'un bon, exigeant à son mari une explication sur sa présence dans la pièce voisine. Mal à l'aise d'être réprimandé par sa bien-aimée, il jette un regard désolé dans ma direction.

— Je suis intervenu pour que tu n'en dises pas plus, Irina.

— Oh vraiment ? ironise Ana, en agitant les bras de chaque côté.

Je quitte à mon tour le matelas, pose ma paume sur son épaule, l'invitant à se rassoir.

— Tu as tout écouté, je suppose, lui dis-je.

Je veux vivre Tome II : Vengeance sanglante - Dark RomanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant