Chapitre 5

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Monsieur Styles est parti depuis hier soir et déjà, nous en sommes à plus de vingt SMS envoyés. Le pire étant qu'il était dans les airs donc clairement, il n'a pas eu connaissance de nos nouvelles avant d'avoir atterri.

Je dirai pas que le père Styles est du genre stressé mais plutôt complètement parano. Diana m'a même demandé de lui envoyer que son adorable princesse avait correctement été au trône, deux fois. Manquerait plus qu'elle me demande de fournir une photo en pièce jointe.

Note à moi-même : ne jamais suggérer l'idée.

Avant de partir, il nous a donné à tous une liste de numéro d'urgence à prévenir au moindre symptôme médical ou comportemental de sa fille. Je vous vois venir, j'ai évidemment regardé si « crise de colère de ma sale gamine capricieuse » figurait, mais il n'en est rien. En revanche, si jamais elle présente des petits boutons sur le corps, je sais que je dois appeler le Professeur Kurtis. Et si jamais elle a le moindre essoufflement anormal, je dois prévenir le Professeur Deluca. Chaque pathologie a son spécialiste.

Nous avons même une carte de crédit pour les dépenses de sa majesté. Avec le commentaire « Pas de limite, tant que c'est pour Arya », tickets de caisse à l'appui bien sûr.

- Arya... On se réveille, je dis du ton qui se veut le plus doux possible.

La petite fille ouvre un œil, puis l'autre et me regarde longuement. Pas de pleurs.

- Coucou, je souris. Tu viens avec moi ?

Je lui tends les bras et arrive à la porter sans difficulté. C'est alors que je remarque qu'elle tient dans sa main le t-shirt blanc que portait son père hier. Je le reconnais à la tâche de café. Et au moment où je le lui retire de la main, elle se met à hurler.

- Pardon pardon, tiens. Tiens regarde.

Je lui colle le tissu contre le nez, priant pour que ça suffise à l'apaiser. Mais la furie se débat déjà dans mes bras. Faut que je pense vraiment à acheter des boules quiès. Ça devient urgent. Je décide de prendre l'ascenseur pour arriver au premier étage. Vu comment la gosse s'agite, c'est un coup à tomber dans les escaliers.

Diana nous attend devant la porte de la salle de bain, la bouche pincée. Pas besoin de chercher pour comprendre qu'elle doit juger très fortement ma soi-disant expérience avec les enfants. Je ne lui prête pas attention. Je me répète seulement que j'ai besoin d'argent. Et que je ne vais pas me laisser bouffer par une gamine de deux ans. Je crois qu'aujourd'hui, c'est mon esprit compétitif qui refait surface. Je veux prouver à ce connard de Styles que je ne suis pas le parfait abruti qu'il pense croire que je suis.

- Bon Arya s'il te plait, je soupire alors que l'intéressée est en train de courir, les fesses à l'air, dans toute la salle de bain.

Diana m'a laissé pour aller superviser la préparation du petit-déjeuner de sa majesté. Il a suffi d'une seconde d'inattention, le temps que je réponde un simple « ça marche » à la chouette, pour que le démon se débarrasse de sa couche et se mette à courir.

Alors bien sûr, je n'ai eu aucun mal à l'attraper pour la mettre sur ses toilettes miniatures mais elle s'est relevée aussitôt et est repartie dans sa course folle.

Je finis par attraper mon portable et filme la petite quelques secondes. J'ouvre ensuite l'application de messages sécurisés de son parano de père et envoie :

À : Harry Styles
Vidéo.
Comme vous pouvez le constater, elle est en pleine forme.

Et, pour une fois, mon message ne reste pas sans réponse.

Late Night Talking [Larry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant