Sincity Frozen Campus

14 | Miami 📘

Chère journal, crois-tu qu'il soit possible un jour que j'ai un mariage de princesse avec la robe et le château ?

Mara

— Clary ! Tu sais que c'est un flip non ?

Je regarde mes pom-poms essoufflées et le visage rouge alors qu'on a repris l'entrainement depuis trente minutes. Je savais que la reprise serait dure, même pour moi, je crache mes poumons, mais avec ça, nous n'arriverons jamais à avoir un enchainement parfait pour le match dans quinze jours.
J'ai mangé avec les filles ce midi, laissant Samuel mangé avec des mecs de sa classe. Nous n'avons jamais mangé ensemble au lycée, et c'est la première fois que ça m'énerve autant. Une autre règle que j'ai mise en place, ne pas manger avec quelqu'un d'extérieur à la sororité.

— T'y crois toi ? Lara et Nil ça a tenu l'été !

— Hmm, répondais-je, las de ces histoires.

—  Et Ruby, ta dernière recrue, tu as vu ses cuisses ?

Je n'en peux plus ! Comment j'ai fait pour tenir 3 ans dans cette situation ? A écouter des ragots encore et encore. Leurs petites critiques puériles auxquelles j'accordais de l'importance à un moment, leurs pics sans cesse, si je les écoute encore je vais finir par vomir.

En parlant de ma dernière petite recrue, Ruby, la voilà qui arrive devant notre table, elle s'arrête devant moi, et je fais semblant d'être obnubilée par la discussion de Clary et Shirley alors que, elles aussi, font comme si elle n'existait pas.

—  Ruby, tu n'es pas censée manger là ce midi, tu as tes missions toute la semaine, dis-je alors que je la vois dans la périphérie de ma vision, attendant comme si elle attendait que je la regarde.

Et par mission, j'entends les lynchages. Pour rentrer dans notre sororité, il faut prouver qu'on est fiable, et serviable envers la hiérarchie, à savoir, moi. Je ne lui ai pas demandé grand-chose, s'occuper des lessives, préparer les repas sans matière grasse et ne pas avoir de contact avec nous pour voir comme elle s'en sort sans nous.

Elle ne semble pas m'entendre, bougeant toujours nerveusement d'un pied sur l'autre. Je fronce les sourcils et je pose ma fourchette. Ça y est, elle a toute mon attention. 

—   Est-ce que... as-tu appris pour Samuel ?

Je tourne directement la tête vers la table de mon ami, il est toujours seul, légèrement voûté, mais rien n'indique quelque chose de grave sur son comportement.

—   Parle, ordonné-je.

—  Les gars du base-ball l'ont pris comme punching-ball ce matin, ils le poussaient d'un bras à l'autre dans le parc ce matin.

Mon cœur accélère. Comment j'ai pu rater ça ?

Encore à cause de cet enfoiré de Jack. Je n'ai pas touché mon téléphone depuis que j'ai mis les pieds à Monceau. Je sors mon iphone, ignorant les notifications qui ne m'intéressent pas et vais directement sur Instagram. Sam a été identifié dans plusieurs vidéos, des gens rient en bruit de fond, et Dean se tient fermement devant quelques membres de son équipe de foot. Il croise les bras, une expression dure sur le visage, comme si Samuel lui avait fait quelque chose personnellement. Mes doigts se serrent sur mon téléphone, Dean dit quelque chose à l'attention de Sam et s'approche de lui alors que les types derrière lui commencent à l'encercler. Le ton monte, Samuel est comme je le connais, il ne se laisse pas faire, et brusquement, Dean pousse en arrière mon ami, qui recule sous le choc et qui se fait rattraper par un autre membre de Baseball, l'autre gars le pousse à son tour, et l'histoire se répète une dizaine de fois. Ma mâchoire craque, et je vois rouge. Putain de connard.