If you knew (PAUSE & REECRITURE)

Chapitre 37

ＥＮＳＥＭＢＬＥ

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Je me dirige d'un pas lourd vers le terrain de football, où les pom-pom girls et les joueurs s'entraînent. À peine arrivée, je vois Cassie me repérer au loin. Son visage s'illumine une fraction de seconde avant qu'elle ne remarque mes yeux rougis. Aussitôt, son expression change. Elle ralentit, l'inquiétude creusant un pli sur son front.

— Lysie...

Sans un mot, elle m'attrape dans ses bras, et je m'y accroche comme à une bouée de sauvetage. Les larmes que j'ai tenté de ravaler remontent d'un coup, brûlantes.

— Tu ne croiras jamais ce que Mario a fait... soufflai-je, la voix tremblante.

Elle m'entraîne vers les bancs en bordure du terrain, et une fois assises, je lui raconte tout. Chaque mot ravive la douleur, mais c'est encore pire de voir la colère déformer les traits de Cassie. Ses poings se serrent sur ses genoux, ses narines frémissent.

— Non mais j'y crois pas ! Ce type est vraiment un crétin fini ! Tout ça juste parce qu'il traîne avec une nouvelle bande ? C'est quoi son problème, sérieusement ?!

Sa voix monte, attirant l'attention de Luna, qui s'échauffait un peu plus loin avec les autres pom-pom girls. Elle s'arrête en plein étirement et nous fixe, puis s'approche en voyant mon état.

— Ça va, Lysie ? demande-t-elle doucement.

Je hoche la tête, mais elle ne semble pas convaincue.

— Cassie, retourne t'entraîner, soufflai-je.

— Tu veux que je reste ? Je peux lui arracher la tête, si tu veux.

Son sérieux m'arracherait presque un sourire, mais je secoue la tête.

— Va, il faut que tu restes en forme.

Elle hésite encore, puis finit par se lever et rejoindre les autres, lançant un dernier regard noir en direction de je-ne-sais-où, probablement en imaginant Mario à cet endroit précis.

Ma sœur s'installe à sa place, son regard toujours posé sur moi.

— C'est Mario, hein ? Il a changé, ça se voit.

Je serre la mâchoire, incapable de répondre immédiatement.

— Oui... Il est devenu tellement... tellement arrogant. Ce n'est plus le même.

Luna hoche la tête, pensive.

— Et l'abruti ? Tu lui as parlé récemment ? demandai-je en changeant brusquement de sujet.

— Non, Lysie, je te l'ai dit. On est en pause.

Son regard glisse vers le terrain, où les autres s'entraînent avec une énergie qu'elle semble envier.

— Il n'est même pas venu aujourd'hui, ajoute-t-elle, presque pour elle-même.

— Ah bon ?

— Ouais. C'est bizarre, mais bon...

Elle se lève, chassant ses pensées d'un mouvement d'épaule.

— Je vais rejoindre les autres. On se voit plus tard, Lysie. Prends soin de toi, d'accord ?

— Merci, Lulu. À plus.

Je la regarde s'éloigner et essuie une dernière fois mes larmes. Mon esprit est embrouillé, mais une chose est claire : j'ai besoin de prendre l'air, de mettre de la distance entre moi et ce lycée, entre moi et Mario, entre moi et cette journée de merde.