Late Night Talking [Larry]

Chapitre 28

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Bonne lecture de ce chapitre, le plus long de cette histoire à ce jour ❤️

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Que voulez-vous que je réponde à ça moi ? Que voulez-vous que j'arrive à articuler ? Comment voulez-vous que j'arrive encore à respirer normalement après ça ? Comment ça marche quand l'homme que vous aimez en secret vous balance ça, les yeux dans les yeux ?

- Harry...

Ma voix n'est qu'un souffle.

- Je supporterai pas que-

- Eh, je le coupe d'une voix douce, la plus douce possible. Je vais bien. Juste quelques hématomes.

Je lève ma main de manière à ce qu'elle se pose sur la sienne, toujours sur ma joue.

- Je vais bien. D'accord ? Il ne m'arrivera rien.

A la manière d'un petit garçon terrifié, il hoche positivement de la tête et finit par s'éloigner de moi. Il renifle, passe sa main dans ses cheveux et commence à ranger tout ce qu'il a sorti pour nettoyer mes plaies.

- Harry, j'insiste en attrapant délicatement son poignet. Je vais bien.

- Je sais je... C'est juste que...

Le brun soupire longuement et se rassoit sur le rebord de la baignoire, à quelques centimètres de moi.

- Je suis un peu perdu je crois.

Il me fait cet aveu du bout des lèvres, presque comme s'il en avait honte. Alors je m'approche un peu plus de lui et pose ma main sur son genou.

- Harry, je-

- Laisse-moi du temps, juste encore un peu de temps, il me coupe.

Oh. OH. OK. Ne fais pas le con. C'est clairement pas le moment de faire le con. Joue la carte de l'ignorance.

- Du temps ? Pour-

- Tu sais très bien où je veux en venir. Tu sais très bien de quoi je parle, il m'interrompt une nouvelle fois.

Vous me direz, je peux continuer à jouer à l'imbécile du village. Mais disons que quand un mec comme Harry Styles, vous balance ça, les yeux dans les yeux, sa main posée sur la vôtre, se rappeler qu'il faut respirer pour vivre devient la priorité.

Respirer d'abord, réfléchir stratégie après.

- Je te demande juste encore un peu de temps, il répète.

- Bien sûr. Je... bien sûr.

En matière de répartie, j'ai connu mieux. Mais il vient de me couper le sifflet. Bon sang, pincez-moi. Ou alors peut-être que je suis dans le coma et que je rêve en ce moment ? Je vais me réveiller, couché dans une ruelle, après mon passage à tabac, et me rendre compte que j'ai complètement rêvé cette discussion.

Mais lorsque sa main caresse le dos de la mienne, j'avoue que j'arrête de penser. La seule chose qui m'importe, c'est ce lien, ce contact entre lui et moi.

- Tu devrais aller te coucher, il finit par murmurer. Je t'apporte des médicaments pour la douleur et une poche de froid pour essayer de limiter la casse sur ton visage. Je reviens.

Il ne me laisse pas le temps de répondre et sort de ma salle de bain. Moi, j'essaie de faire le point sur ce qu'il vient de se passer.

Je suis rentré, la gueule en sang. Il m'a engueulé, il m'a soigné, il m'a dit qu'il ne voulait pas qu'il m'arrive quelque chose à moi aussi. Il m'a dit qu'il ne le supporterait pas. Il m'a dit que... Putain. Il m'a demandé de lui laisser du temps.