Chapitre 18

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Kalel

Ça fait plus d'une demi-heure que j'observe Aèna servir tout le monde au bar. Je ne sais pas pourquoi elle se trouve là-bas. Mais elle semble dans son élément et pas gêner le moins du monde. Les hommes semblent tout d'un coup apprécier fortement l'endroit puisqu'il est plus bondé depuis qu'elle fait office de barmaid.

Je me dirige d'un bas bourru vers le bar. J'en ai marre de l'observer de loin, l'envie de m'approcher d'elle devient de plus en plus présente. C'en est presque étouffant. Bien que ça ne me plaise pas, mon corps semble avoir sa propre conscience et ne me demande pas mon avis. Je coupe le micro de mon oreillette et je m'installe pendant qu'elle est en train de sourire et servir un homme qui aurait l'âge d'être son grand-père. Ce vieux connard la regarde comme si ça n'était pas écoeurant qu'il puisse s'imaginer la mettre dans son lit.

Ils ont quoi 20/30 ans d'écarts ?
L'amour n'a peut-être pas d'âge, mais il y a tout de même des limites à l'horreur !

Elle se dirige vers moi la tête baissée concentré sur ce qu'elle est en train de faire.

- Bonsoir, qu'est-ce que je peux vous servir ? Demande-t-elle sans avoir relevé les yeux.
- Peut-être commencer par me regarder quand tu t'adresses à moi femme.

Elle sursaute quand elle m'entend prononcer ces mots et relève aussitôt la tête.

- Vous...
- Moi.

Fille aux fleurs grimace.

- Désolé votre majesté, je ne savais pas qu'il s'agissait de vous. Elle s'incline pour me faire une petite révérence.
- Tu étais bien trop concentré sur la commande du vieux pour faire attention à moi.

Elle hausse les sourcils puis les fronce et jette un regard vers l'homme en question.

- Qui ça Bernard ?
- Je vois que tu connais déjà son prénom. Ça va vite par ici.

Aèna me fusille du regard.

- Il me l'a dit quand il s'est présenté. C'est qu'on appelle la politesse, vous savez ? Ce truc qui semble vous faire défaut.

Je souris intérieurement. Je ne sais pas pourquoi ça me stimule autant, mais j'adore quand elle me répond sans crainte. C'est rafraîchissant.

- Tu me traites d'impoli ?
- Je ne me permettais jamais Sir. Répond-elle avec un sourire faux.
- Je croyais qu'on avait déjà convenu que tu ne devais jamais me mentir ? Dis-je en penchant la tête sur le côté.
- Je ne me souviens pas avoir dit une chose pareille ? Répond-elle en tapotant sa bouche de ses doigts. Par contre, je me souviens vous avoir entendu l'exiger.
- Parce que ça n'est pas la même chose peut-être ?
- Non. Répond-elle simplement.
- Pour moi, c'est du pareil au même. Quand j'exige, on s'exécute, tu devrais le savoir.

La brune m'observe un sourcil hausser, j'ai l'impression que ça la démange de me répondre, mais encore une fois elle se retient. Je n'aime pas ça, je préfère quand elle ne s'embête pas à retenir sa pensée.

- Vous ne m'avez pas répondu, que voulez-vous boire Sir ?
- Qu'as-tu à me proposer femme ?

Pour la première fois que je l'appelle ainsi, son visage ne se rembrunit pas au contraire, il s'illumine.

- Je viens de créer un nouveau cocktail, vous voulez le goûter ? Demande-t-elle joyeusement.

Non. Est-ce que j'ai la gueule d'un testeur ?

- Oui. M'entends-je répondre avant même de comprendre ce qui se passe.
- Super ! Je reviens, je ramène juste son verre à Bernard et je suis à vous !

Prince Of Island : La Naissance d'un RoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant