23 | Pluie brutale

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Un chapitre avant !
Présence de smut

Jack

Todd est en train de faire la danse de sa victoire parce qu'il a réussi à marquer bien plus que nous, je suis assis sur le banc sur le terrain, le t-shirt autour de mon cou, l'exercice nous a donné assez chaud pour que l'on se retrouve torse nu, et vu le ciel, il va bientôt pleuvoir.

Mon téléphone sonne dans mon sac et je me penche pour le récupérer. Je reçois au même moment le ballon dans la tête et le lance à Hadès instantanément en voyant le prénom qui s'affiche. Ce n'est pas habituel que Mara m'appelle, je fais signe aux gars de se taire et bondit sur mes jambes pour m'éloigner de leur connerie.

— Oui?

— Jack je...

Sa voix parait lointaine, masquée par un bruit sourd derrière elle, de la pluie ou un sèche-cheveux ? Mais ce qui me liquéfie sur place, c'est la faiblesse dans sa voix. Ce n'est pas un piège, elle a besoin de moi.

— Ou es-tu ?

Elle renifle et je l'entends haleter.

— Sur la sortie devant le cinéma, tu ne peux pas rater ma voiture, j'ai... je suis un monstre, sanglote-t-elle.

Je sers tellement le téléphone que je menace de le casser, putain, c'est quoi ce bordel. Je suis déjà dans ma voiture, le téléphone collé entre mon oreille et mon épaule.

— Tu ne bouges pas ok? J'arrive. Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais ça va aller, je suis à dix minutes du cinéma.

Je n'entends pas de réponse et ça me tue. Je ne sais pas pourquoi cela me fait si mal aux entrailles, mais je ne cherche pas à comprendre, elle a besoin de moi, parmi tous ceux qu'elle aurait pu appeler, elle m'a appelé, moi.

Au bout de quelques minutes, je remarque des fards sur le bas-côté et viens me garer derrière la voiture. La pluie m'empêche de voir Mara, alors je me précipite hors de ma caisse et pars à sa recherche. Elle n'est pas dans l'habitacle, mais je la trouve accroupie, devant le capot de sa voiture, l'eau dégoulinant sur elle, la tête baissée sur une fourrure noire. Merde.

Je la rejoins et viens me positionner à ses côtés, elle ne réagit pas tout de suite, comme si elle était en état de choc, elle a les lèvres bleues, les yeux rouges, et je ne sais pas si ce sont des larmes ou de la pluie.

— Mara ?

Elle lève plus ou moins la tête et déplace son regard tétanisé du chat à ses pieds à ses genoux puis, avec une lenteur qui me noue l'estomac, elle croise mon regard. Ses yeux sont vides, ils ont l'air d'avoir abandonné toute bataille.

— Je l'ai tué, je suis un monstre, sanglote-t-elle, son visage se tord de douleur alors qu'elle met son visage dans ses mains, je suis un monstre, répète-t-elle encore et encore.

Je regarde le chat et lève sa tête pendante, je touche son ventre à la recherche d'une respiration. Au début, je ne sens rien, puis ma main se soulève légèrement en montrant une aspiration de la part du chat. Il n'est pas mort.

— Mara, il n'est pas mort.

Ses yeux s'ancrent sur la petite bête et l'incompréhension envahit ses traits fins.

— Si, si, il est mort, je suis un monstre Jack, un monstre, arrête de ..

Je positionne mes mains de chaque côté de son visage et l'oblige à se taire

— Il est vivant, vi-vant, alors tu vas monter dans ma voiture et tu vas m'accompagner au vétérinaire de garde !

Je m'en veux de lui parler ainsi, mais je crois que c'est la seule chose qui marchera vu son état de détresse. Elle est en état de choc. Je prends le chat dans mes bras et attrape Mara par le bras pour tenter de la lever. Elle se relève, se met en pilote automatique et monte avec moi dans la voiture après avoir récupéré son sac et verrouiller sa voiture –on ira la chercher plus tard. Je lui ai mis le chat sur les genoux, et on dirait qu'elle n'ose à peine respirer. Elle ne le lâche pas du regard du trajet, même quand je lui tends mon téléphone pour qu'elle appelle le vétérinaire de garde.

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