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Il était tard quand le téléphone de Thomas a sonné. Je me souviens m'être réveillée en sursaut pendant que lui tâtonnait la table de chevet pour attraper son iPhone. Il l'a placé à son oreille en étouffant son souffle et j'ai froncé les sourcils face à l'urgence qu'il semblait y avoir. Mon homme est sorti du lit sans se faire prier, il renfilait déjà ses vêtements alors que je venais d'allumer la lampe de chevet. Il m'a dit que c'était au sujet de David, mais qu'il ne pouvait pas m'expliquer maintenant et il est parti en précipitation. J'étais confuse alors j'ai attrapé mon portable pour le rallumer, moi, je l'éteignais toujours. J'ai rentré mon code et j'ai patienté après que le gadget s'était bien allumé pour ouvrir tes messages qui disaient que David avait tenté de mettre fins à ses jours, en avalant des médocs. Je t'ai téléphoné et tu as décroché aussitôt. Tu pleurais.

J'en ai marre, m'as-tu dit. Je ne sais pas quoi faire !

– Où est-il ? J'ai demandé.

Il est dans l'ambulance, ils essaient de le réanimer, mais ils ne veulent pas que je reste avec lui pour l'instant.

Qu'est-ce qui s'était encore passé pour que l'un de vous deux choisisse d'en finir ?

On s'est disputé à cause d'une broutille et tu vois, il m'a dit qu'il allait se tuer si je n'arrêtais pas de l'embêter alors je lui ai répondu de le faire, parce qu'ainsi ça me ferait des vacances...

Mon Dieu. Si Thomas apprenait ça, tu étais une femme bientôt morte. Il ne fallait surtout pas qu'il connaisse ce détail de l'histoire.

Je me suis redressée et j'ai placé ma main dans mes longs cheveux, laissant mon coude reposer sur mon genou replié.

Je ne pensais pas qu'il le ferait...

– Thomas est parti, il va arriver, je t'ai dit.

Il va me tuer, je le sens...

– Je vais venir, d'accord ? Je t'ai rassurée. Essaie de rester calme. J'arrive.

J'ai raccroché parce qu'il fallait que je me presse à renfiler des vêtements et à sortir de l'appartement à peu près habillé. J'ai couru dans l'escalier en colimaçon et je suis sortie de l'immeuble. Thomas était déjà parti, sa voiture n'était plus là. J'ai couru, vous ne viviez pas loin et avec les embouteillages, Tom s'était compliqué la tâche. Quand je suis arrivée, essoufflée comme jamais, Thomas était en train de garer sa voiture en double file, les feux de détresse activés. Vu la détermination dans ses pas, je savais qu'il allait te crier dessus et ça n'a pas manqué. Il t'a demandé ce que tu avais fait pour que David en arrive là, tu as répondu que tu n'avais rien fait. Il insistait, il voulait que tu lui donnes une excuse à son acte, comme si c'était forcément ta faute –– et c'était le cas, mais il ne devait pas être au courant –– Il hurlait tellement que des ambulanciers se sont approchés de nous, lui demandant qui il était pour David.

– Je suis son frère, a prétendu Thomas.

– Nous avons su le réanimer, on l'emmène à l'hôpital.

Tom avait la mâchoire serrée et quand l'ambulancier lui a dit d'aller dans l'ambulance avec son frère, Thomas m'a donné les clefs de sa voiture.

– Tu n'as pas intérêt à te ramener là-bas, il t'a dit.

– Thomas... j'ai soufflé.

– Elle reste ici ! Il a hurlé. Arrête de la défendre, putain !

Je n'ai pas répondu. J'étais attristée par la manière dont il me criait dessus et en plus, je connaissais ton tort dans l'histoire. Je me sentais horrible. J'avais envie de pleurer.

UN JOUR DE TOI - TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant