ENFER FAMILIER
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Il y a deux ans.
J'avais du mal à émerger. Mes paupières étaient lourdes, collées par la fatigue et l'engourdissement qui me tenaient prisonnière. J'avais l'impression d'être enfermée dans un brouillard épais, où chaque pensée peinait à se frayer un chemin.
Quand j'ouvris enfin les yeux, la première chose que je vis fut ce plafond blanc, impersonnel, baigné d'une lumière artificielle trop vive. Un néon bourdonnait quelque part au-dessus de moi, un son agaçant, lancinant, qui accentuait la douleur sourde dans mon crâne.
J'avais du mal à bouger, mais je forçai mon corps à réagir, à ne pas se laisser écraser par cette torpeur. Je tournai lentement la tête et vis la perfusion reliée à mon bras. Un bandage épais encerclait mon poignet gauche. Instinctivement, mes doigts glissèrent dessus, effleurant le tissu rugueux.
Où est-ce que je suis ?
Qu'est-ce qui s'est passé ?
Je luttais pour assembler les morceaux éparpillés dans mon esprit, mais tout semblait flou, irréel, comme si mon propre cerveau refusait de me laisser accéder à la vérité.
Avec un effort douloureux, je me redressai légèrement sur mon lit, sentant immédiatement une vague de vertige me submerger. La porte était entrouverte, laissant entrevoir le couloir illuminé où des médecins et des infirmières allaient et venaient d'un pas pressé. Leur murmure s'élevait, formant une sorte de bourdonnement de fond. Tout ça me donnait la nausée.
— T'as bien dormi ?
La voix fit l'effet d'un électrochoc.
Je tournai la tête avec lenteur et aperçus mon frère, Andrew, affalé sur une chaise en plastique. Il tenait une BD entre ses mains, l'air faussement détendu. Son regard, lui, trahissait une inquiétude profonde.
— Qu'est-ce qu'on fout ici ? murmurai-je, ma gorge râpeuse, d'une voix à peine audible.
Il referma sa BD d'un geste lent et expira bruyamment, comme s'il avait attendu cette question.
— Tu t'es ouverte les veines.
Le silence s'abattit.
— C'était après une de tes crises d'angoisse. James t'avait frappée... Il avait découvert que tu dealais.
Ses mots me frappèrent de plein fouet. D'un coup, tout revint. L'engueulade, les cris, la peur viscérale, la rage insupportable, l'envie d'échapper à tout ça. Mon cœur se serra. Une douleur aigüe pulsa dans mes tempes.
J'ai envie de hurler.
J'ai envie de rire.
— Où sont tonton et Luna ? Et les flics ? demandai-je, la voix plus ferme, bien que toujours rauque.
Andrew éclata d'un rire bref, sans joie.
— Tu viens de te réveiller d'une putain de tentative de suicide et c'est ça, ta première préoccupation ?
Il se leva, s'approchant du lit, le regard plus sérieux que jamais.
— Les flics sont au poste. Tonton est sorti prendre l'air avec Luna. Elle déteste les hôpitaux.
Mon regard glissa vers mon poignet bandé. L'amertume me rongea de l'intérieur.
On aurait dû me laisser crever.
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If you knew (PAUSE & REECRITURE)
Romance« Elle s'appelait Lysiane. Seize ans. Un cœur à la dérive, un lycée comme champ de bataille » À son arrivée au lycée, sa vie tranquille vole en éclats. Entre Maxence, son ex devenu l'amoureux de son amie, et Tyler, beau, populaire, mystérieux... et...
