If you knew (PAUSE & REECRITURE)

Chapitre 28

ＲＯＭＡ

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Le matin, Andrew m'a apporté ses vêtements et quelques affaires dont j'avais besoin. Il ne voulait soi-disant pas entrer dans ma chambre. Alors qu'il y entre à tout moment pour me déranger !

L'endroit a tout d'un mouroir où le temps s'écoule à la vitesse d'un escargot sous sédatif. La salle d'attente est peuplée de quelques personnes âgées qui ont décidé de transformer l'endroit en club de discussion. Les récits de leurs vies, entre exploits de jeunesse et critiques acerbes sur « les jeunes d'aujourd'hui », me distraient suffisamment pour que j'oublie, pendant quelques minutes, pourquoi on est ici.

Mais surtout, une femme attire mon attention. Cheveux argentés, impeccablement relevés en chignon, robe fleurie sortie tout droit d'un vieux film... Elle a ce charisme naturel qui force le respect. Elle ne ressemble en rien à une mamie, juste ses cheveux blancs. Et étonnamment, l'abruti est captivé. Oui, l'abruti . Le mec qui ricane à longueur de journée, méprise l'autorité et semble n'avoir d'attachement que pour sa propre fierté.

Là, il l'écoute. Il hoche la tête aux bons moments. Il semble... respectueux.

— Wow, dis-moi que je rêve. Tu sais être un être humain normal ? chuchotai-je, incrédule.

Il ne prend même pas la peine de me regarder.

— Parle-moi encore, et je te fais passer pour mon infirmière personnelle, murmure-t-il du même ton plat.

— Ha, ha. Très drôle. T'aurais l'air trop riche pour que ça soit crédible.

Pendant ce temps, Mario et Cassie sont absorbés par leurs téléphones, tandis qu'Addison semble fixée sur une tâche sur le mur, comme si elle perçait un secret cosmique. Andrew, Luna et Ava, eux, traînent près de la réception, probablement en train de se demander ce qu'ils font de leur vie.

Puis, enfin, les infirmières appellent les patients âgés, et notre vieille dame s'éloigne après nous avoir offert un sourire chaleureux. Elle nous fait même un dernier signe de la main.

— Adorable, hein ? fit l'abruti, un brin moqueur.

— Avoue, t'as kiffé.

— J'ai l'air d'un mec qui « kiffe » ?

— Pas faux. T'as l'air d'un mec qui menace des enfants pour leur voler leurs goûters.

Il ne confirme ni ne nie, ce qui en soi est déjà inquiétant.

Soudain, Ava déboule comme une furie et se jette sur lui, l'attrapant par le visage comme une mère italienne surprotectrice.

— Oh là là, mon fils ! Ton beau visage a été touché !

L'abruti tente de se dégager avec la grâce d'un chat qu'on force à prendre un bain.

— Ouais, ouais, maintenant lâche-moi. T'es gênante.

Je me mords la lèvre pour ne pas exploser de rire. Entre ça et la scène « l'abruti le respectueux », cette journée devient officiellement ma préférée.

— Hé, tu te moques de qui là ? lance-t-il en me fixant.

— Bah toi.

— T'es vraiment née pour être insupportable, toi.

— Je prends ça comme un compliment.

C'est là qu'il décide de se venger. En me chatouillant.