Late Night Talking [Larry]

Chapitre 6

J'ai à peine prit le temps de déposer mes affaires chez Liam que je suis déjà en route pour le retrouver au bar. Il est dix-neuf heures et ce dernier est blindé de monde. Entre les sorties de bureau et les étudiants, Liam ne s'en sort pas. Je le vois presque courir derrière le comptoir, manquant de tomber à plusieurs reprises car le sol doit être glissant.

Il me fait pitié ce gosse.

Je me faufile donc entre les clients attroupés autour du comptoir et m'y glisse derrière.

- EH ! Interdi... Lou ? S'interrompt mon meilleur ami.
- Messieurs ? Je vous sers ? Je demande aux clients devant moi.
- Trois Guinness !

Liam se contente alors de me prendre dans ses bras et de me claquer un énorme bisou sur la joue pendant que je remplis les trois pintes. Je continue de faire le serveur pendant bien une heure et demie. À vrai dire, jusqu'à ce que je commence à avoir moi-même envie de boire mais surtout de manger.

- Je vais nous chercher des pizzas ? Je propose au brun.
- Ouais s'te plait, ça va bien finir par se calmer...

Je l'embrasse sur la joue et m'en vais chercher notre repas. C'est con mais je rêve de pizza depuis le début de la semaine. Au manoir c'est plutôt très équilibré. Le soir, Diana nous fait généralement des légumes ou de la soupe. Mais alors à midi... À midi c'est clairement trop « healthy » pour moi.

Note à moi-même : s'acheter des chips et des trucs bien gras pour les courses de la semaine.

Styles est un obsédé de la bonne bouffe. Jamais de malbouffe. Toujours des trucs super qualitatifs, presque jamais de viande, beaucoup de légumes et de poissons. Et moi clairement la poiscaille c'est pas ce qui me fait bander. Mais bon... Je vais pas me plaindre c'est « offert généreusement par monsieur Styles ».

Alors là, je prends une pizza comme je les aime, avec du fromage et du jambon. Je prends la même pour Liam et repars en direction du bar. Comme il l'avait pressenti, les clients sont un peu moins nombreux. Certains jouent aux fléchettes, d'autres sont scotchés devant le match de foot qui passe sur l'écran géant que mon meilleur pote a offert à son bar l'année dernière.

- Oh je t'aime toi, gémit Liam.

Puis, avant que j'ouvre le carton de ma pizza, mon abruti de pote pose ses mains sur mes joues, mes bras et mes jambes.

- C'est bon ? T'as tout tes membres ? Et tout tes organes ?
- T'as pas vérifié s'ils m'avaient coupé la queue, je glisse.
- Oh tu tirerais pas cette gueule si tu ne l'avais plus.

Sur ça, il enfourne une première part de pizza dans sa bouche. À mon tour, j'en savoure le goût. Je sens mon corps me remercier pour cet apport de matières grasses.

Punaise mais tu m'étonnes que mon boss tire la gueule à longueur de journée, la privation de gras c'est grave pour la santé ! Je pense alors à la gamine. Ça vient peut-être de là ses soucis de comportement : elle manque de gras, de malbouffe, d'un bon Burger ou d'une bonne pizza. Faut que je pense à glisser ma théorie à la vieille chouette. Bon, certes elle est un peu petite pour s'enfiler un burger mais elle devrait avoir droit à des frites. Et je parle pas des frites de carottes et de patates douces que Oli a tenté de lui faire avaler jeudi soir. Non, je parle de vrais bonnes frites de pommes de terre.

- Alors ? C'est comment ? Me demande Liam.
- Comme je t'ai dit au tel, c'est pas si terrible quand le boss est en voyage.
- T'as pas l'air d'avoir perdu du poids, c'est déjà ça.
- Du poids non, mais j'ai du perdre de l'audition à coup sûr, je grimace.
- Elle est si terrible que ça ?