Une petite nostalgie - Aleksander

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Une bonne semaine s'est écoulée depuis son départ. J'ignore ce qu'elle fait dans cet instant présent. Néanmoins, je sais qu'Anastasia veille sur elle et qu'il ne lui arrivera rien. Je me tue au travail afin de faire passer le temps plus rapidement. J'ai encore ce réflexe de regarder sur mon portable les caméras qui parsèment les lieux de ma villa. Je cherche d'une certaine manière à la voir elle. Parfois, je regrette de l'avoir laissé partir sans moi, comme si j'avais peur qu'elle ne m'échappe alors que j'ai bien compris qu'elle ne s'enfuirait plus. J'ai eu ce que je voulais depuis de nombreux mois : qu'elle soit mienne. Aujourd'hui, je la protège du danger d'autrui et je venge sa personne. Maintenant que les premières menaces sont écartées, il ne me reste plus que ces trois salopes qui ne payent rien pour attendre.

— Ma proposition vous convient ? m'interroge l'individu en costard, assis à l'autre bout de la table.

À vrai dire, je n'ai pas écouté grand-chose de ce qu'il vient de me dire. Trop songeur pour me concentrer sur les choses essentielles.

— Daniel, qu'en penses-tu ? demandé-je afin qu'il me sauve la mise.

Même si je n'en ai rien à foutre que l'homme d'affaires se vexe pour mon irrespect à son encontre, je déteste passer pour un mauvais hôte. Mon petit frère est toujours là pour arranger le coup.

— Étant donné que vous nous donnez la corruption de la police polonaise, ainsi que des pays voisins, en échange de seulement vingt pour cent de nos finances, je trouve ça correct. Je pense que l'on peut accepter le contrat.

Le ministre des Affaires appelle l'un de ses servants d'un claquement de doigts. Nous allons pouvoir continuer nos histoires sans aucun problème, durant dix nouvelles années. Même si je dois y verser de l'argent, ce que me demande cette personne n'est rien comparé à ce que tout cela nous rapporte. C'est comme si un milliardaire donnait mille zlotys à quelqu'un. Il ne va pas se ruiner, donc moi non plus. Un papier m'est tendu pour que je puisse y inscrire ma signature. Daniel vient poser le tampon qui nous représente d'un serpent enroulant un couteau, concluant le deal avec cet enfoiré de corrompu.

— Ce fut un plaisir de vous avoir vu messieurs, lance l'homme en se levant.

Il serre la main de mon frère, me gratifie d'un hochement de tête, puis quitte les lieux. J'en profite pour m'allumer une clope, histoire de décompresser un petit peu. Daniel s'installe à mes côtés tout en nous servant deux verres de mon liquide préféré. Il boit une gorgée, avant de prendre la parole.

— Caroline est à la maison, elle t'attend.

Je repousse mon menton vers le plafond, expire lourdement, puis viens me masser la tempe. Depuis son arrivée, je n'ai pas discuté de ce qui était advenu de son mari. La pauvre est dévastée et n'a que moi sur qui compter pour l'aider. Irina, ainsi qu'Ana, sont censées rentrer demain, au plus tard après-demain. J'aimerais régler un maximum le problème avec mon invité, afin qu'elle rejoigne la demeure secondaire. Ce n'est pas que j'envisagerai de cacher cela à qui que ce soit, mais je ne veux pas tout mélanger dans ma vie privée. De plus, John se terre encore dans ma salle de torture. Il n'a toujours pas bougé depuis la dernière fois. J'ignore l'état dans lequel il se trouve actuellement et à vrai dire, je m'en contre fiche.

— As-tu des nouvelles de ta femme ?

Il secoue la tête, ce qui ne me plaît guère. Même avec un portable, Irina n'a pas du tout pensé à la prendre, ce qui me laisse sans information de sa part. Mon cœur rate un battement en imaginant le pire et je m'oblige à finir cette clope qui ne me calme pas.

— Je vais rentrer maintenant, dis-je soudainement. Tu n'as qu'à rester là avec Maria.

— Je vais l'aider à gérer quelques paperasses avant de te rejoindre.

Je veux vivre Tome II : Vengeance sanglante - Dark RomanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant