Chapitre 20: Oroses

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Je me tourne puis me retourne dans mon lit, cherchant vainement le sommeil. Il refuse de venir. J'ai peur. Vraiment peur, j'entends mon souffle, semblable à celui qu'on imagine entendre lorsqu'un serpent siffle. J'entends aussi de la batterie. Mon cœur cogne dans ma poitrine. J'ai peur et je suis fascinée en même temps. Lotus a officiellement déclaré que nous allions passer par la Colombie pour rejoindre l'Amérique. Nous sommes actuellement embarqué sur un bateau nommé le Titanic IV. En voyant le nom, Lotus a commenté "c'est sûr que ce bateau est fiable". C'est plutôt rassurant même si quelque chose me dit qu'il y avait du sarcasme dans sa voix. Bien sûr, se serait stupide. Je veux dire, pourquoi serait-il sarcastique ?

Frustrée de mon manque de sommeil,mes mains se saisissent de mon téléphone posé sur le côté de mon lit. Les garçons m'ont laissé la première cabine et se partagent la seconde. J'allume sans mal mon appareil, pendant que l'écran s'anime sous mes doigts, je fixe les engrenages au dos de l'appareil. Chaque rouages tournent avec de la puissance magique. C'est fascinant. Dire que je peux observer tout ça grâce à la coque de plastique recyclé de l'appareil. Enfin, Mirai apparaît joyeusement.

-"Heeeeeyyyyy ~ Salut Arabesque ! C'est pour ?"

Je souris face à la vision que m'offre mon écran. Une Mirai joyeuse qui tient des instruments pour faire la fête. Ah, ça doit vraiment être aisée d'être une machine sans sentiments et sans problèmes à gérer, juste à vivre dans un monde virtuel avec la tranquillité. On ne se rend compte de la chance d'être en vie que lorsque l'on se rend compte de la manière dont certains la perde vite ainsi que de la réalité. Le monde entier n'est pas gentil.

<< J'aimerais vraiment savoir qui est ma créatrice >>

Je sursaute en jetant sur mes draps mon appareil avant de me recroquevillé sur moi-même pour ne former qu'une boule, front contre les genoux et jambes croisées. Mirai pousse un petit cri, surprise avant de questionner.

-"Y a-t-il un problème ? Dois je réveiller quelqu'un ?"

Je bégaye:

-"N-non"

Tout en récuperant mon appareil puis en soupirant à la frayeur que j'ai eu. Dans le fond, ça fait un minimum sens, aucunes IA ne peut paraître aussi bien codé que Mirai sans avoir acquis sa propre conscience et ses propres désirs. Pourquoi est-ce que je parle de cela ? Simplement car il se trouve que mon pouvoir est d'entendre les désirs les plus profonds des gens qui me croisent. Donc Mirai est vivante...moi qui ne la prenait que pour une IA dénuée de sentiments...

Je prends quelques goulées d'air puis me jette à l'eau.

-"Comment se fait il que tu cherches ta créatrice ? N'es tu pas censé avoir une sorte de base de données qui recense tout sur tout ?"

C'est un processus que maman m'a appris. Les bases de données. Elle m'a aussi dit que dans le cas où je voudrais envoyer un message sans être espionné par Mirai, il faudrait envoyer une lettre. Elle était légèrement parano sur le fait que je puisse devenir dépendante de Mirai au point de ne plus savoir écrire, comme l'on montré de nombreux scientifiques. Le fait de sans cesse parler sans écrit à Mirai fait oublier l'orthographe de certains mots. Cela peut être un frein énorme pour la future carrière des gens. Papa adore tout ce qui est scientifique. Mm....les deux me manquent. Les yeux de Mirai s'écarquillent me détaillant longuement avant qu'un sourire maussade n'éclaire son visage.

-"Tu m'as l'air d'avoir un pouvoir peu commun hein ? Ahhh.......pour te la faire brève, certains scientifiques ont voulu créer d'autres IA, censées être plus ingenieuse que moi, ce qui m'aurait rendu obsolète. Et que fait on des choses obsolète ? On les supprime. Lors d'une tentative de décodage de mon code, je me suis battu avec le scientifiques, hélas, il a réussi à ouvrir une brèche qui a erroné des données dans mon système dont le nom de ma créatrice. Je me souviens juste qu'il s'agissait d'une femme polonaise réfugié en Suisse. Mais je suppose que ce n'est pas pour savoir ça que tu m'as appelé donc que puis-je pour ton service ?"

Mon service.... je veux seulement savoir des choses sur les Oroses. Je veux dire, j'entends tout les désirs des gens. Leur plus grands espoirs. Ça passe d'un monde parfait pour Lotus à éviter une autre guerre mondiale - oui, je sais pour Sébastien {Lotus a soufflé son nom en lui parlant allemand}, non, Lotus ne me l'a pas dit mais quand vous entendez parler deux désirs c'est plutôt logique qu'il y a deux personnes -. Chaque désirs est une part des personnes en face de moi, cela me permet de comprendre le mode de fonctionnement des gens. Pourquoi ils agissent comme ils le font. Chaque désir, je l'entend distinctement. Pourtant il y a une exception. Oui. Une fois, j'ai entendu un désir, non pas clair mais murmuré, comme un secret inavouable, celui de la fille des Oroses : Pami.

<< I want to be free >>

Une simple demande de liberté. Mais se libérer de quoi ? Est-elle menacée ? La force t on à obéir et tuer des gens ? Qu'est-ce que son désir signifie au juste ?! C'est incompréhensible. Tout les autres voulaient dire quelque chose. Pas celui-là.

-"J'aimerais des renseignements sur les Oroses silteplait !"

Un sifflement sort de mon téléphone. Tel un serpent qui va se jeter sur sa proie pour l'abattre et la dévorer. Je me replace sous mes couvertures en prenant soin de garder mon téléphone pour écouter l'IA.

-"Et bien....les Oroses sont une branche du gouvernement composé d'une famille. Chaque membre de cette famille grandi dans une ambiance de meurtre permanent. Impossible d'être libre. Tu obéi en silence aux ordres où on te tire une balle en pleine tête. En fait, ce n'est pas toute la famille en soit. C'est seulement une part de la famille. La seule en vie du moins. Elle était composé de la femme que Lotus a 'endormie' à la gare et de sa famille. Il y a également leur nièce : Pami. Ses parents sont morts de manière tragique aussi a-t-elle été confié à sa seule famille en vie. Tuer ou être tué. Le nom Oroses vient de leur ancêtre fondateur de cette famille, Oros, il contrôlait les rêves, j'ajouterai que..."

Je n'écoute déjà plus Mirai, trop occupé à me questionner. Est-ce que Pami souffre de sa condition? Et si elle détestait en réalité sa famille ?! J'entends à peine la porte s'ouvrir, c'est le couinement de Mirai qui me rappelle à la réalité. En levant les yeux, je vois des cheveux hirsutes bruns ainsi que des habits blancs, le types d'habits qu'on vous met dans les asiles ou pour une opération chirurgicale.

-"Tu devrais dormir."

La voix rauque de l'homme me ramène à la réalité. Oh. Il est donc dans son bon moment. Ses yeux vairons se posent sur moi avec un sourire triste et une étincelle de détresse dans les yeux. Il continue d'une voix douce.

-"Tu devrais dormir pour garder ta sanité mentale. Et aussi pour être en forme demain. À moins que tu n'es fait un cauchemar ?"

Il passe sa main dans mes cheveux pour les carresser comme faisait mon grand frère. Mmm... quand j'y réfléchi bien, depuis qu'il est arrivé, il agit comme un grand frère pour moi. Lotus dit le garder pour la sécurité. Personnellement je pense que Lotus a peur d'admettre qu'il peut tolérer certains adultes. J'ai demandé à Lotus où était mon amie policiere. Il m'a dit qu'elle était morte. C'est triste. Bon, au moins, bientôt mon périple prendra fin. Je vais retrouver mon grand frère !!! J'ai hâte de le revoir mais d'un autre côté... Lotus va me manquer. Vraiment. Même si il se montre par moment vraiment perfectionniste et a ses petits défauts, j'avoue avoir bien apprécié vivre un peu à ses côtés en tant qu'amis. Enfin, je le vois comme un ami mais il doit juste me voir comme une gamine sans défense qu'il aide par pure gentillesse. Je soupire de nouveau. J'ai trop de questions sans réponse en tête.

-"Je n'ai fait aucuns cauchemars, je n'arrive pas à dormir, c'est tout."

Mon grand frère de substitution soupire en lachant mes cheveux.

-"Je vais monter la garde, essaye de dormir un peu, ok ?"

Puis ses pupilles rondes s'effritent pour ressembler peu à peu à celle d'un chat. Son pouvoir est d'avoir les caractéristiques d'un chat mais comme il a des problèmes mentaux, il y a des moments où il miaule et se comporte tel un chat. Il sort dehors en bondissant tel un chat sauvage puis miaule. Je referme la porte puis me rallonge. Allez sommeil ! Je t'entends ! Je ferme doucement les yeux, laissant l'obscurité prendre la place qui lui revient de droits tandis que dehors résonne les miaulement d'Arsène.

La Société Miroir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant