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      David venait de partir. J'étais dans la cuisine de Thomas à débarrasser les couverts qui s'entassait parce qu'il n'avait jamais le temps de rien. Mon amoureux est revenu après avoir raccompagné ton mari à la porte. Il ne voulait pas partir de suite, il voulait passer du temps avec moi malgré qu'il était donc en train de décaler sa journée entière. Tom s'est approché de l'îlot en regardant sa montre. Moi j'étais toujours en train de laver les assiettes dans l'évier. Je lui ai doucement souri alors il a fait pareil.

– Qu'est-ce que tu vas faire aujourd'hui ? M'a demandé Tom.

– Bah téléphoner à ma mère pour la prévenir du fait que je compte te présenter ce week-end et après j'improviserais, j'ai répondu. Et toi ?

– La fresque, a répondu mon amoureux. Elle est loin d'être finie...

Il y avait une légère tension dans l'atmosphère et ce n'était pas une positive. J'ignorais ce que David lui avait dit, mais je pouvais ressentir qu'il était encore dans tous ses états, même s'il essayait de sauver l'apparence pour que j'évite de m'inquiéter.

– Je vais travailler pour David à partir de la semaine prochaine, je l'ai informé. C'est juste le temps que son employée revienne de son congé, j'ai précisé.

– Il me l'a dit, a dit Tom. C'est bien, tu te fais une expérience et de l'argent, que demander de plus ?

Je n'ai rien répondu, je me contentais de sourire doucement. J'étais désormais en train de penser au moment où tu apprendrais que j'avais accepté le poste que toi, tu avais refusé.

– Bon, je dois partir, m'a dit mon amoureux. Je vais sûrement rentrer vers vingt heures alors ne m'attend pas pour manger, précisa Thomas. J'ai trop de trucs à faire...

Il a glissé son bras dans mon dos pour que j'arrête la vaisselle afin de lui donner un câlin. J'avais les mains pleines de mousse et d'eau alors je me suis contenté de poser mes biceps sur ses épaules, en espérant ne pas lui en mettre partout sur les vêtements.

– Où vivent tes parents ? a demandé Thomas.

– Moret-sur-Loing, j'ai répondu. Tu connais ?

– Je regarderais ça au taf...

Nos lèvres se sont touchées.

– À ce soir, bébé.

– Bon courage, j'ai dit.

Il a embrassé ma joue avec insistance et il a daigné me laisser en traînant un peu des pieds pour partir. Tu vois, il commençait déjà à se remettre en question sur sa surcharge de travail qui l'empêchait de passer du temps avec moi.

Pendant qu'il partait, je continuais la vaisselle. Je l'ai essuyée puis rangée avant de me diriger sur le balcon pour profiter du soleil et téléphoner à ma mère. Elle n'a pas répondu de suite, mais elle était contente de m'entendre puisque la veille, j'avais raté son appel alors elle s'était contenté d'envoyer un sms pour me souhaiter mon anniversaire. Nous parlions au départ, de tout et de rien puis de toi. Jamais nous ne nous téléphonions sans parler de toi. Je ne savais pas quoi lui répondre. Je lui ai simplement dit que nos chemins s'étaient un peu éloignés, mais que l'on était heureuses comme ça, alors que tout était faux. Tu nous avais éloignée et tu me faisais du mal. Elle m'a demandé comment se passait ton mariage et là encore, j'avais dû mentir. Je ne voulais pas qu'elle ait de la peine pour toi, tu ne méritais plus l'attention de ma mère. Pas à ce point.

– Il faut que je te présente Thomas, lui ai-je dit. Si tu es d'accord, on peut venir ce weekend.

– Ô ! Oui ! Enfin ! Depuis le temps !

UN JOUR DE TOI - TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant