If you knew (PAUSE & REECRITURE)

Chapitre 1

ＬＡ ＲＥＮＴＲÉＥ

— ♠ —

Un réveil comme un autre.

Le chant des oiseaux me tire doucement du sommeil, accompagné par la lumière du matin qui glisse sur mon visage. Un réveil presque paisible... si ce n'était pas pour cette présence.

Ce regard pesant et oppressant.

Je plisse les yeux et grogne.

— Grandis... râlai-je d'une voix encore engourdie.

Elle soupir dramatiquement.

— Arrête de me faire vieillir, proteste ma sœur en se levant de mon lit avec une moue boudeuse avant de se diriger vers la porte.

Elle a toujours détesté quand j'utilise des expressions qui la font paraître plus âgée.

Un sourire en coin se dessine sur mon visage encore marqué par le sommeil.

— Ça t'apportera de la maturité, chère grande sœur.

Elle lève son majeur dans ma direction, sans même prendre la peine de se retourner.

— Ta gueule !

Et elle disparaît.

Un réveil typique, quoi.

Je me redresse lentement, mes muscles protestant contre le mouvement. Un frisson parcourt ma peau encore tiède sous la couette. Je tends le bras vers ma table de chevet et attrape mon réveil, qui n'a évidemment pas sonné.

Un soupir. Je fixe l'heure affichée.

La rentrée.

L'envie de replonger sous ma couette me traverse l'esprit, mais la réalité est inévitable. Je me lève, traînant les pieds jusqu'à la salle de bain, au bout du couloir.

Face au miroir, je m'observe un instant. Mon reflet me renvoie l'image d'un visage fatigué, encore marqué par le sommeil. Des cernes légères, des cheveux teints en noir qui sont en bataille. L'envie d'affronter une nouvelle journée de lycée ? Zéro.

Mais bon, pas le choix.

Après une douche rapide, j'enfile un jean flare et un henley top, laissant deviner le débardeur assorti qui couvre délicatement ma poitrine, et des converses au pied. Pour rehausser ce style épuré, je choisis souvent quelques bijoux discrets : un ou deux colliers, des bracelets, parfois des bagues, des boucles d'oreilles. Ces touches lumineuses apportent une subtile esthétique à l'ensemble. Enfin, d'un geste nonchalant, je balance mon pull tricoté sur l'épaule.

Après avoir pris mon sac à main en cuir rempli de porte clés, je descends au séjour. En tournant à gauche, je suis immédiatement accueilli par l'odeur réconfortante des crêpes fraîchement cuites. Mon oncle James, vêtu de son tablier de cuisine, s'affaire derrière le comptoir qui sépare la cuisine de la salle à manger. Il empile avec soin une nouvelle fournée de crêpes sur une assiette.

Luna, ma sœur, est déjà installée sur un long tabouret, le dos légèrement voûté, absorbée par son téléphone. Devant elle, un verre de jus de légumes et une tranche de pain sec tartinée d'avocat.

Je m'assois à ses côtés, intriguée.

— Tu ne manges pas les crêpes ?

Sans lever les yeux de son écran, elle me répond du bout des lèvres :

— J'suis au régime. T'as oublié ?

Ma sœur a toujours été du genre à prendre soin d'elle jusqu'au moindre détail. De la racine des cheveux jusqu'au bout des orteils, chaque centimètre de son corps est entretenu avec rigueur. Chaque kilo compte. Et ça marche : elle est magnifique, admirée aussi bien par les filles que par les garçons.