Chapitre 1

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✦ CHAPITRE 41 ✦

Partie II – Chapitre Premier
« Adieu »







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⚠️ Avertissement de contenu :

Ce chapitre aborde des thèmes sensibles tels que la consommation de substances illicites, les dérives liées à une adolescence troublée, les conflits familiaux ainsi que les influences néfastes de certaines fréquentations. Ces éléments sont décrits dans un but narratif et ne constituent en aucun cas une apologie de ces comportements.

Par respect pour la sensibilité de chacun, il est conseillé aux lecteurs qui pourraient être affectés par ces sujets de passer ce chapitre.







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Une nouvelle année commence. Mais à quoi bon ? Elle pourrait tout aussi bien être la même que la précédente. Ou celle d'avant encore. Tout semble figé, comme si le temps s'était arrêté pour moi alors qu'il glisse avec une facilité insolente pour les autres. Je les vois avancer, franchir les jours, comme on tourne les pages d'un livre. Et moi ? Moi, je suis bloquée à un chapitre que je n'arrive pas à refermer.

Je pousse la porte de la chambre d'Andrew. Tout est en ordre, trop en ordre. Ce n'est plus une chambre, c'est un décor figé, une mise en scène du vide qu'il a laissé derrière lui. Pourtant, son absence est là, omniprésente. Elle flotte dans l'air, s'accroche aux murs, murmure dans le silence. J'ai l'impression que si je ferme les yeux et que j'écoute attentivement, j'entendrai encore le son de sa voix, son rire, le froissement de ses draps lorsqu'il passait du bon temps avec des filles dans son lit.

Je m'avance lentement. Les murs portent encore les traces de son passage : des affiches délavées de comics, des basketteurs figés dans un saut éternel, des bribes d'une vie qui semble s'éloigner un peu plus chaque jour. Son bureau, autrefois envahi de son ordinateur ainsi que ses équipements, de papiers froissés et de tasses de café oubliées, est désormais vide. Il semble attendre, comme moi, comme cette maison entière qui retient son souffle dans l'espoir d'un retour qui n'arrivera jamais avec la même vibe qu'avant.

Je m'assieds sur son lit. La couverture en tergal bleu est froide sous ma paume, trop lisse, trop parfaite. Avant, ce lit était en désordre perpétuel. Aujourd'hui, il est immaculé, figé dans un état qui ne lui ressemble pas. Comme s'il avait cessé d'exister en même temps que lui était parti.

Andrew rêvait grand : Harvard, Stanford, Yale... Il parlait de ces universités comme d'étoiles qu'il voulait décrocher. Mais au dernier moment, il avait pris tout le monde de court. Le Canada. Il voulait « rentrer aux origines », disait-il. Marcher dans les pas de maman.

Et puis, il est parti.

Je me souviens de cette nuit-là, recroquevillée sur ce même lit, à ravaler mes sanglots en me répétant que ce n'était pas un adieu. Que ce n'était qu'un au revoir. Mais aujourd'hui, je ne sais plus. Ce départ-là, je l'avais déjà mal vécu. Et maintenant, c'est Luna qui parle de le suivre.

Luna...

Si elle part, ce sera différent. Ce sera final.

Je serai vraiment seule.

Je bascule en arrière, les yeux fixés sur le plafond, sentant mon cœur se serrer dans ma poitrine.

Janvier s'achève. J'ai repris les cours tardivement, incapable de me forcer à retourner dans cet endroit où tout semble continuer comme si de rien n'était. Luna, elle, n'a pas attendu. Terminale oblige : exams, responsabilités, pression constante... Et comme si ça ne suffisait pas, elle porte aussi le poids d'être capitaine des pom-pom girls. Ça veut dire des entraînements tardifs, des soirées occupées. Elle rentre bien après moi.

If you knew (PAUSE & REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant