If you knew (PAUSE & REECRITURE)

Chapitre 25

ＴＥＲＲＡＩＮ Ｄ＇ＡＦＦＲＯＮＴＥＭＥＮＴＳ

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⚠ Attention : ce chapitre contient une scène de violence et de sang. Afin d'éviter de heurter la sensibilité de certains lecteurs et de prévenir la reproduction de ces actes, je vous conseille de sauter ce chapitre.

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Depuis la baie vitrée du fast-food, Dulcinea et moi suivons la scène comme si on regardait un mauvais soap opera. Dans la voiture, ma sœur et son abruti de copain sont assis face à face, leurs silhouettes figées dans une confrontation silencieuse. Il a cette posture raide et fermée de quelqu'un qui a déjà décidé de ne pas s'excuser, tandis qu'elle s'accroche désespérément à la possibilité d'un moment romantique.

À côté de nous, la serveuse, qui a manifestement aussi envie d'un divertissement, s'approche et tend un bol de pop-corn avec un sourire.

— Tenez, ça vous occupera en attendant.

J'hausse un sourcil et prends le bol, échangeant un regard avec Dulcinea.

— Wow. Service cinq étoiles, merci, soufflai-je en attrapant une poignée de pop-corn.

Dulcinea glousse, mais je remarque son sursaut quand la serveuse effleure son épaule. Ce n'est pas grand-chose, juste une crispation imperceptible, un geste trop rapide pour être anodin. Je garde l'info dans un coin de ma tête.

Dehors, la scène évolue. D'abord, quelques mots échangés, probablement inutiles. Puis, ma sœur pose une main sur le bras de son copain. Il ne bouge pas. Elle s'approche un peu plus. Il la laisse faire, mais son visage est fermé, ses yeux rivés ailleurs. Le genre de regard d'un mec qui embrasse une fille en pensant à une autre.

Enfin, il l'embrasse.

Je lève les bras.

— Oh, quel rebondissement inattendu ! Je suis bouleversée !

Dulcinea rit doucement, prenant une poignée de pop-corn.

— On devrait pleurer d'émotion, tu crois ?

— Carrément. Attends, je cherche mon mouchoir, répondis-je en mimant un frisson d'émotion.

Mais au fond, un malaise me serre l'estomac. Parce que je sais. Ce baiser, ce n'est pas l'étreinte passionnée de deux âmes destinées à être ensemble. C'est un masque. Un mensonge qu'il se force à jouer, comme s'il essayait de me prouver quelque chose.

Dulcinea capte mon regard et me donne un léger coup de coude.

— Tu fais cette tête-là pour une raison en particulier, ou c'est juste la jalousie qui te monte au cerveau ?

Je ricane, balayant sa remarque d'un revers de main.

— Jalouse ? Moi ? Pff, j'ai vu des scènes plus passionnées dans un documentaire sur les pingouins.

Dulcinea explose de rire et dans notre fou rire, on fait tomber du pop-corn partout.

— Merde, souffle-t-elle en regardant les grains s'éparpiller sur le sol.