Prince Of Island : La Naissance d'un Roi

Chapitre 2

Aèna

Le soleil me brûle la peau, je sens mon corps ruisseler face à la chaleur ardente. Mais je ne m'arrête pas pour autant de creuser la terre à même les mains. Je creuse sans jamais m'arrêter, perdue dans mes pensées, je ne me rends pas compte que quelqu'un s'est approché de moi.

-       Où est-ce que tu comptes creuser comme ça ? Jusqu'aux confins de la terre ?

Je sursaute légèrement face à cette voix rauque et mes mains se stoppent instantanément. Mon corps devient raide.

-       Je ne voulais pas te faire peur Aèna, me dit cette même voix d'un ton doucereux.

Je m'essuie le front avec le dos de ma main.

-       Je sais Fahim. Ne t'en fais pas, je ne t'ai juste pas entendu venir. Dis-je un petit sourire crispé.

Le garde me sourit et je lis le soulagement dans ses yeux. Il hoche simplement la tête.

-        L'intendante te demande. C'est pour ça que je suis venue t'interrompre.
-       Bien sûr. J'arrive tout de suite.

L'homme me sourit et me tend une main pour m'aider à me relever. Je jette un coup d'œil à mon trou et la plante que je n'ai pas eu le temps de planter.

-       Ne t'en fais pas ma belle, j'enverrai quelqu'un finir ton travail.

Je lui murmure un petit merci et me saisis de sa main. Je l'enlève rapidement quand je vois que je suis pleine de terre et que je le salis. Quand je me rends compte qu'il me suit, je lui demande :

-       Qu'est-ce que tu fais ? L'avant-garde ne se trouve pas dans cette direction.
-       Je sais. Mais je t'accompagne vers les cuisines avant.
-       Pourquoi ?

Il m'offre un petit sourire que j'ai du mal à interpréter.

-       Simplement par ce que j'en ai envie. Je tiens à m'assurer qu'il ne t'arrive rien jusqu'à là-bas. Dit-il d'un ton joueur.

Une boule d'angoisse se forme et mes pas ralentissent aussitôt.

-       Tu penses que je ne suis pas en sécurité dans ce palais ? Demande-je presque effrayée.

Fahim s'arrête à son tour et fronce les sourcils quand il voit l'air apeuré qui s'est formé sur mon visage.

-        Quoi ? Non. Je... Bien sûr que si Aèna, il fait un pas dans ma direction et pose une main sur mon épaule. Le palais de sa majesté est sûrement l'endroit le plus protégé et sûre du monde. Rien ne peut t'arriver ici. Je plaisantais juste, j'avais seulement envie de passer un peu de temps avec toi, c'est tout.
-       Oh...

L'air qui s'était comprimé dans mes poumons se libère enfin me laissant prendre à nouveau une bouffée d'oxygène.

-       Je suis désolé Aèna. Je ne voulais pas t'effrayer. Écoute, je ne laisserais jamais rien ni personne te faire du mal. Je...
-       Fahim ! Retentis brusquement une voix derrière nous.

Un sursaut m'échappe et le garde se retourne vivement le corps tendu.

-       Qu'est-ce que tu fais ici ! Tonne, cette voix dure.

Ne pas attirer l'attention Aèna !

-        J'étais en route pour l'avant-garde mon Général.
-       Vraiment ? La voix se rapproche et mon angoisse également. Il me semble pourtant qu'elle ne se trouve pas dans cette direction.
-       Je sais. Je voulais juste raccompagner...
-       À ton poste. Le coupe cette voix ferme. La prochaine fois que tu désertes à nouveau ton poste inutile de remettre les pieds au palais.