Prince Of Island : La Naissance d'un Roi

Chapitre 11

Aèna

Je me tiens toujours devant lui et je tire légèrement sur mon bras pour récupérer ma main. Pour mon plus grand plaisir, il n'émet pas d'opposition cette fois et me relâche. Aussitôt, je me masse le poignet à l'endroit où il me tenait comme si j'essayais d'apaiser une brûlure. Ses yeux se posent rapidement sur mon geste et ses sourcils se froncent. Son visage devient encore plus dur qu'il ne l'est naturellement. Il ne m'a pas fait mal, pour être honnête, j'aurais cru qu'il m'aurait broyé le poignet et pourtant, il s'est simplement contenté de me tenir assez fermement pour m'empêcher de partir, mais pas assez fort pour me marquer ou me blesser.

-       Je t'ai fait mal, femme ?
-       Non. Réponds-je en grimaçant légèrement.
-       Alors pourquoi te tiens-tu le poignet comme si c'était le cas ?

Ma bouche s'ouvre puis se referme quand elle comprend que rien ne va en sortir, car je n'ai moi-même pas l'explication à mon soudain besoin de masser l'endroit où il m'a touché.

-       Aèna tout va bien ? Demande une voix derrière moi.

Les yeux du Roi deviennent plus orageux. Il foudroie un point derrière moi, son regard ne m'est pas adressé et pourtant, il me fait trembler comme si c'était le cas.

-       Tout le monde dehors ! Tonne ce dernier froidement.

Aussitôt, mon corps s'enclenche, je suis sur le point de le dépasser sans chercher à en savoir plus quand sa main se pose sur mon ventre. Ce qui me fait immédiatement le contractait.

-       Pas toi. Déclare-t-il la voix basse et rauque.

Oh, non non ! Pas ça !

Je m'écarte brusquement de son contact et un éclair étrange passe dans ses yeux, mais je ne m'en soucis que peu. Je pivote, aussitôt la tête vers la gauche pour supplier Aylan de ne pas me laisser seule avec lui. Le colonel comprend le message que je lui adresse et son visage se crispe légèrement. Je sais qu'il ne peut pas faire grand-chose face à un ordre direct du Roi. Mais je vois à quel point il en a envie, pour m'aider.

-       Kalel, est-ce que je peux te parler ? Dit Aylan.

Instinctivement, mon regard se tourne vers sa majesté et je lâche presque un hoquet de surprise quand je vois que pendant tout ce temps son regard à lui était braqué sur moi et ne m'a pas quitté. Sans un mot, le Roi abdique sèchement de la tête et suit son chef de la garde royale dans l'autre pièce où se tient déjà le général. Aylan et lui échangent à voix basse, je ne sais pas ce qu'ils se disent, mais j'arrive à sentir comme l'atmosphère est tendue. Safir est positionné entre eux et les observe à tour de rôle comme un arbitre.

Quand Aylan tourne la tête vers moi et m'offre un sourire, le soulagement s'empare de mon corps je me dirige alors vers lui, mais avant d'avoir pu atteindre la pièce un corps se place devant le sien, le Roi le dépasse et entre à nouveau dans le salon. Il ferme la porte et j'ai juste le temps de lire sur les lèvres du colonel :

« Tout ira bien. »

Avant que la porte ne se referme et que je me retrouve coincé seule avec sa majesté. J'inspire profondément, j'ai naïvement cru que par ce qu'il m'avait souri, il avait réussi à me tirer de là, mais je me trompais lourdement. Il tentait juste de me donner un peu de courage pour cette confrontation.

-       Tu es l'amie d'Anna. Déclare cette voix que je n'oublierais plus jamais à présent.

Il ne s'agit pas d'une question, mais d'une affirmation, pourtant, je me sens obligé de répondre quelque chose.