𝐀𝐦𝐚𝐫𝐢𝐞 𝐓𝐎𝐌𝐄 𝟑

𝐋𝐚 𝐝𝐞𝐜𝐢𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐓𝐡𝐞𝐨𝐝𝐞𝐧

Langage commun, Langage elfique (sindarin)

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Les jours qui suivent se ressemblent. Ils me paraissent tous aussi monotones et sans vie. Rongés par l'attente interminable et l'appréhension de la décision du roi, personne ne se parle vraiment, se jetant de simples regards inquiets, avant de continuer sa route. Les Hommes ont le moral qui faiblit de plus en plus. Finrod et Gimli essaient tant bien que mal d'apporter un peu d'humour au sein de ce brouillard, mais rien n'y fait. Nous sommes tous résolus à patienter dans de sombres pensées. Merry qui passe le plus clair de son temps à mes côtés, ne cesse de me faire part de son inquiétude. "Et si Gandalf et Pipin ne réussissaient pas ?" disait-il, "Et s'ils échouaient ?" Je ne peux que comprendre son ressenti et l'écouter en silence.

Je soupire et ferme les yeux, cherchant à chasser ces mauvaises pensées de mon esprit, et essaie plutôt de me concentrer sur ce qui m'entoure pour me faire divaguer ailleurs. Je suis assise sur un muret du château, en haut de la colline, le soleil au visage, laissant la brise fraiche me caresser doucement. Merry qui est assis à mes pieds, joue avec un caillou, qu'il ne cesse de lancer d'une main à l'autre depuis les plusieurs heures que nous passons ici. Quelques mètres plus bas, en face de moi, je distingue clairement le rôdeur qui guette les collines d'en face, cherchant une quelconque lumière inhabituelle, tout comme moi de mon perchoir. Je soupire en percevant, grâce à ma vue d'elfe, les cernes sous ses yeux, et les rides lourdes qui tirent son visage.

Merry - Qu'observez-vous Amarie ?

Je baisse les yeux sur mon jeune ami qui a cessé de jouer avec la pierre et qui m'observe, attendant une réponse.

Moi - Notre cher dunedain, Merry.

Merry - Oh... Et-il toujours en bas ?

Moi - Toujours.

Le hobbit soupire, pensant probablement la même chose que moi. Depuis notre discussion avec le roi il y a quelque jours, Aragorn passe ses journée entières, appuyé contre ce mur, à guetter les hauteurs.

Merry - Ne se repose t-il donc jamais ?

Moi - J'en ai bien peur...

Je détache mon regard de l'homme, et regarde Merry qui est attristé. Je souris, me levant en un saut, avant de m'accroupir devant le jeune hobbit.

Moi - Allons Merry, ne laissez pas le tristesse envahir votre être, cela est mauvais pour votre santé ! Allez plutôt vous promener.

Un sourire apparaît sur son visage, tandis que son regard s'illumine.

Merry - Oh oui, et je m'arrêterai à la taverne !

Je souris, haussant les sourcils, attendant la suite, sachant qu'il lui manque quelque chose s'il souhaite s'y rendre. Il semble alors se rendre compte de quelque chose, avant de me regarder timidement.

Merry - Pourriez-vous... Enfin... Puis-je avoir quelques petites pièces ?

Je ris grandement, sachant qu'il me demanderai ceci. Le hobbit ne porte pas de petite bourse sur lui, comme nous le faisons.

Merry - Et j'irai chez la doyenne pour vous rapporter les herbes médicinales dont vous parliez ! Vous disiez en vouloir !

Je souris, amusée qu'il se souvienne de cela, mais cela prouve sa détermination à toute épreuve pour se obtenir quelque chose. Je lui fais un clin d'œil en tapotant ma poche.

Moi - Marché conclut !

Je sors quelques pièces de celle-ci et les lui donne. Il les saisit rapidement, me remerciant, et se relève, descendant à toute allure les escaliers en direction de la taverne. Je sens une présence derrière moi mais je ne détourne pas le regarde du hobbit, sachant de qui il s'agit.