20 | Colere sportive 📘

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Jack

Nous sommes sur le terrain, on travaille plusieurs enchainements depuis vingt bonnes minutes, Hades réceptionne la balle que Todd vient de lui lancer et il s'élance à travers le gazon pour éviter les plaquages des autres. Je suis dans son équipe sur ce Down, mais mes nerfs sont en ébullition depuis hier déjà. Je n'ai pas eu de discussion avec lui et je l'ai évité depuis, mais là de le voir sur le terrain, j'ai envie de lui casser la gueule.

Je rebondis sur mes crampons et m'élance sur le terrain, les joueurs n'ont pas le temps de m'arrêter car ils ne comprennent pas pourquoi je cours pour plaquer quelqu'un de mon équipe. Je me précipite sur lui depuis ma position latérale, nous ne portons pas de protections pour les besoins de cette revue. C'est un entraînement sans contact. Mais ça ne m'empêche pas de le heurter de plein fouet. Je plonge sur ses jambes en ouvrant les bras et glisse sur l'herbe en m'écrasant sur le sol, mes bras s'entourent autour des mollets de Hades et il tombe à terre en mangeant de la terre. En tout cas je l'espère.
Le bruit de son souffle, quittant brusquement ses poumons quand il s'écroule au sol, me soulage l'espace de deux secondes.

—    C'est quoi ton problème putain ? Arrive-t-il à cracher alors qu'il réussit à se mettre au-dessus de moi et que je pousse son menton pour l'écarter.
Avec un pic d'adrénaline, je le pousse et reprends l'ascendant sur lui en bloquant son cou avec mon avant-bras.

Le sifflet du coach me fait presque sortir de ma frénésie et j'entends dans mon brouillard

— Spicher, qu'est-ce que tu fous ?

Mais je resserre ma prise sur la cage thoracique de Hades. Je repense à ses doigts sur le dos de Mara, perdu dans ce sentiment de possessivité que j'ai ressenti.

La réalité c'est que je m'en veux que mon pote a cru une seule seconde qui pourrait l'avoir, mais encore plus qu'elle y ait répondu comme si elle le voulait plus que moi. Comme si ça ne la dérangeait pas d'être affichée avec lui alors qu'elle n'a jamais aimé ça. J'ai été jaloux qu'elle veuille plus que du sexe avec quelqu'un d'autre que moi.

—    POURQUOI TU ÉTAIS AVEC MARA L'AUTRE SOIR PUTAIN ?

Un éclair de compréhension passe sur son visage et il devient moins tordu par la haine, il me pousse et se relève avec difficulté sur ses jambes, il enlève son casque qui rebondit sur le sol et je me relève sur mes pieds pour l'imiter.

—    C'est donc ça ? Il se marre et un sourire en coin retrousse ses lèvres, j'ai envie de le frapper tellement fort.

Il fait un signe de la main au Coach pour lui dire qu'il gère,

—    C'est quoi le problème Jack ? Tu refuses que j'avoue vouloir Mara Myers ? Ce n'est pas comme si tu en voulais.

Une histoire de sexe.

C'est ce que je lui ai dit après m'être délecté de son essence.

Parfaite. Vraiment cette fille est parfaite. Son corps répond au mien comme dans un rêve, et le lien qui nous unit me fait peur chaque jour.

J'ai été injuste avec elle, elle n'avait rien fait de mal cette fois, et je l'ai traité comme une mal propre. Ça fait déjà deux jours que ça me ronge et qu'elle refuse de répondre à mes messages. Je me suis protégé, je ne voulais pas voir la peur dans le regard de Mara si je lui disais de sortir de cette salle de bain devant ma sœur, je ne voulais pas voir sa honte, et entendre ses paroles acides, alors j'ai pris les devants et j'ai fait ce qu'elle aurait fait. Mais je ne m'attendais pas une seconde à voir de la tristesse dans son regard, à voir que je la blessais avec mes paroles. Et ma combattante est revenue elle-même, le serpent maléfique de Monceau, et elle m'a rejeté quand je lui ai proposé plus. Je me sens con.

—    Ne t'approche pas d'elle putain !

—    Pourquoi ?! Tout le monde ici veut se la faire, pourquoi moi je ne pourrais pas ? Ou bien Todd ? Ou même Spike ?

Spike me fait un signe des mains avec les sourcils relevés comme pour montrer qu'il ne se sent pas du tout concerné par le sujet.

— Tu ne la touches pas c'est tout.

— Pourquoi putain ?

— Elle est à moi!! À moi !

Ce n'est peut-être la vérité, mais c'est ce que je ressens. Que j'aimerais.

Son sourire devient plus doux et ses yeux brillants se plissent, il se tait assez pour que ma respiration devienne plus calme et que je m'essuie la lèvre qui s'est mise à saigner dans la bagarre.

— Qu'est-ce qu'il t'a pris Spicher, bon sang ? Gronde le coach et je ne détourne pas le regard de Hades.

— C'est bon coach, il est prêt.

— Prêt ? Je dévisage mon capitaine que je viens d'amocher,

— Prêt à jouer le match de samedi.

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