Chapitre 16: Le Criminel et le Peintre

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Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallu que Cover est un trop grand cœur hein ?! J'observe ma chambre sans rien dire. N'importe qui pourrait dire que cet endroit sent le renfermé. Évidemment, je parie qu'il ne va pas s'en priver. Critiquer. N'est-ce pas le naturel humain face à la différence. Je respire avec difficulté depuis un certain moment maintenant. Adossé au mur de mon habitation, mes yeux se posent tour à tour sur l'ange noir assis en tailleur sur mon lit et sur l'ange blanc. Je sais qu'il voulait bien faire. Que personne ne mérite la mort. Mais....sérieusement ? Pourquoi faut-il que le destin se fiche toujours de moi ? Pourquoi n'ai-je pas le droit au bonheur ? Non. Je sais très bien pourquoi.

L'homme sur mon lit croise ses doigts. Ses cheveux bruns tombent sur ses épaules, ils sont emmelés n'importe comment, si je ne savais pas que c'est un homme, je le prendrai facilement pour une femme. Vu de près, je peux voir des poils de sa barbe naissante. Il a la quarantaine selon mes souvenirs. Comment je le sais ? Tout simplement car je connais sa date de naissance sur le bout des doigts. Ses ailes bougent doucement au rythme du vent passant entre ses plumes. Son seul œil valide brille d'un magnifique orange alors qu'il me fixe. Je crois que je sais quel est son pouvoir. Je crois même savoir pourquoi il se fait autant ressembler à une femme. C'est vraiment sa façon de gérer les événements. J'ai envie de lui hurler de dégager. Seulement je ne peux pas. Tout simplement car je ne veux pas que Cover me trahisse. L'avantage étant que l'ange blanc ne comprenne pas un traître mot portugais.

-"Ela foi-se embora. Infelizmente, a Lisa trocou-me por outro quando viu as minhas asas."(Elle est parti. Hélas, Lisa m'a plaqué pour un autre en voyant mes ailes.)

C'est tout ce qu'il trouve à dire après tout ce temps ?! Après ce qu'il m'a fait. Non. C'est moi qui lui suis toxique. C'est moi, le problème. Huh.....je me hais. C'est officiel.

-"Deves estar furioso para não responderes depois do que te fiz. Olha, desculpa! Silteplait! Volta para casa !"(Tu dois être furieux pour ne pas répondre après ce que je t'ai fait. Écoute, je suis désolé ! Silteplait ! Rentre à la maison !)

Je suis au bord de l'implosion alors qu'il a pris une voix larmoyante. Que je retourne là-bas ?! Que je retourne dans un lieu où on m'a toujours fixé de travers juste à cause de mes ailes ? Vraiment ? Ma voix quitte mon corps avec une force que je n'aurait jamais soupçonner avoir en moi alors que mes larmes se deversent sur mes joues.

-"É tudo o que tens a dizer depois deste tempo, Audra! Tudo?! A casa? Faz-me rir. Não tenho casa. E sabes porquê? Porque alguém me expulsou. Era o que tinha de acontecer, certo? Então, o quê ? Todo este tempo, as tuas asas não eram brancas, eram pretas! Achas que isso apaga tudo. Huh ? Responde-me, querido."(C'est tout ce que tu trouves à dire après ce temps Audra ?! Tout ?! La maison ? Fais moi rire tiens. Je n'ai pas de maison. Et tu sais pourquoi ? Parce que quelqu'un m'a mis à la porte. C'était ce qui devait arriver pas vrai ? Alors quoi ? Depuis tout ce temps, tes ailes ne sont pas blanches mais noires ! Tu penses que ça efface tout. Hein ? Répond moi, mon cher.)

Évidemment, le silence est la seule chose dont il me gratifie. Son œil se fixe sur mon bureau un long moment avant de soupirer.

-"Olá. Mudei de nome. Agora chamo-me Amaya."(Hey. J'ai changé de nom. Maintenant je m'appelle Amaya.)

Mes épaules se crispe dès qu'il dit son nouveau nom. Donc, c'est sa façon d'affronter les choses ?! Ah. Je tremble maintenant. Super. Si on faisait une échelle pour savoir à quel point je suis nul ? Pas la peine de faire un dessin pour le savoir.

-"Mesmo que me odeies...A mãe quer saber de ti. (Même si tu me hais... maman veut de tes nouvelles)

- Cala-te." (Tais toi)

Je ne te hais pas. J'aimerais que tu arrête de dire ça. Je ne te hais pas. Je me hais. Mais évidemment, je n'aurait jamais le courage de te l'avouer. Maintenant, je tremble et je pleure. Cover dort depuis longtemps dans son coin. Mes doigts tremblent avec frénésie. Je ne pourrais jamais t'avouer tout. Te dire ce que je ressens. Tout simplement car tu es l'enfant prodige. Tu es parfait. Même si tu as caché tes ailes. Toi, t'as eu l'intelligence de le faire alors que moi, je suis débile. Je veux juste un câlin. Mais pas de toi. Et....est-ce que je peux faire confiance à Cover ?! Je ne sais pas. Je ne sais plus. J'ai peur. J'ai peur. Aidez moi ! Soccoro ! SOCCORO !!!

-"Ahem...ahem...ahem..."

Ma vision revient petit à petit. J'ai l'impression d'être ankylosé. Comme en transe. Aud-Amaya m'observe, recroquevillé sur lui-même alors que mes yeux se baissent. Cover est là. Je sens ses doigts massant doucement mes épaules. Ok. Je dois me calmer. Je suis haletant, tremblant. Du calme. Du calme. Doucement, mes mains commencent à se placer autour de la taille de Cover. Tout va bien. Il me tient. Il me protège. Il est là. Oh... je peux lui faire confiance.

Maintenant les choses sont plus claires dans mon esprit alors que je me réfugie contre lui. Je peux lui faire ! Je devrai sauter de joie. Je devrai. Quelqu'un se soucie du fait que je sois en vie. Cover s'en soucie. Peu importe. Je le serre un peu plus fort. C'est rare que je me sente autant....comment dit on déjà ? Oui. En sécurité. Je me sens en sécurité dans ses bras. Huh....bizarre dit comme ça. Soudain je réalise. Ma tête est sur l'épaule de Cover. Je suis en train de pleurer sur lui. Et on est super-méga proche. Sous le regard d'Amaya en prime...

Je le repousse rapidement en sentant le rouge montant à mes joues. Ok. Du calme. C'est juste un ami. Haha ! Un ami....? On va se fixer sur ça sur le moment. Ou plutôt, une 'bonne' connaissance en ayant quelques chose à faire du fait que je sois en vie. Ouais. C'est ça. Cover m'interroge du regard un instant. Je l'ai poussé trop fort ? Je l'ai blessé ?!!! Je l'inspecte du regard. Non, non, non, non et non. Je dois être vraiment stupide pour l'avoir heurté.

-"¿Qué passa ?"(Qu'y a t'il ?)

Vu son ton et le fait que j'ai recommencé à m'agiter, Cover est certainement en train de paniquer.

-"Está bien !"(Il va bien.)

Oh. Évidemment, ce cher enfant prodige connaît l'espagnol. Ça ne lui suffisait pas de parler latin, hébreu et grec ?! Rrrr.... il peut voir le passif de chaque objet croisant son regard. Puis il me fait un grand sourire.

-"Mesmo que estejas ferido e me odeies, lembra-te que sou 25 anos mais velho que tu. Portanto, deves-me respeito. Ouviste? Sabes o que fizeste e o que eu fiz. Só porque sou um idiota, não significa que me possas tratar como se não passasse de uma pessoa no teu caminho. Espero ter-me feito ouvir, irmãozinho.( Même si tu es blessé et me hais, je te rapelle que j'ai 25 ans de plus que toi. Donc tu me dois le respect. Compris ? Tu sais ce que tu as fait et ce que j'ai fait. Ce n'est pas car je suis un batard [{Un batard au premier sens du terme est un enfant illégitime qui n'a pas de père}] que tu as le droit de me traiter comme si je n'était rien de plus qu'une personne sur ton chemin. J'espère m'être fait entendre, petit frère.)

Oh. Nous nous sommes très bien entendu, cher demi-frère.

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