Chapitre 19

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Aèna

-       Mange !
-       Elya si tu me gaves encore, je crois bien que je vais rendre tout ce que j'ai avalé.

Elle fronce les sourcils, peu convaincue.

-       Encore une ou deux bouchées et je te laisse tranquille.

Je souffle bruyamment, je sais qu'elle veut bien, faire et qu'elle flippe encore plus depuis qu'elle m'a retrouvé inconsciente dans ma chambre la semaine passée. Mais j'ai beau lui expliquer que ça n'avait rien à voir avec mon alimentation, mais à cause de ma crise de panique et mon taux d'angoisse, elle n'écoute pas vraiment. Et est persuadée que c'est parce que je m'alimente mal.

-       Allez Aèna, finis ton assiette. Tu as besoin de prendre des forces.

Je jette un coup d'œil aux alentours, nous sommes dans une des cuisines des employés. Je tiens à m'assurer qu'il n'y a personne avant de parler.

-       Tu veux bien t'asseoir s'il te plaît ? Tu me stresses à rester debout et à faire les cent pas comme ça.
-       Pas avant que tu ne...
-       Elya. La coupé-je sévèrement. Assieds-toi maintenant et écoute-moi pour une fois, tu veux ?

Je lis l'angoisse et la crainte dans ses prunelles foncées, mais elle finit par abdiquer et s'installer à côté de moi.

-       Écoute, je sais que tu veux bien faire et que tu as eu peur quand tu m'as trouvé inconsciente sur le sol de ma salle de bains. Mais je t'assure que me gaver comme une oie risque d'empirer les choses. Je n'ai pas fait de malaise à cause de mon alimentation.
-       Mais tu manges tellement peu. Répond-elle la voix empreinte d'une réelle angoisse.
-       Je sais, mais j'ai un petit estomac, tu te souviens ?

Elle hoche la tête, mais sans grande conviction, je déteste la voir ainsi.

-       Tu te rappelles comment j'étais à mon arrivée ici ?

Elle grimace, mais répond quand même :

-       Mon Dieu, oui ! Tu semblais si fragile, tu avais la peau sur les os.
-       Exact. Et regarde-moi maintenant !

Mon amie me jette un petit coup d'œil et son visage se détend légèrement.

-       Je reconnais qu'il y a du mieux. Mais tu sembles toujours autant fragile. J'ai l'impression que tu pourrais te casser un os juste en tombant.

Je glousse.

-       Oh, eh bien, c'est déjà arrivé en effet, mais pas en tombant. C'était en ouvrant une porte de voiture.

Elya ouvre grand les yeux choqués.

-       Quoi !? Mais comment est-ce que tu as fait ?
-       Rien d'extraordinaire. J'ai simplement voulu ouvrir la porte avec un seul doigt, j'y ai mis trop de force et résultat ? Je me suis pété un bout de mon os. Le médecin a dit que c'est parce que comme je n'ai pas assez de masse graisseuse sur mes doigts, j'étais plus fragile. J'ai tiré trop fort et un bout de l'os, c'est cassé.
-       Ça a l'air horrible ! Déclare-t-elle avec tout le sérieux du monde.

Je ris face à sa mine horrifiée.

-       Ça l'est. Et ça fait terriblement mal si tu veux tout savoir ! Mais passons là n'est pas la question. Ce que je voulais dire, c'est que tu vois bien que je n'ai plus la même allure qu'à notre rencontre. Je m'alimente correctement, je prends le soin de ne pas sauter de repas. Mais il faut que tu comprennes que je ne pourrai pas manger autant que la plupart des gens. Ça m'a pris un certain temps avant de pouvoir m'alimenté sans culpabiliser, ou sans avoir envie de tout rendre parce que mon corps ne le supporte pas. Mon estomac est encore petit. Ce qui veut dire que je ne peux pas avaler de trop grosse quantité sans me sentir mal.
-       Oh, mon Dieu. Je te demande pardon Aèna. Ces derniers temps, tu vas tellement mieux que quand je te regarde j'oublie ce par quoi tu as dû passer. Je n'aurais jamais dû te forcer à manger. Je suis une horrible amie !

Prince Of Island : La Naissance d'un RoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant