Quand je suis arrivée au gala, je voyais Thomas regarder sa montre, impatient de me voir arriver. Je suis sortie de la voiture, laissant le voiturier s'occuper de la garer. J'ai pris l'inspiration de ma vie, et en l'expirant, j'ai rejoint mon mari, m'excusant mille fois pour le retard. Monsieur Leroy a étalée sa main sur le creux de ma taille, m'a fait une bise, et m'a fait marcher avec lui jusqu'à rentrer dans la salle de réception. C'était magnifique. La décoration était chargée, mais pas au point de nous étouffer. Les tables rondes étaient disposées partout dans la salle, ne laissant place à rien d'autre que des chemins pour qu'on puisse circuler. Il faisait sombre, les lumières étaient basses, c'était une ambiance agréable.
– Oh ! Monsieur Leroy ! Ai-je entendu la voix grave d'un homme.
J'ai lâché le coude de mon mari, parce que l'homme qui venait de l'aborder, s'était accompli de prendre mon époux dans ses bras, comme s'ils se connaissaient à ce point.
– Madame, m'a dit le vieux.
– Asia, ma femme, a précisé Thomas à l'homme. Asia, je te présente Marco, il est propriétaire d'une marque de luxe.
Il n'avait pas précisé laquelle, parce qu'il savait que je me fichais d'en savoir davantage des gens qu'il me présentait dans ce genre de soirée.
– Enchantée, j'ai dit.
– Moi de même ! A lancé Marco avec son accent italien.
Mon homme a discuté un peu avec ce type, puis il nous a éloignés espérant atteindre notre table sans plus être importunés. Tom m'a tirée la chaise pour que je m'y asseye. Je l'ai fait, puis je l'ai regardé s'asseoir en déboutonnant la veste de son smoking.
– Tu es allé voir David, aujourd'hui ? J'ai demandé, profitant d'être seuls.
– Oui, a répondu Thomas. Toujours rien, mais les médecins sont confiants, il a précisé. Amelia est rentrée à Londres et m'a missionnée de le dire à David.
C'était vache, et lâche.
– Tu penses qu'il va le prendre comment ? J'ai questionné.
– Je n'en sais rien, m'a dit mon mari, étalant son bras sur le dossier de ma chaise. Tu le prendrais comment toi, si tu étais dans le coma, et qu'à ton réveil, il venait te dire que je ne reviendrais jamais ? Il a questionné.
– Très mal, j'ai répondu. Je serais brisée.
Mon mari s'est mis à trifouiller ma nuque pour replacer correctement les diamants autour de mon cou.
– En-tout-cas, j'ai eu raison de t'épouser, a repris Thomas. Parce que, même si je sais que ça t'embête, tu ne cries pas face à comment notre mariage a débuté.
J'ai doucement souri pendant que ses doigts se mélangeaient aux mèches de cheveux sur ma joue, occupés à les glisser derrière mon oreille.
– J'ai trop hâte de partir avec toi, a prononcé mon mari. Ça va faire du bien, d'être qu'avec toi, loin de tout ça.
Je souriais encore avec douceur. Moi aussi, j'avais hâte.
– Oh non ! S'est exclamé Thomas. Pas toi ! Il a lancé à un type. J'avais pourtant précisé que je ne voulais pas être avec Du Pontier !
– Dommage, moi j'avais précisé de me mettre à ta table, a répondu son ami en lui serrant la main. Asia, il m'a dit pour me saluer.
– Bonjour, j'ai soufflé.
Achille s'est installé à côté de Thomas, puis son compagnon à côté de lui.
– Ne faites pas attention à Gabriel, il fait sa crise de la trentaine, a dit le blond.
J'avais un sourire moqueur sur les lèvres. Je ne connaissais pas vraiment le couple. Thomas était très ami avec eux, puisqu'il avait fait appel à Gabriel pour ses talents d'architecte. Et Achille, c'était une autre histoire. Ils s'étaient rencontrés à un gala, et sont toujours restés en contact. Il a été surpris, quand il a appris que le blond fréquentait un homme, puisque mon homme savait Achille très à l'aise avec les femmes avant de rencontrer Gab.
Je ne sais pas pourquoi, mais je m'étais mise à penser à toi. J'étais dans ma vie, ou du moins, dans ce qu'était devenue ma vie avec Thomas, et je me disais qu'à ta place, si j'avais eu le béguin pour Tom et qu'il s'était marié à une autre femme, moi aussi, je serais dans ton état. Du moins, dans un état approximatif. Moi, je me serais fait une raison. Je n'aurais jamais fait un centième de tout ce que tu as fait, mais du coup, je comprenais ton état. Je comprenais que de cette vie-là, tu en rêvais. Plus jeune, tu me disais tout le temps que tu voulais une vie de riche. Aller dans des soirées mondaines, des galas, des fêtes d'anniversaires bien trop exubérantes pour un jour aussi insignifiant. Tu disais tout le temps que tu rêvais de catamaran, de yacht, de jet privé et de tour en hélico. Cette vie-là, je l'avais avec Thomas. Mais nous n'y trempions pas vraiment. Il sélectionnait les soirées auxquelles il voulait participer, et nos virées en catamaran étaient exceptionnelles. Elles avaient lieues que quand nous partions en vacances et qu'il voulait naviguer, parce que c'était l'une de ses passions. C'est pour ça qu'il avait investi dans un catamaran qu'il faisait louer quand nous n'étions pas dessus. En réalité, je le disais tout le temps, mais Thomas était vraiment génial, comme mari. Il m'offrait des cadeaux, m'emmenait en week-end, m'aimait comme un fou. Il me couvrait d'attention et ses intentions étaient toujours bonnes. Il n'était pas le genre de mari à être gentil que pour se faire pardonner. D'ailleurs, il n'haussait jamais le ton avec moi (sauf quand tu entrais dans l'équation), mais nous ne nous disputions jamais. Il était débordé de travail, mais essayait de se montrer disponible. Il m'emmenait au restaurant plusieurs fois par semaine, me faisait marcher dans les plus beaux parcs de la capitale, m'emmenait voir les expositions temporaires dans les musées, me faisait jouer les touristes quand des amis à lui venaient passer le week-end à la maison... Ouais, je comprenais ton état, parce qu'il était parfait. Bien sûr, il avait ses moments de faiblesses. Parfois il était tellement épuisé qu'il ne fallait rien lui demander. Parfois il était tellement débordé qu'il préférait prendre sur notre temps pour réussir à boucler son travail en temps et en heure, et parfois, il était tellement agacé par la vie qu'il menait, qu'il pouvait rester au lit une journée entière à jouer le vieux de quarante ans qui se demandait s'il n'allait pas changer de carrière pour pouvoir se la couler douce pendant que des gens travailleraient à sa place. Il était comme ça. Il ne s'en prenait jamais à moi. Moi, j'étais sa lumière au bout du tunnel. Il était toujours très gentil. J'avais de la chance, et je le savais. Je te comprenais. Je pense qu'à ta place, moi aussi, j'aurais été un peu jalouse. Ce qui nous différenciait toutes les deux, c'était que moi, personnellement, aller dans des galas, des soirées, et sur des yachts, n'était pas quelque chose que j'aimais faire. Moi, tout ce que je voulais, c'est être avec Thomas à la maison, sans tous les côtés luxueux de la vie qu'il avait su se construire. Je me fichais du montant sur son compte en banque, je me fichais de toutes les soirées auxquelles il était convié. Tout ce que j'aimais chez lui, c'était lui. C'était le Thomas que personne ne connaissait à part moi. Le reste, c'était du bonus. Nos vies étaient remplies, nous n'étions pas du genre à rester bloqués dans une routine. J'avais travaillé pour David, puis pour Thomas, et maintenant j'étais professeure en école primaire. Lui, il était trop de choses à la fois. Il était peintre, prof, thérapeute... et un mari. Mon mari. Pas le tien à toi. Pas comme dans tes rêves les plus fous. Il était avec moi, et j'en étais tellement heureuse. Mon Dieu, heureusement qu'il était avec moi. Vu comme tu avais brisé David, je n'osais imaginer ce que tu aurais fait d'un homme comme Thomas.
Tu sais Lucie, il me semble avoir commencé ce récit en me demandant pourquoi je le faisais, et si tu le lirais un jour. En réalité, je ne pense pas que je l'écris pour toi. Je l'écris pour Thomas. Pour toutes les choses que j'ai dues lui cacher. Pour qu'il sache la vérité, moi qui t'avais couverte jusqu'à ne plus pouvoir. Ce truc que j'écris, je le donnerai à Thomas, un jour ou l'autre. Et d'ailleurs, peut-être qu'à partir de maintenant, je devrais m'adresser à mon mari ? Ce serait mieux, tu ne penses pas ?
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UN JOUR DE TOI - TOME I
RomanceC'est à ton mariage que j'ai rencontré Thomas, tu te souviens ? Il était là, à rire avec David, à essayer d'attirer mon attention avec ses petites blagues peu recherchées, mais qui m'avaient fait rire. Je me souviens de la chanson, c'était You de T...