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L'amie qui avait invité Thomas s'appelait Olivia. Elle fêtait ses trente ans et David et toi étiez présents. Si Tom m'avait dit que vous seriez là, j'aurais refusé de l'accompagner et c'est peut-être pour ça qu'il avait préféré me le cacher. Liv, c'est comme ça qu'elle voulait qu'on l'appelle, était gentille. Elle était mannequin et avait tout pour l'être. Son apparence naturelle était à tomber par terre. Ses longs cheveux bruns descendaient le long de sa colonne vertébrale et sa taille de mannequin était époustouflante. Elle était une vraie fille, pas comme nous. Pas comme moi. Livia s'était préparée pour sa soirée. Sa robe à sequins brillait de mille feux. Elle portait de hauts talons et des bijoux. Ses doigts étaient ornés d'anneaux en tout genre, ses poignets de bracelets et elle avait un collier en diamant qui lui tombait entre les seins. Ses ongles étaient manucurés, son maquillage parfait. D'ailleurs, toutes les femmes présentes étaient aussi jolies qu'elle. J'avais le sentiment que toi et moi étions les deux idiotes du village qui avaient fait zéro effort alors que l'on avait tout donné. Je portais une robe que Thomas m'avait donc achetée en fin d'après-midi. Elle était courte, moulante, en satin de couleur émeraude. Je portais des talons avec lesquels j'avais l'impression de ne pas savoir marcher et j'avais sur les épaules, la veste en jean de Thomas. Il me l'avait donné quand il a remarqué que je me sentais mal à l'aise aussi dénudée au milieu de toutes ces autres filles. Toi, toi tu portais une longue robe rouge. Tu n'avais pas les jambes à l'air et même que le tissu de ton vêtement traînait sur le sol malgré tes hauts talons dissimulés en dessous. Tu avais les cheveux détachés et tu avais renouvelé ta teinture, ça se voyait, elle était moins délavée que quand nous nous étions croisées plus tôt dans l'après-midi. Peut-être que toi aussi, tu voulais être présentable ? Tu connaissais déjà toutes les amies de David alors j'imagine que tu savais à quoi t'attendre quand l'une d'elles vous invitiez à des soirées. Moi, c'était la première fois et j'avais évité de penser au genre de filles qui pouvaient être dans l'entourage de Thomas. Il avait tout pour lui, et professionnellement parlant, il se faisait un nom alors j'avais conscience qu'il devait être un homme courtisé par les plus belles filles de la capitale.

J'avais ma main dans celle de Tom et je tenais son poignet avec mon autre. Toi, avec David, tu ne faisais aucun effort. Tu ne te montrais pas affective et ne donnait pas l'impression d'être heureuse d'être là. J'avais d'ailleurs supposé que si Dave t'avais mis au courant de la présence de Thomas ici, peut-être que tu avais pensé qu'il m'inviterait et que donc, nous serions de nouveau ensemble sans que tu ais besoin de te manifester.

J'avais hâte de rentrer chez Thomas, mais il prenait son temps. Il ne sortait jamais avec ses amis et en plus sa conversation tournait autour de ses projets d'artistes. Il était en train de discuter avec Gabriel Legrand, un architecte réputé de la capitale.

J'ai collé ma joue sur le muscle du bras de mon petit ami. Je t'ai vue lever les yeux ciel quand je l'ai fait. Tu pensais sûrement que je faisais ça pour t'embêter, mais ce n'était pas le cas. J'étais épuisée par la charge mentale que j'avais encaissée durant la journée. Je voulais être au calme chez Tom. Je voulais que l'on se retrouve dans son lit, à regarder une série qu'il ferait semblant d'aimer pour mes beaux yeux.

Tom m'a lâché la main pour attraper son téléphone portable dans la poche de la veste en jean que je portais toujours. Il s'est concentré à son iPhone pour montrer quelque chose à l'architecte qui l'accaparait. Toi, tu me regardais de nouveau. Je t'ai souri du coin des lèvres, espérant que tu me répondes, mais tu as choisi de détourner les yeux et même de me tourner le dos. Je n'entendais pas ce que tu étais en train de dire à ton mari, mais j'avais vu l'expression du visage de David. Il n'avait pas l'air d'avoir envie de rentrer chez vous maintenant. Il attendait après Thomas, comme moi. Tu remarques, tu ne pouvais que le détester. Ton mari voyait Thomas la plupart du temps et passait son temps à te le rappeler par l'intermédiaire de ce genre de décisions, et moi j'étais sa petite amie. Tu m'avais perdue pour lui. Je comprenais ta frustration, Lu. Je comprenais que tu sois dans des états de colère quand ton mari te disait d'attendre que Tom en ait fini avec Gabriel pour parler de rentrer chez vous. Il ne t'aidait pas, mais avait-il conscience que tu regrettais de l'avoir épousé parce que tu avais eu ton déclic ?

UN JOUR DE TOI - TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant