David n'était pas mort, mais il était dans un état inquiétant. Il était dans le coma. Je ne savais pas où tu étais, et j'arrivais à m'en inquiéter. Par ta faute, j'ai passé ma nuit de noces seule à la maison, puisque Thomas était resté au chevet de son meilleur ami. Il m'avait téléphoné pour me dire ce qu'il en était, mais je n'avais pas vraiment écouté, puisque je ne revenais pas de ce qu'ils (les médecins) prétendaient que tu avais fait. David avait été poignardé à la poitrine, et miraculeusement, tu avais loupé de peu son cœur. C'est pour ça qu'il était toujours en vie, mais dans le coma. J'ignorais ce qui t'était passé par la tête, je pense qu'au fond de moi, je ne voulais pas le savoir. Je n'osais imaginer l'état de Tom, et encore moins celui d'Amelia. J'étais perdue, comme toujours. Je m'inquiétais pour toi, pour David, pour Thomas, pour Amelia...
Il était sept heures du matin quand mon mari est rentré. Marchant dans la chambre, je l'ai vu se défaire de ses vêtements et s'enfermer dans la salle de bains. Je ne voyais donc pas ce qu'il y faisait, mais j'ai entendu des choses se briser sur le carrelage avant de l'entendre étouffer un cri de douleur dans ce que j'ai toujours supposé être une serviette de bain. Je souffrais. C'était déjà le cas avant qu'il ne rentre, mais je souffrais davantage maintenant que je le savais dans la pièce juste à côté, et que j'étais impuissante. Qu'est-ce que j'allais lui dire, encore ? Que tu avais sûrement une raison ? Qu'on ne pouvait pas juger avant d'avoir la version de David ? Que peut-être qu'il avait essayé de te frapper, et que tu t'étais défendue ? Je me sentais horrible. Je savais que David n'était pas un homme violent. Je savais qu'il ne t'aurait jamais fait de mal, et pourtant, tu vois, comme une part de moi était toujours un peu liée à toi, j'osais penser que peut-être que si. Que peut-être qu'au fond, c'était toi, la victime.
J'ai entendu l'eau couler, et ça a duré longtemps. Quelque chose n'allait pas, mais ça ne voulait pas dire que la situation était sans issue. Thomas ne prenait jamais de longue douche. Il était Monsieur écolo dans toute sa splendeur. Ses douches duraient deux minutes chrono, et encore. Pour cette fois, l'eau coulait depuis au moins dix minutes. Je suis sortie du lit, parce que je trouvais ça louche de ne plus rien entendre à part les gouttes s'abattre sur le sol de notre douche italienne. J'ai fait glisser la porte dans le mur, et j'ai soupiré, quand j'ai vu que Thomas était assis sur le sol, nu, à pleurer comme si on lui avait appris la mort. Je me suis approchée de lui. J'ai coupé l'eau, et je lui ai donné une serviette de bain avant de l'aider à se lever.
– Il faut que tu dormes, j'ai soufflé.
Il tenait à peine debout. Il s'appuyait sur mes épaules pour rester droit. Il n'avait pas dormi la veille de notre mariage, parce qu'il avait travaillé tard. Nous n'étions pas ensemble, mais nous avons été au téléphone une bonne partie de la nuit. C'était donc normal qu'à cet instant précis, ses yeux ne tenaient plus ouverts et que ses jambes menaçaient de le lâcher à tout moment. J'ai donc entrepris d'essuyer son corps du mieux que j'ai pu, et je l'ai laissé partir s'allonger dans le lit. J'ai étalé la serviette de bain sur le sol, afin qu'elle absorbe l'eau sur le carrelage. J'ai également ramassé ce que Thomas avait envoyé valser, puis je l'ai rejoint au lit. J'ai attendu longtemps, et je me suis décidée à me lever pour lui préparer un petit-déjeuner en sachant qu'il n'en mangerait pas grand-chose. Le plateau dans les mains, je suis rentrée dans la chambre afin de le poser sur le lit. Il était douze heures seize précises.
– Comment tu te sens ? J'ai demandé à Thomas. Essaie de manger un peu, j'ai dit en caressant sa cuisse sous le drap du lit. Ça peut que te faire du bien.
Il ne m'a rien répondu. J'ai poussé le plateau sur le matelas, et je me suis allongée avec mon mari. Ses paupières étaient closes.
– Est-ce que je suis en train de tout perdre parce que je suis amoureux de toi, ou est-ce que c'est parce que tu es amoureuse de moi ? A brisé le silence Thomas.
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UN JOUR DE TOI - TOME I
RomanceC'est à ton mariage que j'ai rencontré Thomas, tu te souviens ? Il était là, à rire avec David, à essayer d'attirer mon attention avec ses petites blagues peu recherchées, mais qui m'avaient fait rire. Je me souviens de la chanson, c'était You de T...