J'avance prudemment, perdant mon attention sur les plantes qui décore le chemin menant à l'entrée. Mes mains sont moites, une appréhension bien différente d'hier. Probablement parce qu'Emeline était la moins terrible de toutes. Pourtant j'ai eu le cran de la tuer sans remords, ce n'est pas elle qui va me faire flancher. Alek est là en cas de souci, je le sais. Je jette un dernier coup d'œil vers lui, puis appuis sur la sonnette. Je patiente un court instant, avant que des pas ne résonnent de l'autre côté. La boule dans mon ventre s'intensifie à mesure que les secondes s'écoulent. Peut-être devrais-je rebrousser chemin ? Je n'ai pas le temps de prendre une décision, que la porte s'ouvre. Son expression montre une stupeur à l'idée de me voir, puis ses sourcils se froncent.
— Bonjour Célia, commencé-je à dire. On a des choses à régler et je te conseille de ne pas opiner.
Elle est hésitante sur le moment, mais comme si mes prières venaient d'être entendues, elle se décale afin de me laisser entrer. Sa salle à manger, sur laquelle je tombe instantanément, est très spacieuse. Sur la gauche, une cuisine aménagée par des meubles d'un rouge et blanc. Sur la droite, le salon. D'un geste de main, elle m'invite à m'asseoir sur l'un de ses fauteuils en cuir marron ; j'aurais presque de la pitié face à sa politesse. Ses parents semblent aimer l'Inde, à la vue de nombreux cadres à l'effigie de ce pays, ou encore, des statuettes d'éléphant ainsi que de Ganesh. Sur la table basse devant moi, un plateau de bougie accompagné de magazines de mode, décore le verre sombre.
— Bon, s'impatiente-t-elle en prenant place sur le canapé en parallèle, pourquoi tu es ici ?
Un sourire élargit mon visage, les battements de mon cœur se calment, mes mains cessent de suer, je regagne de la contenance.
— Pour me venger.
Un rire jaune s'échappe de sa gorge, mais je la coupe aussitôt.
— Je te conseille de me prendre très au sérieux, sinon tu risques de..
— Je risque quoi au juste ? braille-t-elle en se levant. Comment oses-tu me menacer de la sorte ?
L'index qu'elle pointe dans ma direction se veut intimidant, toutefois il ne me fait ni chaud ni froid. Ses sourcils sont froncés, mais ses muscles se décontractent quand elle prend conscience qu'elle ne me fait pas peur.
— Je conseille de te calmer Célia, m'impatienté-je. Il y a des hommes qui sont prêts à te foutre une balle dans la tête.
— Q-quoi ?
— Assis !
Elle s'empresse d'obéir, tout en replaçant ses cheveux dorés derrière ses oreilles. Toute son assurance vient de voler en éclat à la seconde où j'ai mentionné sa potentielle élimination. Tant d'années à être traité comme une moins que rien. Tant de moment à me prendre des coups. Ça suffit maintenant, il est temps de remettre de l'ordre dans ma vie et de nettoyer ce qui me semble nuisible.
— Emeline est morte, annoncé-je d'un ton posé.
Son visage pâlit, je peux apercevoir sa poitrine se lever et descendre à un rythme irrégulier.
— Tu seras la prochaine si tu ne fais pas ce que je te dis.
— Tu... Non... Tu n'as pas le droit de faire justice toi-même ! Je... J'ai purement suivi les ordres de Christina pour que ça ne me retombe pas dessus.
Je suis surprise qu'elle me pense si naïve pour croire une seule seconde à cette affabulation grotesque. Je rêverai de voir Alek débarquer dans sa demeure, lever son arme et tirer. Le soulagement serait jouissif, mais je peux faire mieux, prendre plus de plaisir.
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Je veux vivre Tome II : Vengeance sanglante - Dark Romance
RomanceAprès des mois d'adaptation au sein de la famille Kowinski, Irina croyait avoir enfin trouvé la paix malgré son passé tumultueux. Mais sa nouvelle vie vole en éclat lorsqu'elle apprend des révélations choquantes, mettant en doute tout en quoi elle a...