J'étais rentrée chez Thomas complètement déphasé. C'était comme si j'avais consommé de la drogue ou que sais-je encore. Il avait remarqué mon état alors il m'avait posée des questions. Des questions auxquelles j'avais répondu vaguement. Je ne voulais pas lui dire tout ce que je t'avais entendu dire sur David ou encore à son sujet. Je ne voulais pas lui dire combien tu avais aspiré toute mon énergie. J'étais là, devant lui, à prier pour qu'il n'insiste pas. Avais-tu conscience de ce que tu déclenchais désormais chez moi ? Avant tu étais ma source d'énergie. Quand je te voyais, j'avais le feu au cul. J'aurai pris le monde pour toi et désormais, j'étais ça. J'avais le sentiment de revenir d'une autre dimension. J'étais partagée entre vouloir être tranquille ou pleurer dans les bras de Thomas. Je n'aurais pas dû accepter que l'on se voie, toi et moi. Je savais que ça ne donnerait rien de bon, mais je t'aimais encore malgré moi. Je voulais que ça s'arrange. Je voulais que l'on communique, que l'on se dise les choses et tant pis si c'était déjà trop tard. Putain Lucie, pourquoi tu n'as jamais rien dit ? Tout aurait été totalement différent, tu le sais.
Je m'étais assise sur le fauteuil bleu velours. Thomas lui, il était à son bureau contre le mur entre deux grandes portes fenêtres. Il avait cessé ses questions puisqu'il avait compris que cela m'épuisait davantage. Tu vois, j'avais commencé la journée en me disant que j'aimerais une discussion avec lui au sujet de nos ébats de la veille, et toi, tu avais tout gâché. Ce n'était que le commencement de notre relation, à Tom et moi alors oui, je pensais encore beaucoup à toi. Il semblait concentré, mais dépassé. Il avait un tas de choses à gérer. Il ne cessait de gribouiller sur ses différents pense-bêtes de couleur. Il avait un tas de feuille sur le coin de son bureau, un autre sur la table d'appoint qui à la base, lui servait à poser des orchidées blanches. Il aimait les fleurs. Plus que moi. Son appartement en était plein et l'orchidée qui était sur cette table, avait fini sur le sol le temps que son tas de feuilles disparaisse de lui-même. Il n'avait pas beaucoup de temps pour moi, mais il ne me négligeait pas pour autant. Il ne ratait jamais l'occasion de me câliner ou de m'embrasser. Il avait instauré un petit planning entre nous. Par exemple, je savais que le mercredi après-midi, il était tout à moi. Je savais que le dimanche après-midi, nous irons marcher avant de s'installer en terrasse pour qu'il boive un café pendant que moi j'ingurgiterais un coca. Le vendredi matin, il commençait sa journée à dix heures _même s'il partait toujours plus tôt_ il profitait du fait que je sois encore dans son lit. Parfois, il avait du mal à le quitter. Même qu'il n'aimait pas la manière dont j'avais le pouvoir de le faire lâcher prise sur sa vie professionnelle. Quand il n'était pas à la fac à enseigner, il était dans des fabriques d'arts ou des associations, même que de temps en temps, il rendait service à ses amis. Il ne se laissait jamais le droit à du repos. Ce n'est qu'après m'avoir rencontrée, qu'il a changé cette habitude de toujours avoir un truc à faire.
Il m'avait sentie le reluquer. Il sentait aussi l'atmosphère pesante qui régnait. J'avais des choses à lui demander et des choses à lui dire, mais tu prenais tout mon attention. Tu avais beau m'avoir quitté en plein milieu d'après-midi, j'étais toujours un peu avec toi dans mes pensées. J'étais seule, moi. Je me demandais d'ailleurs si toi, après m'avoir rencontrée ce jour, tu t'en étais allée voir tes autres amies pour discuter de ce rendez-vous ?
– Qu'est-ce qu'il y a ? M'a surprise Thomas.
Il avait tourné l'assise de sa chaise en bois vers moi. Son stylo claquait dans la paume de sa main. Ses cheveux étaient plaqués sur son crâne grâce à une légère couche de gel effet naturel. Il portait un maillot noir et un pantalon en toile blanche. Il était beau, il était beau quoiqu'il en soit de sa tenue vestimentaire.
– Tu penses à cette nuit ? A demandé mon copain.
Je n'y pensais plus, j'étais occupée à penser à toi.
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UN JOUR DE TOI - TOME I
RomansaC'est à ton mariage que j'ai rencontré Thomas, tu te souviens ? Il était là, à rire avec David, à essayer d'attirer mon attention avec ses petites blagues peu recherchées, mais qui m'avaient fait rire. Je me souviens de la chanson, c'était You de T...