Prince Of Island : La Naissance d'un Roi

Chapitre 16

Kalel

Je sens un poids sur moi et ma joue semble frotter contre le sol. Mes yeux s'ouvrent et je prends conscience que je suis effectivement affalé sur le sol du dôme. J'entends les oiseaux piailler, je jette un coup d'œil vers le toit fait de verre et me rends compte que le soleil est levé depuis longtemps maintenant. Je bouge un peu tout en m'étirant, plus aucun poids ne se ressent sur mon dos. Je souris.

J'observe les lieux qui m'entourent, tout est en place comme je l'ai laissé avant que je ne m'endorme. Hier soir, je suis venue tard dans la nuit, j'avais besoin de décompresser un peu. En ce moment, les réunions s'enchaînent et je dois prendre sur moi pour ne pas péter un câble quand la pression devient trop forte à gérer. J'ai passé le dernier jour de mon week-end avec mon neveu, mais j'ai dû repartir à mes obligations aussi vite que cette journée est passée.

J'ai bien failli foutre mon poing dans la gueule d'Aylan quand samedi, il est venu me suggérait d'accepter la demande de Mira. Je n'ai rien pu dire de trop compromettant étant donné que les micros se trouvent toujours dans le bureau et que je ne sais pas encore qui nous écoute. Nous sommes donc passés en langage des signes. Nous le parlons tous les trois. Ça a fait partie de notre éducation à Safir et moi et puis quand Aylan nous a rejoint et qu'il se sentait exclue de ne pas comprendre il nous à forcer à lui apprendre. Je dois bien avouer qu'aujourd'hui, c'est quelque chose qui nous sert bien, autre le fait de parler avec des gens qui ne peuvent pas le faire oralement ça nous permet de discuter en toute intimité, et même devant ces nombreuses oreilles indiscrètes.

J'étais contre l'idée que Jessim quitte le palais, mais à ma grande surprise Safir s'est ranger du côté du colonel en me disant que c'était une bonne idée de cette façon Aylan pourrait voir si le petit avait été mis sous surveillance de la part de nos détracteurs. J'ai bien failli les démolir tous les deux quand j'ai eu le sentiment qu'ils suggéraient que Jessim fasse office d'appât. Il en était hors de question ! Mais Aylan m'a très vite rassuré en me faisant comprendre qu'il n'était pas question de l'utiliser comme tel, mais simplement de le laisser un peu sortir d'ici tout en ouvrant les yeux pour voir si quelqu'un se trahit ou s'il y avait un signe qui montrerait que mon filleul est en danger. J'ai donc fini par accepter et d'après les dires de mon ami, le petit s'est amusé comme un petit fou en compagnie des autres enfants. Je dois reconnaître que même moi, je l'ai senti le lendemain en passant la journée avec lui. Il était plus heureux, plus vif et content. Il était excité comme un enfant de son âge devrait toujours l'être face à la vie.

Je me dirige rapidement vers mes appartements pour prendre une douche et me changer, avant de rejoindre mon bureau. À peine arrivé, Safir débarque le visage serré les sourcils froncés.

-       Qu'est-ce qui se passe ? Demandé-je aussitôt.
-       Tu ne vas pas aimer.
-       Je t'écoute.
-       Il s'agit de Nour.

Une moue de grimace apparaît aussitôt à l'entente de ce prénom.

-       Qu'a-t-elle encore fait cette fois-ci ?
-       Son personnel n'arrive plus à la gérer Kalel. Ils ne savent plus quoi faire. Elle refuse de s'alimenter, et même de se laver. Ses dames de compagnie sont démunies. Elle continue de tout saccager dans ses appartements, elle envoie parfois même des objets sur les domestiques. La situation devient ingérable. Ils n'osaient pas demander de l'aide par peur de représailles.

Je fronce les sourcils.
Des représailles ? De la part de qui ? Moi ?

Comme si Safir comprenait les rouages dans mon cerveau, il poursuit :

-       Oui. Ils avaient peur de toi et de ce que tu pourrais leur faire si jamais ils se plaignaient de Nour.
-       Tu plaisantes, n'est-ce pas ?
-       Non.
-       Putain. Je n'en ai rien à foutre qu'ils disent du mal d'elle si elle ne se comporte pas convenablement !
-       Ça, je le sais mon frère. Mais pas eux. Nour appartient toujours à la famille royale. Il n'est pas d'usage de parler en mal de vous, tu le sais bien.