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Je crois qu'après la mort de papa, j'ai passé un mois ou deux aux côtés de maman. Je ne voulais pas qu'elle soit seule, mais elle refusait que je passe à côté de ma vie alors, elle a fini par réussir à me faire rentrer à Paris. J'étais arrivée en début d'après-midi. J'avais pris le train parce que je ne voulais pas prendre le risque de conduire et ni payer un taxi jusqu'à dans la Capitale. J'avais passé la journée à essayer d'occuper mon esprit, j'étais même allée voir Thomas dans sa fabrique d'arts pour me changer les idées.

Maintenant, nous étions dans la soirée et David et toi, étiez là. Je ne vous parlais pas parce que je n'avais rien à vous dire. Dave était en train de dire à Tom que tu avais fait une fausse couche. Tu voulais qu'il y croie alors tu t'étais mise à porter un faux ventre durant les deux précédents mois, pour ce matin, te lever et lui dire que c'en était terminé de ce bébé inventé de toutes pièces. Par chance pour toi, Dave n'avait pas posé de questions et s'était contenté de ta version des faits.

J'avais le coude en appui sur le bras de mon fauteuil et mon menton dans la paume de ma main. Je regardais Thomas qui était figé sur moi. Il voulait sûrement voir ma réaction, mais comme elle était inexistante il a soupiré et a repris son rôle de meilleur copain pour soutenir David dans la dure épreuve qu'il traversait. Mon homme a fini par se lever. Je voyais dans son regard qu'il soupçonnait quelque chose, mais il ne disait rien. Je pense qu'il aurait préféré que tu ne sois pas là. Il aurait pu remettre les pendules à l'heure concernant ton mari, mais bon, tu étais assise à côté de lui et tu nous avais sorti ton meilleur jeu d'actrice. Tu aurais pu gagner un Oscar de cette performance, Lucie.

Quand vous êtes partis, je n'osais même pas regarder Thomas dans les yeux et comme il l'avait remarqué, il s'est assis sur le canapé pour que l'on ait une discussion. Je tiens à te préciser, ma chère Lucie, que Thomas et moi ne s'étions jamais disputés comme ça. En quatre ans avec lui, ça n'était jamais arrivé qu'il soit aussi en colère contre moi.

– Tu vas continuer de la protéger encore combien de temps ? A demandé Tom.

Je la mâchoire et j'essayais de toutes mes forces de ne pas pleurer. Je n'aimais pas quand il était en colère contre moi. Je n'aimais pas avoir conscience que je lui faisais du tort pour tes beaux yeux. Je savais que lui avouer la vérité allait faire plus de mal alors je me suis tue.

– Asia ? Insista Thomas. Après tout ce qu'elle t'a fait et tout ce qu'elle t'oblige à faire en douce, tu veux continuer de prendre son parti ? S'est-il étonné.

J'ai levé les yeux pour le regarder, ma bouche réagissant nerveusement au fait que je m'efforçais de ne pas pleurer.

– Tu étais au courant ? A-t-il demandé.

– Au courant de quoi ? J'ai questionné.

– Qu'elle a inventé sa grossesse.

Je n'ai pas répondu. J'avais un poing dans le cœur. Je commençais à paniquer.

– Je ne suis pas d'accord avec ça, a dit Thomas. Avec le fait que tu prennes la responsabilité que ça te retombe dessus un jour ou l'autre.

Je n'ai rien dit.

– Et encore moins avec le fait que tu me mentes.

– Je ne te mens pas, j'ai osé prétendre.

– Tu te fous de ma gueule ? S'est-il agacé. Dis-moi que tu n'étais au courant de son plan ?

Je n'ai pas eu ce culot et c'est ce qu'il l'a fait vriller. Il s'est levé pour marcher nerveusement dans notre appartement.

UN JOUR DE TOI - TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant