Je laisse l'eau chaude caresser chaque pore de ma fine peau. Du bout de mes doigts, je m'amuse à les rentrer, puis les sortir afin de créer des gouttelettes qui s'empresse de s'écraser sur la surface. Mes yeux viennent se perdent sur mes cuisses nues qui ne me montrent qu'une peau blanche sans aucune trace quelconque. Depuis que j'ai vu cette psychologue, je suis incapable de me souvenir à quoi elle ressemblait. Pourtant, durant de nombreuses années, elles étaient bel et bien présentes. Je passais mon temps à les toucher, me rappelant qu'elles étaient ici pour me remémorer les atrocités que j'ai subies dans mon enfance. Aujourd'hui, c'est comme si mon cerveau les avait effacés de ma tête, voulant probablement me protéger d'un truc irréel. Cette femme est une sorcière, je ne vois pas d'autre solution. Il a suffi qu'elle me parle de cette petite fille pour que mon esprit remette des choses dans l'ordre.
Je balaye du regard la salle de bain, adjacente à sa chambre, découvrant plus profondément les lieux. Même si je partage de temps en temps son lit – aimant dormir dans la mienne à l'occasion, afin de pouvoir me retrouver uniquement avec moi-même et en paix – je ne me suis lavée ici qu'une seule fois. C'était le soir de la tentative de meurtre, après ça, je n'ai pas remis les pieds, préférant la mienne.
Une douche est positionnée au fond à gauche, devant une toilette. Un placard se trouve sur sa droite, face à la porte. À gauche de celle-ci, deux lavabos pour un petit couple que nous ne sommes pas. Du moins je le pense. La baignoire dans laquelle je suis allongée est presque en parallèle à l'entrée qui est ouverte sur sa chambre. Je perçois son dressing duquel il en jaillit des habits noirs pour sa mission. Il est seulement vêtu de son jogging sombre, ce qui me laisse une vue d'ensemble sur ce dos à la musculature impressionnante. Je détaille chaque parcelle de sa peau tatouée et dessinée par des heures de sport. La cicatrice causée par la blessure lors de notre sortie d'opéra est toujours présente, me rappelant assez qu'il aurait pu mourir s'il n'était pas aussi solide.
Alek se retourne, me surprenant à le scruter comme une gamine qui découvre pour la première fois le corps badant d'un homme. Ses yeux grisés et profonds me sondent, comme s'il me dévorait tout entière. Mes joues chauffent, pas seulement à cause de l'eau bouillante, mais par la gêne d'être prise sur le fait. Je me laisse sombrer un peu plus dans le liquide brûlant qui me submerge, plongeant ma tête à l'intérieur. Je ne le vois plus, les sons ont disparu, il ne reste plus que moi et un néant. Le temps de quelques secondes. Son visage m'apparaît à la surface. À aucun moment il ne pose ses pupilles sur ma poitrine ou sur mon entre-jambe. Il ne fixe que ce qu'il y a au-dessus de mon cou. Cet homme est bien trop parfait pour être vrai. Beaucoup trop de respect, de consentement, de tendresse. Je n'ai jamais connu tout cela, que ça me paraît juste improbable que la vie me sème une telle perle sur mon chemin.
Et si tu n'étais pas réel Aleksander Kowinski ?
Ses lèvres qui bougent m'obligent à remonter à la surface. Je reprends ma respiration, passant une main sur mon visage afin d'enlever les cheveux qui me gênent, tandis que l'autre vient cacher ma poitrine. Même si ses pupilles sont plongés dans les miens, je me sens contrainte de couvrir cette partie intime de ma personne.
— Excuse-moi, que disais-tu ? demandé-je.
Il s'agenouille, lève ses doigts pour les poser près de ma joue gauche, puis place quelques mèches restées collées. Ses iris descendent sur mes lèvres avant de remonter.
— Tu sembles aimer ce que tu vois. Au lieu de toucher qu'avec tes yeux, tu peux très bien utiliser tes mains.
— J'ai... Je prends seulement un bain, feins-je, le cœur battant.
Au moment de m'engouffrer à nouveau dans l'eau, ses doigts saisissent ma nuque, m'obligeant à venir à lui. Plaquant ses lèvres sur les bordures de ma bouche pleine et désireuse de son goût, sa langue chaude et humide brise la barrière pour entrelacer la mienne. Les miens agrippent vigoureusement son tee-shirt sombre à manche court, qu'il a enfilé. Je l'attire un peu plus près de moi, continuant notre baiser passionné. La sensation que j'éprouve à cet instant est un égal à la douceur ainsi que la fermeté d'un bout de chocolat. Il m'enivre dans un délice des plus agréable qu'il soit. Il pousse des grognements dès lors où ma prise est plus forte. Ressentant des papillons dans le bas ventre, je voudrais qu'il y ait plus entre nous à ce moment précis. Je désirerais qu'il me transporte comme l'autre nuit, ses doigts glissants entre mes cuisses et me caressant par la même occasion.
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Je veux vivre Tome II : Vengeance sanglante - Dark Romance
RomantiekAprès des mois d'adaptation au sein de la famille Kowinski, Irina croyait avoir enfin trouvé la paix malgré son passé tumultueux. Mais sa nouvelle vie vole en éclat lorsqu'elle apprend des révélations choquantes, mettant en doute tout en quoi elle a...