7 | Jour off 📘

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Chère Journal, j'aimerais manger de la barbe à papa jusqu'à avoir mal au ventre à la fête foraine. Mais nous savons tous les deux que je n'irais pas, et que je n'en mangerai pas.



Mara :



— Les règles sont simples.

Nos regards sont tous scellés au professeur qui organise depuis hier les actions de la journée. Il est posté sur un banc en ferraille, et nous attendons les nouvelles règles du jeu de la journée. Cette fois, nous sommes sur une des places dans le centre-ville de Rome, parmi les passants, les magasins connus et la statut ancienne d'un historien, alors qu'il continue.

— Vous devez faire quelques achats pour le bal de ce soir. La seule règle est de parler en italien. L'organisation nous a laissé une liste facile si vous vous y prenez bien. Vous êtes adultes, j'imagine qu'on peut vous faire confiance pour tout réaliser à l'heure.

— En même temps, même en parlant une autre langue, faire du shopping est la chose la plus facile du monde à faire à l'étranger, il suffit juste d'avoir une carte bancaire sans limitation !

Le garçon qui vient de parler croise les bras, en souriant de toutes ses dents. Fière de sa phrase.

— Le but est d'apprendre du vocabulaire, et de vous amuser aussi, c'est quand même le but premier de ce voyage ! Quant à la limitation de budget, il y en aura une. Chaque groupe a un budget de 300 dollars.

Un autre professeur, que j'ai déjà eu en cours de mathématiques fouille dans son sac et brandit des cartes à achat limité.

— Et qu'avons-nous comme récompense, nous ?

Je reconnais un des gagnants de la journée d'hier. Et je ne peux qu'approuver cette question. À moins d'avoir un budget plus élevé, ou le choix de notre tâche, je ne vois pas quel avantage je pourrais tirer.

— Ceux qui ont un foulard rouge vont pouvoir choisir leur coéquipier, approchez et notez le prénom de la personne de votre choix.

Je cache ma déception.

C'est le pire avantage de tous les temps.

Je n'ai personne à mettre sur la feuille. Je ne montre rien, m'approche et viens attraper un stylo puis m'éloigne en me mettant au bord de la table de pique-nique. Les trois gagnants écrivent quelque chose et viennent déposer leur mot dans un saladier improvisé en urne. Je fixe Jack s'y diriger et comme s'il sentait ma présence, il lève les yeux et sourit avec arrogance en mettant le mot. Bon sang. Ce sourire est aussi dangereux que lui.

Je me demande qui il a pu mettre.

Ses amis ne sont pas là. Alors qui peut-il choisir ?

Tous ces questionnements ne m'aident pas, je reporte mon attention sur la page blanche alors que les autres s'agitent pour trouver leur duo, les professeurs énumèrent les noms de chaque groupe, et on entend des gens soupirer, et d'autres ravis du choix. Je réfléchis assez longtemps pour que je sois obligée de garder le bout de papier dans ma poche, et quand Mlle Harf me demande si j'ai bien mis le mot, je me racle la gorge.  

Merde.

J'inscris le seul nom qui me convient et le roule en boule avant de le déposer dans le bol.

Je trouverais bien quelque chose à dire sur le moment. J'espère juste que nous sommes un nombre impair et que je puisse finir seule. J'ai mis mon prénom, car le duo avec moi-même me va. Surtout pour faire du shopping.

— Allez, chaque binôme choisit, disparaissez dans les cars !

La place se vide peu à peu alors qu'une présence me picote la peau.

— Alors, qui as-tu choisi ?

Jack vient se mettre à mes côtés, mais ne me regarde pas.

— Tu verras, j'accompagne ma phrase avec un sourire implacable, qui s'agrandit quand le professeur saisit l'urne et ouvre un petit bout de papier.

— Mara Myers ! Le professeur d'histoire dont je ne connais pas le nom me regarde, et j'attends qu'il me dise que je suis seule, mais contre attente, il ajoute, avec Jack Spicher.

Je dois montrer la confusion sur mes traits.

Il a mal lu. Comment ?

C'est  de la provocation pure et simple. Je refoule mon exaspération en voyant que Jack retient un sourire.

Ce n'est pas une erreur.

Pas une erreur du tout.

Ce connard m'a choisi.

Pourquoi m'a-t-il choisi ?

— Mais..

— oui ? L'homme me regarde, déjà ennuyé que je lui fasse perdre du temps sur sa journée. Je soupire, convaincue de ne rien pouvoir ajouter, et pars m'installer dans le bus en prenant bien soin de lever mon majeur à l'attention du connard brun avec un sourire éclatant.

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