Chapitre 14: Retour au Camp

8 3 7
                                    

Je vole. Mes foulées sont si rapides qu'elles frôlent à peine le sol. Deux petites tiennent mes mains. Leurs petites mains s'accrochent à mes phalanges bien que tout leur corps tremblent dans leur haillon. L'herbe sous nos pieds est verte. D'un magnifique vert d'une merveilleuse vallée. Si seulement les circonstances avaient été différentes. Si seulement j'étais juste là pour jouer avec ces gamines et pas pour.... ça. Dans notre dos, des grognements se font entendre. À quelques mètres se trouvent notre destination. Notre arrivée ! Un étendard rouge possedant une croix blanche. C'est comme le jeu du drapeau. Je me rattache à cette idée pour ne pas flancher. Les grognements approchent. Trop près ! Je tire les enfants comme un fou. 1943. Année maudite. C'est en cette année là que ça arriva. J'ose un coup d'œil par dessus mon épaule. Nos poursuivant se sont arrêté derrière les bosquets d'une forêt qui délimite la plaine dans laquelle nous sommes. Deux énormes molosses nous coursent alors que leurs maîtres commencent à charger leurs armes.

Le premier approche la crosse de son fusil près de son torse, juste à côté de la croix gammée qui orne son habit. Les premiers tirs fusent, ils découpent l'horizon teinté d'orange et de rouge. Le soleil se couche, son reflet tranché par les tirs. C'est sans doute ce qui rend ça plus horrifique. La beauté. Cette scène pourrait être magnifique. Oh oui. Seulement voilà. On tire sur des enfants. L'une de dix ans, l'autre de douze. Un impair est nous sommes morts. Justement, en parlant d'impair, le tir fait sursauter les deux filles mais alors que la plus jeune serre plus fort ma main, crispée, sa sœur me lâche par accident. Pas maintenant ! Pas près du drapeau. C'est injuste. Ce monde est régit d'injustices. Je lâche la plus petite en lui hurlant dans son langage:

-"Biegnij ! Przejdź do !"

L'ordre passe. La plus jeune pourquit sa course. Ses cheveux blonds coupé court volant dans son dos. Je me retourne pour voir la plus grande, courbée, ses bras devant sa tête comme pour se protéger des balles. Sa robe blanche se souleve un peu au rythme du vent, idem pour ses cheveux bruns. Elle est terrorisée. Et il y a de quoi. Je cours vers elle. Quel prénom ont dit ces parents déjà ?! Quel est son nom ?! Les molosses foncent vers elle, tout comme moi, bras tendu. J'y suis presque ! Presque !

-"Emelyn"

Mes doigts sont à quelques centimètres de la petite qui relève doucement la tête, ses yeux noirs emplis de terreur me fixant, ses levres tremblent. Je vais y arriver ! Ma main aggripe son bras lorsque son sang gicle sortant de son front sur mon visage. Un seul son. Sourd, résonne dans la clairière alors que le corps frele, sans vie d'Emelyn tombe dans mes bras. Un cri. Je me retourne pour voir les yeux bleus de l'enfant ayant passé la barrière me regardant avec effroi, passant de mon visage à sa sœur. Les soldats rient. Ils m'ont en joue. Ils leurs suffient d'apuyer sur la gâchette pour m'arracher la vie. Quand ai-je vraiment décroché ? Quand ai-je décidé que je haissais le monde entier ?

Huh.....huh....... j'hyperventile. Tout va bien. Du calme. Du calme. Tout va bien. Calme. Calme toi Lotus. Tout va bien ! Tout.va.bien. Ух ты! Должно быть, это был настоящий кошмар! (Woaw ! T'as du faire un sacré cauchemar). Une voix sonnant comme une symphonie dans ma tête retentit avec un écho horrible. À défaut d'avoir compris les mots, j'ai réalisé qu'il s'agissait de russe. Hum... je ne pense pas qu'on doive juger les langues au passif de leur pays. De plus, je sais exactement qui a parlé en ce langage qui retentit dans ma tête et a provoqué des bourdonnement à mes oreilles. En effet, suite à la lettre de son frère, Arabesque a voulu partir en Argentine.

Première, j'ai voulu envoyer des bombes sur le pays. Histoire d'être sûr à cent dix pourcents de la sécurité. Sauf que Cardi a refusé en prétextant qu'il était hors de question que j'utilise une arme d'avant l'incident alors que toute notre société actuelle se base sur le pacifisme et que de prime, ce serait un excellent moyen de me faire remarquer car nul ne connaît ce type d'arme sauf quelqu'un ayant vécu avant l'incident. Donc, j'ai décidé qu'à défaut d'envoyer des bombes, j'irai là-bas et j'éradiquerai toute forme de vie avec un taseur. Une arme que les gens connaissent. Comme ça pas de problème. Oh et puis après mille ans d'existence je considère qu'un crime ou deux sont nécessaires parfois. Histoire de garder la paix. J'ai donc rassemble mes affaires importantes. Dont un vieux pendentif échoué sur une plage que j'avais jeté à l'eau et qui contient entre autre, mon assassin. Enfin, le fantôme de la personne qui m'aurait tué sans l'intervention de Cardi. Il se trouve que si un fantôme est frustré par quelques chose avant sa mort, il ne peut trouver la paix.  Ich will nie wieder einen Krieg sehen (Je ne veux plus jamais voir de guerre). Il me hantait donc je l'ai enfermé dans un pendatif puis je l'ai jeté à la mer. Bon, certes, ce n'est pas ce que ferait quelqu'un de sympathique mais entre nous, personne n'est réellement gentil ou parfait. C'est pour cela qu'il faut corriger les imperfections des gens et supprimer les indésirables nuisibles, qu'importe leurs âges, leurs sexes ou leurs statuts. Je réformerai ce monde.

Hältst du manchmal die Klappe?(Ça t'arrive de la fermer ?)

Je me relève pour observer la cellule dans laquelle je suis tout en me rememorant tout ce qui est important. Suite à notre départ, nous avons franchi la frontière. L'amie d'Arabesque, l'ange blanche, nous accompagnait. J'étais contre mais je n'avais rien contre elle. J'aurais pu chercher des preuves. Trouver de quoi l'accuser mais nous sommes partis le soir même. Je faisais des recherches sur Internet. Mirai m'y autorise et je n'ai pas à payer de forfait puisque personne ne sait ce qu'est un forfait à notre époque. Haha... Mirai est la seule à poster des chose à mon intention. Même si on se dispute souvent, elle reste mon amie.

Das ist gut! Wir freuen uns alle für dich! (C'est bien ! On est tous content pour toi !)

Il est sarcastique. Il a peur qu'une guerre éclate. Il s'appelle Sébastien. Il ne parle que russe, allemand et anglais. Il était dans l'armée allemande. Pourtant il m'a tué car j'ai décidé de m'allier au russe en plein "no man's land". On m'avait condamné, lui aussi. Pourtant on s'est battu au milieu des obus et des tirs de nos deux camps. Nos chances de survie étaient inexistantes. Maintenant Sébastien me hait. Ce qui est naturel. Enfin, un coup il me hait, un coup il est sage.

Je suis dans une sorte de vieille cellule dans lesquelles on plaçait les Juifs désobéissants. Nous nous sommes fait attaquer durant notre périple. En France, par trois anges blancs. Ils étaient clairement plus expérimentés que nous en combat. J'ai posé les armes il y a bien longtemps. Je fixe les barreau de ma cellule. Où est la clé ? The key is on the floor ! Under the heather and ivy ! (La clé est sur le sol ! Sous les bruyeres et le lierres) Je ne parle pas un mot anglais et Sébastien ne parle pas un mot de français. Donc je suis quasiment sûr qu'il se moque bien de moi actuellement. Même si je n'ai aucune preuve de ce que j'avance.

Je fouille mes poches pour trouver mon mobile détruit. Évidemment. Quels idiots laisseraient un quelconque moyen de communication à leur victime ?! Au moins, ils ne cherchent pas à me torturer, sinon ils auraient quelques surprises. Un nouveau cri retenti. Un cri d'enfant. Féminin. Je secoue le médaillon, hors de moi.

-"Wo ist der Schlüssel? Antworte verdammt! Ein Kind ist in Gefahr. Also hör auf, so schlecht gelaunt zu sein und antworte!"(Où est la clé ? Répond bon sang ! Une enfant est en danger. Alors arrête d'avoir un mauvais caractère et répond !)

Le message est passé. Der Schlüssel liegt auf dem Boden! Unter Heide und Efeu (La clé est sur le sol. Sous les bruyeres et le lierre) Je peux déduire deux choses de ses paroles. La première étant, je peux m'échapper facilement. La seconde est qu'après m'avoir anesthésié et endormie, ils ont du se battre vu les marques au sol et sur les murs. Ils ont sans doute fait chuter la clé. J'ouvre la porte de fer qui grince. Une fois dehors, je suis prêt à réduire ces anges à néant. C'est parti.

La Société Miroir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant