10

4 1 0
                                    

J'étais moi aussi, débordée par le travail, même si je n'en donnais pas l'impression. Thomas ne me pressait jamais parce qu'il savait qu'au pire des cas, il le ferait lui-même, mais moi, ça me gênait. Il me payait pour bosser, par pour que je lui délègue le travail à la fin. À quoi je servais, sinon ?

La journée était belle, le soleil brillait, le ciel était dégagé et bleu. Tout était parfait, même si j'étais au bureau à essayer de faire une affiche de communication pour mon amoureux, concernant sa future exposition. J'ai à peine levée la tête de mon écran quand il est rentré dans la pièce. Il avait son ordinateur sous le bras et il s'est installé à la table côté droit de la pièce. Il fallait qu'on travaille ensemble pour que tout soit parfait.

– Tu as faim ? M'a demandé Thomas. Soif ?

– Non, ça va merci, j'ai dit.

– Je vais me chercher un café, j'arrive.

Je n'ai pas répondu, j'étais trop concentrée. Quand j'en ai eu fini de ma maquette, parce que je savais que Monsieur allait apporter son grain de sel, j'ai installé mon pc sur la table, juste à côté de celui de Thomas, et je l'ai branché au chargeur. J'ai enregistré mon travail et je suis allée prendre l'air cinq secondes. Ce bureau avait la chance d'avoir une terrasse et forcément, c'était celui de Thomas. J'y étais installée parce que je savais qu'ici, personne ne viendrait m'embêter. Lui, avait été en réunion toute la matinée.

– Tu viens ? M'a demandé Thomas une fois de retour. Je suis désolé, je n'ai pas le temps...

Je suis rentrée alors. Je me suis assise à côté de lui et je lui ai montré l'écran de mon ordinateur pendant qu'il buvait une gorgée de son café.

– Envoie-la-moi par mail, a-t-il dit. Ce sera plus simple.

Je me suis exécutée. Il a ouvert le mail une fois reçu puis, il a regardé l'affiche en plein écran.

– J'ai envie de fumer, m'a confié Thomas.

Il avait l'air stressé. C'était rare qu'il fume en ma présence. Il évitait de le faire, puisqu'il savait que mon père était décédé pour avoir passé sa vie à fumer.

– On peut faire une petite pause du coup ? J'ai dit en caressant sa cuisse. Ou tu vas tenir le coup jusqu'à ce que tu puisses prendre cinq minutes ?

– Je ne tiendrais pas, m'a-t-il dit. Laisse-moi deux minutes, j'arrive !

Il s'est levé en glissant une clope entre ses lèvres et en jetant son paquet sur la table. Il a allumé sa clope sur la terrasse. Je l'ai regardé faire au travers des vitres puis, j'ai choisi de le rejoindre. J'ai caressé son dos avec ma main et me suis glissée sous ses yeux en laissant mes mains s'enfoncer dans les poches arrière de son jean.

– Comment s'est passé ta réunion ? J'ai demandé.

– Ça va, a répondu Tom. Il suffit d'oublier que Martha existe et tout va bien...

Martha c'était une collaboratrice. Quand elle n'était pas d'accord, elle le faisait savoir et ça avait le don d'agacer mon fiancé. Il rêvait de se séparer d'elle, mais bon, ils avaient signé un contrat et comme elle n'avait pas fauté, il ne pouvait pas agir.

– Tu comptes rentrer à quelle heure ce soir ? J'ai questionné. Histoire que je sache si je t'attends ou si je vais voir un autre homme en toute sérénité...

Il a grimacé gentiment. J'avais la tête penchée pour pouvoir le regarder et lui, il faisait en sorte que sa fumée ne m'intoxique pas alors, il penchait souvent la tête pour l'expirer bien au-dessus de moi.

UN JOUR DE TOI - TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant