3 | Overdose 📘

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Chère journal, je voudrais que ma maman soit encore en vie.



Mara

La nuit de l'overdose



Je n'arrive même pas à expliquer à quel point la soirée à dégénéré. J'essaie de revenir à la réalité et d'entendre les cris de colère devant moi.

— Je ne peux pas Nil je ne peux pas, c'est elle ! Le verre que Val a bu, c'est elle qui me l'a donné, il était pour moi !

Lana essaie de me frapper pendant qu'elle est attrapée par Nil. Une seconde avant, Valentina, son amie, était inerte dans les bras de Nil, une seconde avant elle a été transportée dans une ambulance. Une seconde avant elle faisait une overdose. Et là, la seconde d'après, Lara hurle en m'accusant et essaye de me refaire le portrait.

— Quoi ? Mais non ? Je te... je m'arrête quand mon monde s'écroule en morceaux. Je regarde derrière Nil, un mouvement attire mon attention.
Une ombre qui vient me hanter depuis si longtemps, toc toc Mara, les cauchemars arrivent, est-ce que.... La prise de conscience est si brutale que je serre les poings pour ne pas montrer à quel point je tremble, c'est lui, bien sûr que c'est lui, j'ai offert un verre à Lana en ignorant ce qu'il y avait dedans, qui elle-même l'a offert à Valentina.
Mes mains tremblent, mes jambes flageolent, la sueur envahit le creux de mes omoplates et mes mains sont moites, comme d'habitude, je ne montre rien et je me redresse le plus possible en essayant d'avaler la boule de billard dans ma gorge.

— Lana, je suis désolée, marmonné-je en baissant la tête.

La rage s'empare de Lana, elle a envie de me frapper. Sa respiration est rêche et inégale. Nil lui tient les épaules et essaie de la faire reculer pendant qu'elle dirige ses petits poings vers moi.

— Reste derrière moi s'il te plaît, dit-il contre son cou avant de se retourner vers moi.

— Dis-moi que c'est faux Mara, dis-moi que tu n'as pas voulu faire ça à Lana ? Ses poings sont fermés de chaque côté de sa taille, il a la mâchoire serrée.

Il veut me faire du mal lui aussi.

Je baisse la tête et ne dis rien. Je dois faire le point, je dois analyser la situation, savoir comme réagir, que dire.

— Lana qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Cette fois, c'est Jack Spicher qui arrive en courant, son Impala noire garée au travers de la route et de la portière encore ouverte. Lara fond dans ses bras en pleurant et racontant ce qu'il s'est passé.

Puis, il disparaît au volant de sa voiture aussi vite qu'il est arrivé. Je regarde de nouveau l'ombre de mon passé derrière la maison, je dois aller vérifier que ce n'est pas une hallucination, Nil et Lana commencent à partir et je tente de retenir mon ami. Je dois lui parler, lui expliquer, au moins essayer.

— Nil ! appelé-je

— Ne me parle plus jamais Mara, je ne veux plus jamais te voir !

J'accepte le choc, je garde un visage impassible et retiens mes larmes de couler. Il ne comprendrait pas à quel point son rejet me fait mal, à quel point j'aimerais qu'il ait confiance en moi, mais je ne suis pas bête, toutes les preuves m'accablent, et je ne dirais pas la vérité, seules mes idées noires seront là pour moi. Je les laisse partir –je n'ai pas trop le choix de toute façon- et disparais dans la ruelle parallèle pour poursuivre l'ombre qui marche dans la direction opposée, je n'aperçois que le dos d'un sweat à capuche noir sous les rayons des lampadaires.

Je dois en avoir le cœur net.

Je repousse la peur qui me grignote l'âme, qui m'oblige à faire demi-tour et de partir en courant. Si tout ce que j'ai imaginé est vrai, s'il est de retour, comme vais-je m'en sortir ?

— Hé ! Attends !

Mon cœur tambourine dans ma poitrine, mon rythme s'accélère comme si je commençais une crise d'asthme, ce qui est grotesque vu que je n'en ai jamais fait.

Tout espoir s'effondre quand la personne s'arrête et se retourne. Sa capuche fait une ombre sur son visage, mais je reconnais tout de lui instantanément. Je me fige, tétanisée, la vision saccagée. 

 

Non... non, non, non.

Il me regarde en s'approchant, mais je continue à ne pas pouvoir bouger. J'aimerais reculer, fuir, courir, oublier. Ça ne peut pas être réel. Il n'est pas vraiment là, comment est-ce possible ?

L'homme s'arrête devant moi, me dépassant d'une bonne tête. Il est plus fort, plus grand que la dernière fois. Ses mains viennent se poser de chaque côté de sa capuche et l'enlèvent.

Plus aucun doute.

Mes poumons brûlent, mon cerveau tape dans ma tête et la nausée brûle ma gorge.

— Tu m'as manqué, sa voix résonne et pénètre ma tête comme une balle.

Je suis figée, tétanisée, paralysée.

Comment peut-il être devant moi ?

— Tu as aimé mon cadeau ma douce ?

La bouteille. Elle m'était destinée. Il voulait m'empoisonner. Mais ce n'est pas ça qui me paralyse, c'est ce surnom, ma douce.
Ma douce.
J'ai envie de hurler, de supplier, de me recroqueviller dans mon lit et de ne jamais en sortir.
La sirène d'une voiture de police retentit et je devine qu'ils vont vouloir m'interroger. Je préfère encore aller en prison qu'avoir peur à ses côtés. Des palpitations animent chacun de mes vaisseaux sanguins.
L'homme est plus rapide, il me fait un sourire en coin, l'air de me faire comprendre qu'il n'en a pas fini avec moi, il se retourne et fuit. C'est là que je me surprends, j'avais retenu ma respiration tout le long et je me mets à prendre une lourde inspiration, la main sur la poitrine, je ne retiens plus ma souffrance, je m'autorise à laisser mes barrières s'effriter.

Sincity Frozen Campus Où les histoires vivent. Découvrez maintenant