Chapitre 15

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DOUX-AMER

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Attention : cette scène des actes de violence et des propos à caractère sexuel. Afin de ne pas heurter sensibilité de certains lecteurs et d'éviter de leur causer du tort, je vous conseille de sauter ce chapitre.





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— Qu'est-ce qu'on fait ici ? demandai-je, un frisson me parcourant l'échine.

Pas de réponse. Évidemment.

Sans un mot, il coupe le moteur, ouvre sa portière et sort de la voiture comme si tout était normal. Je le regarde faire, indécise. L'air froid s'engouffre immédiatement dans l'habitacle, s'infiltrant sous la chemise que je porte, me forçant à réprimer un frisson. Génial.

Avec une moue exaspérée, je finis par le suivre à l'extérieur. Le sol est dur sous mon pied, le sable humide rendant mes pas légèrement instables. Il a ouvert le coffre et, sous la lumière blanchâtre des phares, je découvre un chaos organisé : un drap froissé, une couverture qui a clairement survécu à des jours meilleurs, et une pile de coussins qui ont connu trop de cendriers.

Sans la moindre hésitation, il s'y installe, s'allongeant avec une nonchalance presque arrogante, comme si ce coffre était un putain de lit king-size.

Je reste debout, figée, observant la scène avec un mélange de perplexité et d'agacement.

— Sérieusement ? C'est ça, ton plan ? T'allonger et attendre que je sois impressionnée ?

Toujours aucune réaction. Il se contente d'allumer une cigarette, le cliquetis du briquet perce le silence pesant. La flamme vacille un instant, illuminant son visage dans l'obscurité. Le haut de sa tenue, largement déboutonnée, dévoile un torse dont la lumière ne fait qu'effleurer les contours. Et il n'a pas froid ?

— Pourquoi tu m'as emmenée ici ? Pour voir la plage ?

Il garde les yeux rivés sur l'horizon, comme s'il y voyait quelque chose que moi, je ne pouvais pas comprendre.

Dieu que ça m'énerve.

Je croise les bras, frottant mes mains sur mes avant-bras pour tenter de me réchauffer. La brise marine, glaciale et impitoyable, s'insinue dans mes vêtements et me fait claquer des dents.

Finalement, après ce qui me semble être une éternité, il tourne la tête vers moi, ses traits légèrement adoucis.

— T'as froid ? demande-t-il, d'une voix basse, presque absente.

Non, je me les gèle juste pour le plaisir.

Je roule des yeux, ravalant une réponse cinglante. Ça ne sert à rien, il a ce talent inégalable pour m'ignorer quand ça l'arrange.

D'un geste paresseux, il tapote l'espace vide à côté de lui.

— Assieds-toi.

J'hésite. Je devrais refuser. Tourner les talons, rentrer dans cette voiture et le laisser broyer du noir tout seule. Mais quelque chose me retient. La curiosité. Ou peut-être cette tension inexplicable qui plane toujours entre nous.

If you knew (PAUSE & REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant