Un père noël mafieux - Irina

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J'ouvre lentement les yeux, sentant ma rétine agressée par la lumière du soleil. Dos à la porte, je regarde la place qui me fait face et détecte qu'elle est vide. Aleksander n'est toujours pas rentré. Je ne peux réprimer la boule qui se forme dans le creux de mon ventre à l'idée qu'il lui est arrivé malheur. Mon cœur rate un battement lorsque j'entends un mouvement derrière moi. Je me retourne petit à petit, et y découvre le concerné. Le soulagement débarque à vitesse grand V, m'arrachant un sourire par la même occasion. Alek se rend compte que je le fixe, il cesse donc de se déshabiller, gardant un caleçon comme tissu.

— Je ne voulais pas te réveiller, moja słodka.

Je me redresse doucement, les paupières toujours aussi lourdes.

— Je me suis couchée tôt ce matin. J'ai eu du mal à trouver le sommeil.

— Tu as passé une bonne soirée ? m'interroge-t-il en rangeant sa ceinture, dans l'immense dressing qui longe le mur, en parallèle au lit.

Je commence à lui raconter tout ce que nous avons fait, de l'entrainement au tir, à la séance cobaye dont ses hommes de main nous ont prêté leur visage pour les soins. Je n'oublie pas les plats cramés, la saga que nous avons visionnée ou encore, ma petite discussion pour me rapprocher de son amie. Alek m'écoute avec la plus grande des attentions, gardant ses iris posés sur moi. J'ai tellement passé une merveilleuse soirée, que j'en ai négligé durant un court instant : mon inquiétude.

— Tu as pu régler le souci ?

— Oui, tu n'as plus à t'en faire, commence-t-il à dire en s'avançant. Et non, je n'ai pas l'intention de te dire qu'elle est la personne à l'origine de ce merdier.

— Je... Je n'avais la prétention de...

Il ne me laisse pas finir ma phrase et vient plaquer ses lèvres sur les miens, tout en se penchant sur le lit, afin que je puisse entourer mes bras derrière sa nuque. Je savoure ce baiser langoureux qu'il m'offre, avant de se détacher de toi. Dès l'instant où il se recule, mes yeux se perdent instinctivement sur son avant-bras, sur lequel j'y découvre une plaie.

— Qu'est-ce que...

Il rejoint, sans réagir, la salle de bain. Je me lève d'un bon, le suivant de ce pas.

— Tu es blessé ! m'esclaffé-je avec une grande inquiétude.

— Ce n'est qu'une égratignure.

— Non ! Non ! Tu as été blessé, Aleksander.

J'attrape son poignet, l'obligeant à me faire face. Je remonte son bras au plus près de mon visage, examinant avec minutie la coupure. Je l'effleure du bout de mes doigts sans jamais la toucher. Elle n'est pas profonde, ce qui me soulage tout de même. Sans le lâcher, je me dirige vers l'armoire, l'ouvre, puis en extirpe un kit de soin.

— Tu sais que je dois me doucher ? Si tu ne sors pas d'ici, je vais me retrouver nu, sous tes yeux.

Je me stoppe tout d'un coup, le pouls battant à vive allure. Je ne l'avais jamais vu complètement dévêtu, enfin, seulement ce qu'il a entre les jambes. La scène au Japon chez Akio, ne compte pas étant donné que j'ai posé mon regard qu'une simple seconde avant de fuir.

— Tu n'as qu'à te mettre dans le bain et j'y rajouterais du savon, proposé-je en pointant le mobilier du doigt.

Il arque un sourcil, surpris de mon intention de rester, malgré qu'il s'apprête à s'exposer tout entier. Voulant éviter de lui montrer ma gêne, je m'empresse de faire couler l'eau. J'attrape un savon en bouteille, qui me tombe sous la main, puis y déverse une partie du liquide dans la flotte qui remplit la baignoire. Celle-ci est assez immense pour y inclure deux personnes, et pour cause, les deux frères sont bien trop grands pour une taille standard. Je tourne le dos à Alek, lui laissant l'opportunité d'enlever le dernier tissu qui cache sa verge. Je l'entends rentrer dans le bain, puis m'informer que je peux enfin me retourner.

Je m'accroupis près de lui, ouvre la trousse et en extirpe le contenu. J'examine à nouveau sa plaie, puis viens y déposer un désinfectant. Il ne réagit pas dès lors que le liquide s'y imprègne. Impassible, il ne me quitte pas du regard. Je sors une presse, que je manie avec précaution, afin d'éviter d'y incruster des microbes. Mon but est de le soigner, pas d'empirer son petit bobo, comme il adore si bien me le dire. J'applique le bandage, puis avec le bout de scotch, je viens maintenir le tissu de manière à ce qu'il ne s'enlève pas. Ses yeux se cessent de me contempler, avec une intensité. Un sourire élargit ses lèvres pleines qui me donnent envie de les gouter à nouveau. J'aime le regarder rayonner de la sorte. Ce n'est pas souvent où j'ai l'occasion de le voir dans un tel état, et il ne se rend pas compte de la beauté qui émane de lui quand il semble heureux. Je pourrais l'admirer pendant des heures, sans jamais m'en lasser. Je ne me le dirais jamais assez, mais j'ai une chance inouïe d'être ici avec eux. Avec lui.

— Raconte-moi une anecdote de quand tu étais gamine, me quémande-t-il en venant replacer une mèche de cheveux derrière mon oreille.

Je réfléchis un instant, me remémorant des choses joyeuses, qui n'ont pas été entachées par la perversité de mon géniteur. Du bout des doigts, je caresse la mousse blanche qui s'est formée grâce à l'eau, puis en attrape un peu dans le creux de ma main.

— J'aimais jouer le père Noël, avoué-je. Je prenais de la mousse, puis je me faisais une barbe. Plus elle était longue et mieux c'était.

J'avance ma droite, qui en est remplie, jusqu'à son visage, puis commence à lui en mettre sur son visage rasé.

— À défaut de ne pas pouvoir en avoir, j'adorais me la concevoir. C'était l'un de mes plaisirs solo qui me rendait joyeuse.

Il se laisse faire alors que je le métamorphose avec une excitation soudaine. Je ne peux m'empêcher d'afficher un rictus malicieux. Au lieu de m'y arrêter, je m'attaque à ses cheveux, lui créant une coupe de punk blanche. Je pouffe en découvrant l'allure que cela lui donne. Le psychopathe terrifiant, mais aussi très sexy, ne ferait même pas peur à un bébé. Sans crier gare, il tartine mon visage en retour. Je me débats à la force de mes bras, l'empêchant de continuer, mais c'était sans compter sur ses doigts qui viennent agripper ma taille, me forçant à le rejoindre. Je pousse un cri de surprise, tout en éclatant de rire, puis respire de façon saccadée quand mon corps s'engloutit dans une eau bien trop chaude. Mes paumes se posent sur son torse, tandis que nos visages sont si proches. Ses mains caressent le bas de mon dos et l'une de mes jambes. Mon cœur est sur le point de s'extirper de ma cage thoracique. Des papillons s'installent dans le creux de mon ventre. Je ne vois que lui.

Je n'attends aucune bénédiction pour plaquer mes lèvres sur les siennes. Il pousse un gémissement, en parallèle avec le mien que je ne peux réprimer. Ma langue force le barrage pour aller à la rencontre de la sienne, les entremêlant dans une danse endiablée où je suis celle qui mène la passion. Ses ongles s'enfoncent dans ma chair à mesure que j'approfondis ce bisou qui me met dans tous mes états. Mon bassin se presse contre le sien, alors que je sens son membre tendu, qui ne demande qu'une envie : me prendre. Je voudrais aller plus loin, éprouver les sensations, d'une réelle première fois. Le laisser me pénétrer, me procurer un bien que je n'ai jamais connu à présent. Mais j'ai peur. Peur de tellement de choses. Me dire qu'à tout moment il franchira la limite dans mon intimité, avec ce qu'il a entre les jambes, réveille en moi une terreur sans nom.

— Alek, je... J'ai peur, soufflé-je.

Il continue notre échange en refermant un peu plus son étreinte autour de ma taille.

— Je suis... incapable... d'aller... plus loin, tenté-je de dire entre deux baisers.

Il se recule un instant, scrutant mon visage rougi, mélanger à l'eau et la mousse.

— Contente-toi de m'embrasser, moja słodka. Je me fous du reste. Je te veux seulement toi, exactement comme tu es et rien d'autre.

Je veux vivre Tome II : Vengeance sanglante - Dark RomanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant