Il pleuvait. C'était le premier jour de pluie depuis notre mariage et ç'allait bien avec mon état mental. J'étais déjà levée alors qu'il n'était que sept heures du matin et que j'étais en vacances. Ce matin-là, je n'ai pas su rester au lit. Je gigotais dans tous les sens, essayant désespérément de trouver mon aise sous les couvertures. Puisque je n'arrivais plus à réfléchir et ni à me concentrer à quoique ce soit, j'étais assise sur le canapé à lire les derniers potins people. Quand j'ai entendu le parquet craquer sous les pieds de Thomas, j'ai verrouillé mon portable en tournant la tête vers lui. Vêtu d'un short de sport, mon mari s'est avancé pour marcher derrière le canapé, pendant que j'avais étalée ma nuque sur le dossier. Le visage au-dessus du mien, mon homme s'est courbé pour atteindre ma joue avec sa bouche afin de la couvrir de plusieurs petits bisous.
– Bonjour, mon amour, il a dit.
Je n'ai pas répondu. Il a pressée sa main sur mon épaule et s'est mis à marcher jusqu'à notre cuisine pour se servir du café dans une tasse. Je l'ai regardé faire tomber deux carrés de sucre dans sa tasse avant de me rejoindre en faisant claquer sa petite cuillère dans sa tasse. Je respirais fort, mais il ne m'entendait pas. Monsieur s'est installé entre mes jambes et a attrapé une clope dans son paquet posé sur la table basse.
– Tu veux qu'on en discute ? Il a demandé à ton sujet.
– Discuter de quoi ? J'ai questionné dans son dos.
Mon homme a haussé les épaules et comme s'il se souvenait du fait que je sois enceinte, il a installé sa clope sur son oreille. J'étais concentrée sur la peau de son dos musclé. Il était fort bronzé, Thomas. Tu avais dû t'en rendre compte, parce que tu rêvais de lui et je sais que moi, quand je rêvais de toi, je passais mon temps à regarder le moindre détail de ta personne et de ton physique.
– Je ne t'ai rien dit parce que je la connais, a soufflé mon mari. Si je t'avais dit ce qu'il s'était passé et qu'elle t'avait parlé de cette soirée, en ajoutant tout ce qu'elle a inventé, tu l'aurais cru elle, pas moi.
Il n'avait pas tort. Il a bu une gorgée de son café, puis il a étalé son dos sur ma poitrine. Il était tellement lourd que j'avais du mal à respirer, mais j'imagine qu'à ce moment précis de nos vies, il avait besoin de sa femme.
– Il pleut ? A demandé mon homme.
– Oui, j'ai répondu en étalant ma main sur son torse nu. Il pleut tout le temps, quand on se dispute, j'ai dit pour dédramatiser la situation. Tu as remarqué ?
Il a doucement ri. Pas fort, pas longtemps, juste un souffle. Il a posé sa main sur la mienne, la nuque étalée sur mon épaule. J'étouffais sous le poids de son corps, mais j'adorais tellement qu'il soit proche de moi que je subissais en silence.
– Je crois qu'à notre rencontre et au commencement de notre relation, a brisé le silence Thomas, je voulais me persuader que si elle réagissait comme elle le faisait, c'était parce qu'elle était amoureuse de toi et que je lui faisais encore plus de mal que la première fois.
Je n'ai pas répondu, juste déposé des bisous dans sa clavicule.
– C'était plus simple que d'assumer tout ce que j'avais fait, a ajouté mon mari. David ne sait pas que j'ai probablement couché avec elle. Va savoir pourquoi, elle lui a toujours caché.
– Peut-être parce que ça vous aurait séparés, j'ai dit. Et que si vous vous étiez séparés, elle ne t'aurait plus jamais vu.
Ça lui semblait tomber sous le sens, maintenant que je lui disais.
– Je ne veux pas te perdre, chérie, a soufflé mon homme. Ok ?
– Ok, j'ai dit.
– Je suis désolé.
– Tu ne pouvais pas savoir ce que l'avenir te réservait, j'ai soufflé.
Il n'a rien dit. Il s'est redressé pour reprendre une gorgée de son café. Je me suis mise à caresser la peau de son dos, lui massant gentiment les lombaires, souriant de l'entendre gémir comme si c'était tout ce qu'il voulait que je fasse.
– C'est le début de la pente descendante, mon amour, j'ai dit pour l'embêter.
– Je vais te manquer, quand je partirai.
– Si tu m'aimes vraiment, tu partiras après moi, j'ai soufflé.
Il a ri gentiment, me regardant par-dessus son épaule.
– J'essayerai, il a dit.
J'ai souri bêtement.
– Pas parce que ça sera moins dur pour moi que pour toi, mais juste parce que tout ce que je désire dans ce monde, c'est que tu ne souffres jamais.
Nos lèvres se sont touchées après qu'il s'est contorsionné pour y arriver. Quand il s'est redressé, il a décidé de se lever du canapé dans le même élan. Il a pris sa tasse et placé sa cigarette entre ses lèvres.
– On est jeudi ? Il m'a demandé.
– Oui, j'ai répondu. Pourquoi ?
– Habille-toi, je t'emmène, aujourd'hui, il a soufflé.
– Où ça ? J'ai questionné.
– Prendre un bol d'air frais en pleine nature, a répondu Thomas. Au chalet de mes parents, tant qu'à faire...
– Chéri, il y a quatre heures de route, tu comptes rentrer ce soir ? J'ai demandé. Demain, tu travailles.
– Ne t'occupes pas de ça, va t'habiller, allez.
Je me suis levée en enfant de dix ans qui doit se plier aux ordres de ses parents. Thomas a doucement tapée sa main sur mon fessier, puis, la clope entre les lèvres, s'est mis à sourire face au regard que je lui ai lancé.
– Je te rejoins sous la douche, il m'a dit. Donc prends ton temps...
– À vos ordres, Monsieur, j'ai soufflé.
Il souriait doucement et je m'en suis allée m'accomplir de ma nouvelle mission. Je ne savais plus quoi penser. J'aurais peut-être dû chercher à en savoir davantage sur cette soirée d'anniversaire, mais au fond, je ne voulais plus rien entendre à ton sujet. Les informations se mélangeaient, je ne savais même plus réfléchir sans m'arracher les cheveux. Thomas t'avait fait du mal, mais il n'était pas responsable du fait que tu avais quand même épousé David malgré tes sentiments pour lui. Il n'avait pas non plus tort de croire que si tu avais dit oui, c'était sûrement parce que tu avais tourné la page. Il ne pouvait pas prévoir de me rencontrer et ni de tomber amoureux de moi. Il ne pouvait pas prédire l'état dans lequel cela te mettrait, surtout que personnellement, je pensais que c'était ma faute. Je suis bête, tu ne trouves pas ? Tu ne m'as jamais aimée, pas comme ça. Il n'a jamais été question de moi. C'était Thomas. Toujours Thomas et, tu vois, le pire, c'est que je ne t'en veux pas d'être amoureuse de lui, parce que je comprends pourquoi tu l'es. Encore aujourd'hui, mon mari incarne l'homme parfait.
VOUS LISEZ
UN JOUR DE TOI - TOME I
RomanceC'est à ton mariage que j'ai rencontré Thomas, tu te souviens ? Il était là, à rire avec David, à essayer d'attirer mon attention avec ses petites blagues peu recherchées, mais qui m'avaient fait rire. Je me souviens de la chanson, c'était You de T...