Un vieil ami - Aleksander

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Voilà trois heures que nous roulons sans aucune pause en route. La nuit est tombée depuis un bout de temps, la trajectoire bétonnée a laissé place à des chemins de terre qui supportent les pneus de nos motos, ainsi que ceux de la voiture. Les arbres se dessinent de chaque côté de notre direction. Le silence de la nature est brisé par nos moteurs qui font un grabuge sans nom, je dois bien l'admettre. J'ai eu du mal à partir et la laisser seule dans cette immense maison. Même si j'ai une confiance aveugle entre mes deux hommes, je ne peux m'empêcher de me rappeler la fameuse soirée où j'aurais pu la perdre pour de bon. Une heure m'avait séparé d'elle. Néanmoins, actuellement, je suis à trois heures de route de sa présence. S'il se passe quoi que ce soit, je serais incapable de revenir à temps pour la sauver.

Les phares de la voiture que conduit Leonard, éclairent plusieurs fois, nous prévenant que nous sommes arrivés à notre point final. La prochaine étape se fera à pied. Une bonne randonnée comme on les aime avec mon petit frère.

Nous garons les véhicules dans un coin isolé de la forêt. L'emplacement de leur camp se trouve à environ deux modestes kilomètres au nord. Leonard nous tend une oreillette à chacun, tandis qu'Anastasia met en place les drones. L'un d'eux, qui possède une caméra thermique, sera contrôlé par sa femme, alors que l'autre, qui repère des intrus, volera grâce à notre cousin. J'ouvre les mallettes qui renferment nos armes, me saisis du Heckler, puis je donne le Koch 146 à Daniel. Nous nous équipons de chargeurs et de nos lunettes nocturnes. Cette situation me rend nostalgique, m'envoyant à la bonne époque dans laquelle nous étions encore des mercenaires.

— Jak za dawnych czasów, mój bracie*, me lance Daniel.

— Jak za dawnych czasów.*

Tout est paré pour notre mission. Aucun réel schéma n'a été mis en place, nous avons toujours opéré sur le tas. Nous sommes tout de même couverts par d'autres de mes hommes, qui ont entouré un périmètre forestier. Si ça merde, ils interviendront et buteront qui conque osera importuner mon plan que j'ai moi-même planifié dans ma tête. Je n'ai pas l'intention de tuer ce fils de pute, mais il a bien intérêt à parler. Dans le cas contraire : une bonne torture comme j'aime.

— Tout est en place, annonce Leonard en se joignant à nous. Vous m'entendrez à merveille avec les oreillettes, et Anastasia aura une visu parfaite.

— Vous n'avez repéré personnes dans les alentours ? demandé-je en jetant un coup d'œil à travers les arbres qui se dessinent devant nous.

— Négatif, me confirme-t-il.

Daniel embrasse une dernière fois sa femme, tandis que je réajuste mes gants. Quand leur roulage de pelle se termine, nous réalisons la promesse du petit doigts comme nous le faisions enfant. C'est une manière à nous de nous jurer de revenir en vie de ce merdier. Nous inclinons ensuite une fois la tête afin de nous donner le top départ. Nous nous engouffrons à travers la dense forêt qui s'étale sur des kilomètres. Les troncs sont si épais qu'il nous est facile de nous y cacher en cas de souci. Je perçois les drones nous survoler entre les branches qui recouvrent le ciel. À chaque mètre que nous effectuons, Leonard nous confirme qu'il n'y a pas l'ombre d'un chat. Même les animaux sauvages ont quitté les lieux, comme chassés de leur habitat. Les morceaux de bois, mélangés aux feuilles qui jonchent le sol, craquent sous le poids de nos corps, dès lors que nous les écrasons. Le silence pesant, entremêlé à la chaleur de l'été qui prend place, me rappelle beaucoup trop notre mission en Amazonie.

*Comme au bon vieux temps, mon frère. *Comme au bon vieux temps.

Ce jour-là, nous pourchassions deux jeunes qui avaient tué la fille d'un homme très réputé. Ils nous avaient obliger à galoper sur des kilomètres, jusqu'à ne plus avoir de souffle. Ils ont bien tenté dans un renfoncement, pensant qu'on était assez stupide pour ne pas avoir l'œil sur ce genre de chose. Dès lors que nous nous sommes retrouvés face à deux gamins qui se vidaient à travers les larmes, la mission touchée à sa fin. J'ai tiré le premier entre les deux yeux. J'avais un contrat à remplir et je l'ai réaliser sans hésiter. Nous avons été formés pour cela avec Daniel, nous ne faillons jamais à la tâche.

Je veux vivre Tome II : Vengeance sanglante - Dark RomanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant