La Société Miroir

Chapitre 23: Acceptation ou Rébellion ?

Le froid mordant fut la première chose qui réveilla Lotus. La seconde fut les cris près de lui en le voyant se réveiller. Une voix sévère mais calme s'éleva, calmant les cris.

-"Ты хочешь заманить Боша ?(Tu veux attirer les Bosches ?)

- Ха ! Ты первый, кто вернул его. (Ha ! Tu es le premier à en avoir ramener un.)

- Он здесь не из-за неприятностей, Ши. Он бросил свой крест. (Il n'est pas là pour des problèmes, Shi. Il a jeté sa croix.)

- Круто! Если бы все нацисты сделали то же самое, мне не пришлось бы бежать с войны, чтобы оказаться здесь с тобой.(Cool ! Si tout les nazis avaient fait la même, je n aurais pas eu à fuir la guerre pour me retrouver ici avec toi.)

- Эй! Я не виноват."(Hey ! Je ne suis pas responsable.)

Les deux voix parlaient dans une langue peu connu de Lotus. Ça sonnait comme, et bien, comme du russe. Est-ce que Lotus parlait le moindre mots russes ? Non. Évidemment. Le français et l'allemand lui suffisait. Et puis de toute façon, si son pays natal gagner la guerre, tout le monde parlerait allemand. Donc pourquoi parler une autre langue ?! Non, vraiment Lotus ne voyait pas pourquoi s'embêter à apprendre une autre langue quand il y avait clairement des problèmes plus importants comme stopper absolument toute les guerres. Il ouvrit à peine un œil pour voir deux hommes, un lâche vu son uniforme japonais et un soldat russe vu le costume rouge avec la faucille et le marteau cousu à même l'habit en doré. Les soldats japonais n'étaient ils pas censés se jetter sur les américains en avion ? Honnêtement, Lotus n'écoutait plus la radio ou ne lisait les informations dans les journaux depuis le début de la guerre. Pourquoi les écouter quand ils sont certainement corrompu par les vainqueurs ? Les vainqueurs écrivent l'histoire pas vrai ?

En fait, pourquoi Lotus continuait d'accepter ça ? Pourquoi continuait il à se battre pour une vie qu'il ne voulait pas, dans un monde qu'il ne désirait pas être sien ? Il n'en savait rien. Et ça faisait mal. Ça faisait mal de savoir qu'il n'était qu'un vulgaire et faible humain jeté avec peu de chances de survie dans un conflits sans merci entre deux camps de personnes qui, pour la plupart étaient là par obligation. Le voyant se réveiller, le japonais tenta sans succès de lui parler, ce fut donc l'autre qui s'y colla dans un polonais presque parfait.

-"Dzień dobry. . . . . Dobrze spałeś ?(Bonjour. . . . Bien dormi ?)

- JA.... Odgadnąć ? Tak...(Je....suppose ? Oui...)

- Weź tę broń i zrób się użyteczny."(Prenez cette arme et rendez-vous utile.)

C'est sur ses entrefaits que Lotus se retrouva avec une mitraillette au côté d'un polonais venu en Russie et d'un Japonais lâche a tiré sur ses anciens camarades. Visiblement, le polonais semblait peu enclin à parler et clairement peu effrayé à l'idée que Lotus se retourne contre eux. Visiblement, lui aussi n'avait aucune envie d'être là.  Les tirs fusaient de partout entre grenades, explosion de bâtiments et froid glacial détruisant tout espoir. La ville était assailli de froid de tout côté. Civils comme soldats étaient en guerre. Les massacres et les amoncellements de cadavres s'empilaient toujours autant. Le sang dans l'air était toujours vif car coulant en permanence. Les vivres étaient rares. Voir inexistantes. Certains comme nos trois comparses jeunaient quelques fois. D'autre en revanche, envisageaient peu à peu de dévorer les rats. Une terrible idée quand on savait ce que pouvait causer ces bestioles. La boue était présente dans les lieux où la neige était absente. Des essaims de mouche se formaient au dessus des montagnes de cadavres. Au cours de la période qui suivi à l'entrée de Lotus parmi l'armée rouge, notre protagoniste découvrant les noms de ses nouveaux compagnons. Le polonais peu bavard était Pierrot. Le japonais se nommait Shi. Bien qu'il soit lâche, il était ingénieux pour mettre au point des tactiques pour prendre d'assauts les silots dans lesquels se passaient les trois quarts du temps les attaques.

Heureusement pour lui, car tous ceux qui s'avérait être des plaies handicapantes pour leurs escadrons de guerriers non entraîné de pauvre diables se faisaient virer par Lotus ou Pierrot. Et les deux n'y allaient généralement pas de main morte sur le fait que la personne était aussi utile 'qu'une arme sans chargeur.' Bien qu'ils l'expriment toujours de manière polie, le sous entendu demeurait inchangé. Ainsi, leur trio fonctionna. Pierrot donnait des directives par monosyllabes, Lotus observait tout avant d'agir et Shi faisait des remarques sur le meilleur moyens de prendre d'assauts tel ou tel terrain. Lotus fut le seul, durant toute la guerre, à espérer ne pas être présent durant l'après guerre pour une seule raison ; il se doutait de comment on risquait de traiter les soldats.

Aussi, priait il seulement que sa fin soit courte afin qu'il puisse rejoindre son père au paradis plus vite. Si jamais il avait eu les moyens de réformer ce monde, il aurait peut-être espérer rester en vie. Mais tout ce qu'il avait, c'était une ville à conquérir et deux compagnons dont il ne voyait pas l'intérêt de se débarrasser pour le moment. C'est finalement un jour de février que l'instant fatidique arriva. À peine les trois soldats avaient-ils trouver des chargeurs qu'ils entendirent des coups de feu répéter. N'importe quel être censé aurait fuit. Mais la fuite n'était pas une option pour des soldats comme eux. Pas dans cette bataille du moins. Arme en main, les trois se dirigèrent vers la place centrale de la ville. C'est là-bas qu'ils les virent. Un groupe d'homme en uniforme vert portant des croix gammée. Ils pietinaient sans pitié les corps morts de soldats au visage méconnaissable entre la boue et la neige. N'importe qui aurait trouvé ça choquant, révoltant même. Mais lorsque vous êtes en enfer sur terre, ce type de scène est fréquent. Ç'aurait été de la folie de les affronter maintenant. Heureusement, nos trois protagonistes étaient fous.

Ils abaisserent leur gâchette dans un même mouvement automatique qui sonna naturellement l'alerte pour ceux en nombre supérieur. Les tirs fuserent dans tout les sens. Tous bouger pour esquiver les tirs. Une valse mortelle entre les balles. Pan ! Pan ! Pan ! Pan ! Avoir son chargeur vide signifiait la mort imminente. Le sang vola, les bouts de cervelles aussi. Le blanc pur de la neige devint ecarlate. Enfin, ne resta que Lotus face à un soldat blond aux yeux bleus. Ça se finit au plus rapide. Une balle entre les deux yeux contre une balle dans le cœur. Alors que le blond s'effondra, Lotus tomba à genoux, à l'agonie tandis que sa vieille blessure à la jambe qui cicatrisait à peine reçut la neige au travers de ses vêtements. Une main posé sur le cœur, il entendit Pierrot parler une ultime fois.

-"Przynajmniej Claire i Emelyn są bezpieczne."(Au moins, Claire et Emelyn sont en sécurité.)

En tournant la tête, il réalisa les traits de ressemblances entre ces dernieres clientes et le soldat. Comment ne les avait il pas remarqué ?! Il était certainement frère et sœur. Son cœur se serra à cette pensée. Il avait échoué. Lotus avait échoué à protéger la sœur et son grand frère. Ça faisait mal. Bien plus que la balle lui ayant traversé le cœur. Un sifflement s'eleva avant qu'il ne voit deux souliers étranges devant lui.

-"Rejouis toi, humain ! Moi, la demone Cardi, t'es choisi comme héros. Je te propose un deal, ton âme contre la vie, l'immortalité et le monde parfait dont tu as toujours rêvé.

- Je ne fais pas de deal avec les ngh....demons.

- Vas tu donc accepter de mourir et laisser passer ta chance ? Vas tu accepter ? À moins que tu ne souhaites te rebeller !"

...

Je comprends maintenant. Je comprends absolument tout. Ce miroir qui m'empêche d'atteindre mes désirs et ma réalité. Je n'y aurait pas été placé. Je m'y suis placé. Nous créons tous nos frontières nous même. Nos limites aussi. Certains sont importantes, d'autres sont en trop et nous empêche d'avancer. J'ai tout compris désormais. Il ne me manque plus qu'à trouver comment réduire à Néant l'algorithme. Hors de question de me laisser abattre par ce monde cruel et froid malgré mes pertes !

L'heure de la rébellion a sonné !!!