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Tu m'avais demandée de te rejoindre au fast-food trois jours après ton saccage de l'appartement de David. Enfin le vôtre, puisque vous l'aviez choisi à deux, après avoir déménagé de l'ancien. Je n'avais pas tellement envie de venir te voir parce que je savais que j'avais le cul entre deux chaises. La situation m'avait fait cogiter. Je pensais à David que je croyais sur parole, puis, je pensais à toi qui souffrais et qui justifiais tes actes à la perfection. Je n'arrivais pas à me dire que tu me manipulais, je te croyais vraiment. J'étais donc en guerre contre moi-même. Une part de moi soutenait David, l'autre se disait que toi, tu avais besoin d'aide et tant pis si ça montait Thomas contre moi, je ne pouvais pas prendre le risque de t'enterrer un jour, sous prétexte de tes crises.

Je me suis assise à la table où tu semblais installée depuis un moment. Tu n'avais pas l'air bien. Tu avais des cernes et tu étais un peu négligée, vestimentairement parlant. Tu portais un jogging, un maillot rouge et une veste à capuche par-dessus. Je me sentais bête de me tenir dans ma jolie robe, mes hauts talons et mon maquillage.

– Comment tu vas ? Je t'ai demandée.

– Mal, tu as répondu.

Tu ne m'avais pas retournée la question. Tu t'en fichais de savoir comment moi j'allais, tu pensais sûrement que j'étais sur mon petit nuage, dans ma relation parfaite avec Thomas, alors que c'était loin d'être le cas. Il avait passé ces trois derniers jours à me harceler pour savoir si tu t'étais manifestée, il avait été exécrable à vivre. Il ne faisait plus tellement attention à moi, on aurait même dit que je le dérangeais quand j'étais là. J'en souffrais énormément, mais qu'est-ce que ça pouvait te faire ?

– Tu as des nouvelles de David ? Tu as questionné.

– Thomas en a, je t'ai dit. Mais je ne suis au courant de rien.

Tu as ri faussement.

– Il prend tellement soin de lui, ce Thomas... tu as soufflé. Il en oublie même qu'il a une femme à la maison...

Je t'en voulais de me dire ça, mais je n'ai rien dit.

– David est tellement génial, tu as continué sur ta lancée. Il ne faudrait pas qu'il se blesse en essayant de me frapper.

J'ai froncé les sourcils.

– Comment ça ? J'ai demandé.

– Il me frappait, tu as prétendue. Le soir de sa soi-disant tentative de suicide, il m'a frappée.

J'étais confuse. L'information ne voulait pas rentrer dans mon cerveau. Comment ça, frappée ?

– Mais soit, tu as dit. Il veut divorcer pas vrai ? Tu as questionné. Il n'a pas changé d'avis ?

Pas à ma connaissance, mais je ne comprenais pas comment tu pouvais vouloir qu'il reste avec toi, s'il te faisait souffrir à ce point ? S'il te frappait, comment pouvais-tu désirer qu'il change d'avis sur le divorce ?

– Il cache bien son jeu, tu as ajouté. Un peu comme Thomas, la fois où il a essayé de me baiser alors que son frère comme il aime à le dire, dormait dans la chambre.

Je n'ai rien dit parce que je ne voulais pas te donner matière à aller plus loin dans ton récit. J'ai avalé ma salive, parce que l'information m'avait retournée le cœur. J'ignorais si tu disais vrai, mais tu savais très bien que le jour avant que je prenne le risque de demander à Thomas si c'était vraiment arrivé, était loin de se montrer.

UN JOUR DE TOI - TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant