Il y a encore quelques mois de cela, je n'étais que cette pauvre fille qui regardait les passants se promener, en cette fin de journée d'hiver. Les pieds au bord du précipice, je me répétais qu'ils m'avaient tous détruite, qu'ils m'avaient volé mon innocence. Ma meilleure amie était décédée, je n'avais plus rien qui me restait dans ce monde rempli de noirceur. Je m'en souviens comme si c'était hier. J'ai élargi les bras de chaque côté, je me suis retournée, puis j'ai plongé. Ma détermination de mourir était à son apogée. La peur avait quitté les lieux, seule la plénitude prenait possession de mon esprit. Mais tout ça est derrière moi dorénavant. Le visage que me reflète le miroir inspire une persévérance à faire payer toutes les personnes qui m'ont causé du tort. Je réajuste le tissu de ma robe bleue, qui entoure ma taille, puis replace correctement les fines bretelles. Il est l'heure que j'aille voir ces filles afin de leur prononcer un dernier adieu. Anastasia et Otto doivent commencer la torture dans moins d'une heure, cela me laisse le temps de converser avec elles.
Le premier étage, comme le rez-de-chaussée, semble désert. Personne ne se trouve présent dans la demeure. J'ignore où sont Alek, Lucian ou encore Tessa. Peu importe, ils nous rejoindront à l'heure convenue. Lorsque je rentre dans la pièce, Ana, Cyril et l'homme de main de Lucian cesse leur discussion. J'observe les lieux, plongés dans un noir obscur où seule une légère ampoule éclaire assez pour ne pas s'y perdre. Deux lits d'acier trônent au milieu, accompagné de sangles dans chaque coin. Une table roulante est parsemée de divers objets de torture : pince, couteau, tournevis, scalpel.
Accroupies dans de misérables cages individuelles, Christina et Célia me font face.
— Tu vas finir en prison si tu nous fais quoi que ce soit, crache Christina.
— Qui t'a permis de parler, espèce de...
Je coupe Anastasia dans son élan, l'intimant à ne pas lui répondre. Je m'agenouille à sa hauteur, scrutant son visage pâli et suant par la peur. Ses mèches brunes lui recouvrent une partie de son minois, jusqu'à son cou. Elle tente de garder une certaine prestance, mais je perçois bien assez sa crainte.
— Je me fiche de où je vais finir, temps que tu perdures dans la souffrance des enfers.
— Tu iras toi aussi, rétorque-t-elle dans un rire hystérique.
Je lève un instant les yeux au ciel.
— Ça tombe bien, j'aimerais continuer à te voir pâtir. Je veux que tu hurles, Christina. Je souhaite apercevoir ton âme quitter ton corps de pourriture.
— Je suis tellement désolée, pleurniche Célia. L'idée venait d'elle, je te le promets.
Elle se met à secouer la cage, suppliant que je lui accorde le pardon. Toutefois, mes pensées vont vers cette demi-révélation. De quoi parle-t-elle ?
— Célia, si tu délibères sur le harcèlement, tu es tout aussi coupable, lui dis-je.
— Non... Non... Je parle du viol de John et Clément.
Christina lui hurle de la boucler, mais il est déjà trop tard. Choquée, Anastasia me regarde un instant avant de se précipiter vers la brune et de l'électrocuter avec son bâton. Comme si le sol s'agrandissait, je me sens tomber face à tout ce merdier. Depuis le début, elles étaient de mèches et, bien que ce soit la pire chose, elles ont fermé les yeux se disant que c'était une humiliation parmi tant d'autres.
Je me redresse au moment où la porte s'ouvre sur le reste des invités.
— Si tu fais ça, tu n'es qu'une salope, me crache-t-elle d'une voix peut assurer.
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Je veux vivre Tome II : Vengeance sanglante - Dark Romance
RomanceAprès des mois d'adaptation au sein de la famille Kowinski, Irina croyait avoir enfin trouvé la paix malgré son passé tumultueux. Mais sa nouvelle vie vole en éclat lorsqu'elle apprend des révélations choquantes, mettant en doute tout en quoi elle a...