Chapitre 14

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BAD TRIP

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Attention : cette scène contient des scènes de violence, viol, et substances illicites et leurs effets. Afin de ne pas heurter la sensibilité de certains lecteurs d'éviter de leur faire du tort, je vous conseille sauter ce chapitre.





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Il y a deux ans.

L'air était lourd, chargé de cette tension poisseuse qui me collait à la peau. Je marchais d'un pas traînant dans les rues proches de chez moi, le sac à dos pesant sur mes épaules, comme si son contenu était aussi chargé de culpabilité que moi. Les bras croisés, je tentais de me donner une contenance, mais la vérité, c'est que j'étais terrifiée. Depuis la veille, je ne savais plus si j'avais encore un foyer où rentrer.

Le simple fait d'y penser me donnait envie de vomir.

— Arrête de stresser.

La voix de Maxence me ramena à la réalité alors qu'il traçait un cercle apaisant sur mon dos du bout des doigts. Je m'arrêtai net et me tournai vers lui, le visage fermé.

— T'es débile ? lançai-je, acide. Les flics nous ont chopés en train de dealer hier ! J'étais même pas en cours, bordel !

Il haussa un sourcil.

— Et alors ? On était ensemble. Ils sont pas venus me voir, eux. Peut-être qu'ils s'en foutent. Peut-être que t'es juste parano.

Je plantai mon regard dans le sien, cherchant un indice, une faille, n'importe quoi qui me prouverait qu'il n'était pas aussi insensible qu'il le prétendait. Mais non, il resta égal à lui-même : imperturbable, avec ce petit sourire en coin, à la fois amusé et sûr de lui.

Il s'avança et passa une main autour de ma taille, me rapprochant sans effort. Son autre main vint se poser sur ma joue, et il déposa un baiser sur ma tempe, comme s'il n'avait rien de mieux à faire que me calmer, alors que moi, j'étais en train de me noyer dans l'angoisse.

— Ça va aller, je te dis. Respire. Tu verras, tout ira bien.

Sa voix était douce, presque moqueuse, et pourtant, je me surpris à vouloir le croire. Je laissai échapper un soupir et lui offris un sourire faible. Il avait toujours su me rassurer, même quand tout partait en vrille.

Il posa sa main sur mon dos et m'entraîna doucement vers la maison.

C'était absurde. Hier encore, on séchait les cours pour aller dealer devant son lycée, comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. Un ado de seize ans et une gamine qui en aura à peine quatorze, vendant de la drogue à des mecs à peine plus vieux qu'eux. Et le pire ? Les acheteurs ne semblaient même pas trouver ça étrange.

If you knew (PAUSE & REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant