If you knew (PAUSE & REECRITURE)

Chapitre 5

✦ Ｃｈａｐｉｔｒｅ ４𝟧 ✦

Partie V – Chapitre Cinquième
« Opération : Triangle amoureux »

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J'ouvre les yeux avec difficulté, ma vision est floue et mes pensées sont en désordre. Un frisson glacé me traverse alors que je réalise que je suis plongée dans l'obscurité totale. Instinctivement, je tente de bouger en me redressant, mais mes membres engourdis refusent d'obéir.

Je m'agite maladroitement, et soudain, je perds l'équilibre. Mon corps bascule en arrière, s'écrasant dans un amas de ballons de basket qui roulent bruyamment dans toutes les directions. Un gémissement m'échappe sous le choc.

Péniblement, je me redresse, cherchant un appui. Mes doigts tâtonnent à l'aveugle jusqu'à heurter un interrupteur. D'un coup, une lumière crue inonde la pièce, me forçant à plisser les yeux. Mon cœur, affolé, ralentit légèrement lorsque je reconnais mon environnement : la réserve du gymnase. Tout me revient d'un coup. Le proviseur m'avait condamnée à nettoyer cet endroit. Après des heures à ranger, épuisée, je me suis assoupie sur la grille métallique où sont stockés les ballons.

Je prends une profonde inspiration, massant ma nuque endolorie, puis je quitte la réserve, débouchant dans le gymnase plongé dans une obscurité angoissante. Machinalement, je sors mon téléphone de ma poche, active la lampe torche et mon estomac se serre que je vois qu'il fait nuit.

— Merde... 

Tout le monde a dû rentrer depuis longtemps, même Luna. L'idée d'être seule ici à cette heure me fait froid dans le dos. D'un pas précautionneux, je traverse le gymnase désert, la lueur tremblotante de mon téléphone projetant des ombres inquiétantes sur les murs. Chaque bruit me paraît amplifié, chaque craquement du parquet me donne l'impression que quelque chose ou quelqu'un se cache dans l'obscurité.

Arrivée à mon casier, je fais glisser le cadenas, l'ouvre et récupère mon sac ainsi que mes affaires. Mais soudain, un bruit sourd brise le silence oppressant. Je me fige, le cœur suspendu. Le son a résonné tout près. Je tends l'oreille en retenant mon souffle.

Des pas.

Lourds et lents.

Je me raidis et une vague de terreur s'écrase contre ma poitrine.

— C'est pas possible... murmurai-je pour moi-même.

Un rapide coup d'œil à mon téléphone confirme l'heure : 21h10.

Personne ne devrait être ici.

Alors qui... ou quoi ?

Mon instinct prend le dessus. Je coupe aussitôt la lampe torche de mon téléphone, priant pour ne pas être vue. Les pas se rapprochent. Puis une silhouette apparaît en bas des escaliers. 

Un homme encapuchonné ?

Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il va exploser. Et c'est là qu'un second bruit me fait sursauter. Quelqu'un d'autre vient d'entrer par le rez-de-chaussée. Un faisceau de lampe torche traverse l'obscurité.

— Hé, vous faites quoi ici ? Tag Masters ! lance une voix forte.

L'homme encapuchonné réagit aussitôt. Son regard se tourne vers moi.

Il m'a vue.

Sans réfléchir, je cours.

— Merde, merde, merde...

Je sprinte à travers le couloir, fonçant vers la sortie du lycée. Derrière moi, des bruits de pas précipités résonnent, s'approchant dangereusement. Il me suit.