Chapitre 7: Stupide Parasite Attachant

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Une autre journée. Un autre soleil. Une autre vie. D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais apprécié d'exister. J'ai essayé. J'ai échoué. La société était contre moi au fond. À moins que ce ne soit l'univers qui sait ? Pas moi en tout cas. Je clos les stores d'une main alors que ma seconde main se repose sur mes cheveux. Je dors toujours sur le ventre dans l'espoir vain et fou de m'étouffé. On a tous une place dans ce monde hein ? Alors pourquoi j'en ai pas ?! Pourquoi mon existence se résume à un échec sans fin ? D'abord, ma famille, puis mes amis, puis ma vie. Pourquoi j'arrive pas à comprendre ce monde hein ?

Mon réveil choisit ce moment pour sonner. Si ce truc pouvait ne plus exister. En fait, c'est même pas ce truc le problème, c'est moi. Ma vie était parfaite et j'ai tout gaché. Certains parleront de pure jalousie. Oui, j'ai été envieux. J'en ai payé le prix fort. Je me demande si l'autre emplumé va encore me casser les pieds. Énervé, je me lève de mauvaise humeur. Je tente de me sentir un peu. Ça fait combien de temps que je n'ai pas pris la peine de me faire couler une douche. Trop longtemps vu l'odeur. Je pars donc me doucher. Pour sortir quinze minutes plus tard entouré de buee dans une serviette. J'ai eu de la chance d'avoir réussi à m'effacer. Comme un mauvais dessin supprimé de la toile. Ouais, je suis un horrible dessin. Des gouttes d'eau chutent de mes ailes. Aussi sombre que mon âme. Humour noir. Oublions ça. Au moins, j'ai un toit bien que les anges noirs soient traqués. Tant que je paye le loyer, le propriétaire dira rien sur ma situation dans le monde. Je regarde la seule pièce de mon 'chez-moi', depuis combien de temps je n'ai pas fait le ménage au juste ? Le bas de cet endroit n'est pas à moi mais je me contente de cette étage. Peut-être faudrai il que j'aère. Je sens que je vais haïr ce que je m'apprête à faire mais qu'importe. Cet endroit ne doit pas seulement être mon lieu, c'est aussi un atelier. Je n'ai pas très envie mais je suppose que je peut en faire quelque chose de mieux. Mieux qu'un lieu pourri. Pourquoi mes pensées commencent à s'éclairer ? En y pensant, ça fait plusieurs jours que je n'ai pas trop ressassé mes pensées car des nouvelles s'en mêlent.

Bizarrement, le pigeon n'est pas là ce matin. Pour une raison que j'ignore, je dois admettre qu'il me manque un peu. Il m'harcele depuis des mois pour je cite 'pintar juntos' j'ai mis un moment à comprendre qu'il voulait qu'on fasse une peinture ensemble. Bon, il vient tout les matins me casser les pieds à ma fenêtre. Ah. Justement, devinez qui toque à peine ai-je enfilé des vêtements ? J'ouvre la fenêtre à regret. Ma seule protection est ainsi supprimer mais il commence vraiment a y avoir trop de buée. À peine ai-je ouvert qu'il rentre. Une seconde plus tard, les sirènes retentissent. Les flics sont proches ?!

Je me jette derrière mon lit, dans un coin de la pièce. De son côté, il se met dans le coin opposé. J'ai ainsi l'occasion de l'observer. Ses yeux s'accordent à la perfection avec l'aube. Ses cheveux sont légèrement roux. Plutôt marrant quand on sait que dans l'histoire le rouge est le symbole des démons. Ses ailes sont repliés dans son dos. Le silence est la seule chose entre nous. Nos langues sont proches sans l'être. Ses yeux me fixent. L'aube est notre seule accompagnatrice. Mes cheveux mouillés sont plaqué sur ma tête. Ils sont noirs suite à leurs rencontres avec l'eau. Ça me fait penser, lui et moi sommes radicalement opposés. Ses ailes sont blanches, les miennes noires. Ses yeux sont verts, les miens bleus avec mes lentilles. J'ai les cheveux blonds, lui est roux. Il est honnêtement beau et a sans doute une copine et des amis qui l'apprecient. Je n'ai que le vide autour de moi. Ces minutes de silence s'étirent. Super, maintenant j'ai un peu honte de mon habitation.

Il faut vraiment que je fasse le ménage. Au final, le silence s'étire, s'éternise. Ce qui semble calmer l'ange blanc alors que mon cœur bat à cent à l'heure dans mes oreilles. J-j-je, respire ! Respire ! C-c-quand ?! C-comment ? J'entend ma propre respiration remplir la scène comme si je ne possedais pas mon corps. Au secours ! J-j'ai...... je porte en permanence des lentilles bleus et ma perruque blonde. Est-ce que, malgré ça, les policiers auraient retrouvé ma trace ?! Je lève un peu la tête pour voir mon compagnon en train de griffoner sur un carnet. Pour se calmer de ce qui vient d'arriver ? Toujours est-il qu'il ne m'a pas dénoncer. Dommage pour lui, il aurait sans doute touché une belle prime pour ma misérable vie. En tout cas, il ne semble pas s'intéresser de mon cas. Tant mieux, personne ne devrai avoir ma présence sur le dos puisque je suis le problème. Mes ailes n'en sont que le témoignage. Je réalise l'étendue de mon erreur en une fraction de seconde au sujet des policiers.

L'ange blanc tourne doucement son carnet vers moi. Il s'est dessiné en train de peindre une figure de freestyle en skate sur un mur. Je le reconnais notamment sur les pages du carnet par son foulard sur sa bouche et sa casquette - allez savoir où il l'a trouvé - qui est enfoncé sur sa tête. Puis il tourne la page pour montrer les policiers arrivants et lui fuyant en courant. Il a distancé une voiture à la course ?! C'est possible ça ? En plus, une voiture de police à fond sans emprunter les toits ?! Impressionnant, juste impressionnant. Finalement, il se soucie bien de mon cas, il ne savait juste pas s'exprimer. Il a signé sous son dessin. Cinq lettres que j'ai plutôt intérêt à retenir si je ne veux plus le traité d'emplumer : C.O.V.E.R.

Il me tend le crayon et son carnet. Il veut que je fasse un dessin ? Mais....mes dessins sont pitoyables comparé au siens. Et encore, c'est que des croquis. Je sais ce que valent mes dessins, on me l'a déjà dit. Mes dessins sont juste laid et pittoresque. Pourtant il me tend toujours le carnet. Peut-être que si je dessine à la va vite, rien ne va arriver. En tout cas, je l'espère. Je réfléchis un instant puis me décide pour une fleur. Ma main dessin vers le papier crayon entre les doigts. Je fais le premier traits. Ce n'est pas vraiment comme je le voulais. Mmm..... je continue de dessiner pour faire une fleur, c'est comme si je dessinais sans voir ce que je dessine en ce moment. Enfin, je baisse les yeux pour finir horrifié. Je tente de cacher en rayant d'un trait mais cela ne fait qu'empirer. De plus, Cover a déjà vu. Je suis un monstre. Un put*** de monstre qui ferait mieux de disparaître. Mes larmes sortent alors que dehors retentissent des cris.

-"Ao fogo ! Ao fogo ! Meu deus !!! (Au feu ! Au feu ! Mon Dieu !!!)

- O que se passou ? (Que s'est il passé ?)

- O carro da polícia bateu em uma casa. A casa caiu ao meio e caiu sobre os pobres policiais" (La voiture de police a heurté une maison. Cette dernière s'est tranché en deux et effondré sur les pauvres policiers)

C'est horrible. Je suis horrible. J'ai signé sous le croquis : M.I.C.K.A.Ë.L. Mon nom. Cover l'a vu. Il va agir comme les autres et a raison maintenant qu'il a vu les résultats de mes dessins à l'œuvre. Je m'attend à ce qu'il parte. Qu'il me dénonce. Je viens probablement de tuer des gens avec mon pouvoir. J'attends. Il va partir comme les autres. Comme tout les autres. Tous. Me côtoyer, c'est mourir. Je tremble lorsque je sens des bras m'enserrer. Ah ?! Il compte m'éctrangler ? Je réalise enfin, il reste et me fait un câlin alors qu'il pourrait me balancer et probablement régler ses problèmes par la même occasion. Mes larmes salées continuent de couler mais étrangement, la douleur en moi s'atténue. Il pourrait me frapper. Il devrait me frapper. Pourtant, il ne le fait pas. Il devrait partir. Sous mes joues couvertes de larmes, le dessin s'est effacé, ne laissant qu'une bouillie de la voiture de police et de la maison tranché. Mon crime s'efface sur la feuille pas dans ma conscience, pourtant je me sens en sécurité. Je devrais mourir de honte pour ça mais...c'est tellement agréable que mes paupières se closent seules.

La Société Miroir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant