If you knew (PAUSE & REECRITURE)

Chapitre 36

ÉＣＨＯＳ ＤＵ ＳＩＬＥＮＣＥ

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— Ça te dirait une vraie balade, cette fois ? Sans t'arrêter à chaque boutique pour acheter un stock de chocolat ?

Le sourire malicieux de Tyler est contagieux, et un rire m'échappe malgré moi. Je hoche la tête et enfile mon cardigan avant de sortir de la voiture. Il m'imite, son appareil photo autour du cou.

— Pourquoi tu l'as encore pris ? demandai-je en désignant l'appareil.

— Pour rien, t'inquiète, répond-il avec un clin d'œil.

Je roule des yeux, amusée, avant qu'une pensée me traverse l'esprit.

— Où est Catherine ? Ça fait un moment que je ne l'ai pas vue.

— Chez le véto, dit-il en contournant la voiture pour venir à mes côtés.

Mon cœur rate un battement.

— Pourquoi ?

— Juste un examen de routine. On ira la chercher après, pas de panique.

Rassurée, j'acquiesce et nous nous mettons en route. La ville est animée, les passants vont et viennent, emmitouflés dans leurs manteaux, leurs écharpes relevées jusqu'au nez. Tyler, lui, ne cesse de me prendre en photo, son regard derrière l'objectif traquant chaque sourire, chaque expression fugace sur mon visage.

— T'abuses, souffle-je en agitant la main devant l'appareil pour cacher mon visage.

— Je documente l'instant. T'es photogénique, c'est pas ma faute.

Je lève les yeux au ciel mais ne proteste pas davantage. Après tout, c'est Tyler. Il ne changerait pas même si je le suppliais.

Nous nous arrêtons à un stand pour acheter des jus en carton. Je savoure le mien lentement, profitant du moment. Il fait froid, mais être ici, avec lui, me réchauffe d'une manière inexplicable.

Soudain, des éclats de rire retentissent autour de nous. Un groupe d'enfants s'amuse à se lancer des boules de neige, courant dans tous les sens. L'un d'eux, trop enthousiaste, vise mal.

Et je suis la cible involontaire.

La boule de neige me frappe en plein torse, renversant mon jus sur mon cardigan.

Je reste figée, regardant le liquide s'étaler en une tache collante sur le tissu.

— Oh non...

— Désolé ! bredouille le petit garçon, ses grands yeux emplis d'inquiétude.

Je baisse les yeux sur la flaque de jus à mes pieds. Je n'ai même pas eu le temps de le finir... Et sans que je le contrôle, mes yeux me piquent, mes larmes commencent à couler.

— Attends... Tu pleures pour un jus ? s'amuse Tyler, un sourire moqueur au coin des lèvres.

Je tourne la tête, essuyant mes joues d'un geste rapide.

— Non...

— Si, tu pleures.

— Non.

— Si, tu pleures.

— Bon, d'accord ! Oui, je pleure ! C'était mon seul jus ! avouai-je.

Tyler éclate de rire. Un rire franc et bruyant, qui me fait me sentir encore plus idiote.

Vexée, je fais mine de m'éloigner, mais il me rattrape, agrippant doucement mon bras.