Sincity Frozen Campus

35 | Peine

Jack

Trois semaines sont passées.

Trois semaines que j'ai détestées parce qu'elle était là. A quelques mètres de moi et je ne pouvais pas lui parler, la toucher, l'aimer.

J'ai tellement envie qu'elle me laisse à nouveau rentrer dans sa vie. J'ai besoin d'elle. Chaque jour. Mais je comprends aussi, enfin je crois, pourquoi elle hésite. J'ai été aveuglé par la vengeance, la haine que j'ai alimentée des semaines durant et je lui ai fait voir des facettes de ma personnalité qu'elle n'aurait jamais dû voir. En tout cas, pas à son attention. Hades m'a dit qu'il fallait que je lui montre que je ne la considérais pas comme quelqu'un de fragile suite à tous ces évènements donc je l'ai traité avec indifférence, Todd m'a dit de lui faire des petites attentions, car je cite "c'est ça que les filles aiment" alors je lui ai acheté des petites choses qu'elle aime. Un milkshake à la vanille a été commandé pour elle l'autre jour au Hop, un gel douche à la fleur d'oranger a été laissé devant sa douche, Samuel lui a donné un donut chaque matin en faisant semblant que c'était de sa part....

Et spike m'a juste dit de laisser faire le temps, et qu'elle reviendra si ses sentiments sont véritables. L'ennui là-dedans, c'est que ça me fou une peur bleue. Il y a environ un milliard de musiques qui parlent de cœur brisé, mais aucun ne parle de l'attente. L'attente que l'autre nous envoie un signe que c'est réciproque. Je dors peu. Je mange que pour rester en forme. Je m'entraine comme un malade pour la final de ce soir. C'est d'autant plus difficile quand la femme que vous aimez est de l'autre côté de la pelouse chaque jour et fait comme si vous n'existiez pas.

—  C'est compris ?

La voix bourrue et grave me fait revenir sur terre. Dans le vestiaire, au milieu de tout un tas de testostérone qui ne demande qu'à être libérée.

— Oui, monsieur !

— Désolé, coach, vous les avez entendus vous ? Hurle Hades.

—  Pas du tout, je ne sais pas si mes gars ou des chiffes-molles ! c'est compris ? 

— Oui, monsieur ! Résonnent nos voix, affamées de victoire.

On peut la toucher. On doit la toucher.
C'est notre dernière chance.

Hades a trop travaillé pour ça. Tout un tas de recruteurs sont là, mais même sans eux, on doit gagner. On doit bien jouer. Pour nous. Notre équipe.

Todd est à ma droite en train d'enfiler ses gants tandis que Spike, à ma gauche met son dentier.

— C'est mieux, grommelle le coach en prenant une gomme à la menthe, maintenant, allez-y et montrez-moi de quoi vous êtes capables.

On se lève tous comme un seul homme pour partir sur le terrain, je visse mon masque sur la tête, et les gars me tapent dans les épaulettes alors qu'on traverse les gradins. On peut sentir les murs tremblés avec les tribunes au-dessus de nos têtes et le chant des supporters de chaque équipe s'exprimer.

L'adrénaline se répand dans mes veines lorsque on arrive sur le terrain.

Je n'avais jamais joué dans un stade avec autant de spectateurs. On est même redirigés sur une des chaines nationales et le stress monte en regardant le public à la recherche de ma famille. Ils sont tous là, quelque part. Tina, Lana, maman, papa et même mes sœurs ont fait le déplacement, mais mes yeux dérapent et je cherche une chevelure blonde qui doit être sur le terrain en train de s'échauffer.

Je repère son dos dans cet uniforme aux couleurs de notre équipe, ses cheveux sont attachés dans une grande queue de cheval et elle agite ses pompons devant ses pom-poms en leur hurlant des ordres. Je souris bêtement, parce que je n'ai pas besoin de voir autre chose pour me sentir enfin bien, confiant.