Chapitre 15
Des squelettes et des corps parcourent les rues. Des mouches volent çà et là. L'odeur nauséabonde des cadavres d'une douceur écœurante et piquante, emplit et retrousse mon nez. Je porte in extremis ma main à ma bouche, nauséeuse. L'ancien sang séché sur le sol pavé et les murs de pierres donne l'impression qu'hier encore, les corps se sont vidé de leurs corps. La tête qui tourne, l'estomac retourné à bord de me faire vomir mon petit déjeuner, je m'appuie sur Learko en marchant progressivement vers la porte du manoir imposant et noir.
— Dites, il y a encore des cadavres à l'intérieures ?
— Non, ne t'inquiète pas, me répondit Fitz sans même se retourner.
Le prince cadet ouvre la grande porte de bois gravée de fleurs et s'ouvre lentement sous son poids. La tapisserie est rouge avec des fleurs plus foncé, des commode de bois sont dressées sur les murs, un escalier en marbre monte vers le deuxième étage accompagné d'une rambarde en fer forgé. Je reste figée à l'entrée en train de m'émerveiller face à cette architecture.
— C'est magnifique !
— C'est pourquoi j'aime venir ici en cachette, rétorqua Fitz
Je lui sourit et me retourne vers Learko. Il m'adresse également un sourire.
Nous sommes restés plusieurs heures là-bas à découvrir les vestiges de ce lieux abandonné. Les garçons me font peur à plusieurs reprises et je crie à maintes fois.
— Il faut qu'on rentre, il est bientôt dix-huit heures trente, le couvre-feu est bientôt là.
— Oui tu as raison il vaudrait mieux qu'on y aille il se fait tard, approuve Fitz
Je sens mes jambes fléchir sous la lourde journée d'hier et d'aujourd'hui. Nous repartons à contre-grés, avec le silence qui remplit ses lieux.
Les garçons sont loin devant moi et j'ai ralentit le pas. Nous entrons dans des petits bois. L'air pur et frais me fais du bien. Je ferme mes yeux et laisse le vent me bercer sur le dos de ma monture. Soudain, Brume se cabre et me fait tomber à terre, avant de partir au galop.
¾ Brume ! Reviens ma belle !
Qu'est ce qui a bien pu lui faire peur ? Un craquement de brindille fait sauter mon cœur. Je sursaute avant de me relever et de regarder autour de moi. Je sens une goutte de sueur perler dans mon dos et l'air pur n'est qu'un souvenir.
¾ Ce n'est pas une bonne idée de galoper les yeux fermés, remarque une voix féminine et amer
Je cherche du regard la personne qui aurait bien pu parler. Une silhouette avec une cape blanche saute de l'arbre le plus près. Elle relève sa capuche d'un revers de main et son regard perçant vairons bleu-vert me fixe. Quelques cicatrices qui lui barrent le visage lui donne un air sinistre.
— As-tu perdu ta langue ? Si tu as envie, je te facilite la tâche, Rowena, je parie que tu vas me demander « Mais qui es-tu ? » N'est-ce pas ? Et bien je suis une géokinésiste, je m'appelle Lyra et je te cherche depuis trois longues années. Voilà, elles sont faites les présentations, as-tu d'autres questions ?
Je reste là, à la regarder essayant de digérer ses paroles. Quelques secondes plus tard, sous son regard perçant, je me décide enfin à prendre la parole, le cœur battant.
— Comment connaissez-vous mon prénom, Lyra ? questionné-je en appuyant chaque syllabe de son prénom.
— Si tu as bien suivi ce que j'ai dit, ça fait trois ans que je te cherche. Autrement dit, quand on cherche une personne, on se renseigne sur elle.
— Mais si vous me cherchez, pourquoi ne pas venir me voir et me demander directement ?
— Crois-tu vraiment que si j'allais directement venir te voir, tu aurais tout de suite voulu me parler ? D'autant plus que tes petits copains ne te quittent jamais d'une semelle. Il fallait que je te parle seul à seul, mais, j'ai bien vu que les jeunes hommes qui t'accompagnent ne te laissera jamais isolé avec une inconnue. Et puis l'Ecole de Chevalerie et surveillé 24 heures sur 24.
— Oui, au vu de votre air, j'aurai refusé. D'ailleurs, pourquoi me cherchez-vous ? demandé-je avec malice
— Fait pas la naïve ! je vous ai vu pendant l'entrainement ton tuteur et toi, tu as projeté tes souvenirs !
— Je ne sais pas de quoi vous parlez, et vous ne me donnez aucun bon présage !
Elle s'esclaffe d'un rire rauque qui me glace le sang. Le vent frais me gifle, je peine à la voir à cause de mes cheveux.
— Tu sais ma jolie, je ne suis et ne serai jamais la méchante dans cette histoire. Je veux juste savoir si d'autres pouvoirs se sont manifestés ! Nous avons besoin de toi, moi et les autres descendants. J'ai trouvé les autres mais il nous manque toi. Tu es le Phénix qui nous manque pour sauver le monde d'Ash Fénu !
— Comment ça "sauver le monde d'Ash Fénu" ? questionné-je en fronçant les sourcils
— Tu n'es pas la première dans ta famille qui a tenter de le sauver: ta tante Elena a eu les même pouvoirs que toi, ainsi que ta grand-mère, ton arrière-grand-mère, ton arrière-arrière-grand-mère et ainsi de suite jusqu'à arriver à la reine Tristannia II, la première descendante du Phénix. Elles ont toutes voulu reconstruire le Joyau de la Paix et l'échec n'a fait que les prendre. J'ai rassemblé les autres descendants et il ne manque plus que toi pour que nous pouvons le rassembler ! Sans le Joyau, la guerre et la tension règnera toujours. Et pour le reconstituer, il faut que nous soyons ensemble, les descendants, pour permettre de mettre chacun de nos pouvoir...
Je ne l'écoute plus. La rage bronde dans mes oreilles. Un nœud se forme dans mon cœur et la vengeance qui règne en moi grossit. J'aurai enfin la possibilité de châtier les personnes qui m'ont arraché à mes parents !
« Non, je ne la connais pas » murmuré-je à moi-même.
— Comment savez-vous tout cela sur ma famille ?
— Je te l'ai dit ma petite, quand on cherche quelqu'un, on s'informe le plus possible sur la personne en question, dit-elle en me faisant un clin- d'œil
Cette Lyra en sait plus sur moi que je me connais moi-même, et ça, c'est pas bon. Je ne sais même pas de quoi elle parle. Je suis descendante du Phénix mais c'est une ancienne légende racontée dans les histoires pour enfants ? Pourquoi moi ?
— Ok, ok. J'ai compris. Je suis la descendante du Phénix, ma tante l'était et ainsi de suite, mais si je ne voulais pas vous suivre, vous et les autres descendants ?
Un sourire narquois se dessine sur ses lèvres.
— Crois-moi, je ne suis pas une méchante. Je veux aider notre monde parce que si nous continuons comme ceci, nous allons littéralement détruire notre monde. Je fais partie des descendances. Je suis moi-même la descendante du Ents. Je peux guérir les personnes avec des plantes médicinales en même pas deux secondes et je peux réparer la nature. Si jamais tu changes d'avis, vas à Fées Du Coins, c'est un café à Pyro. J'y vais souvent mais si tu ne me trouves pas, écris moi une lettre et donne-la à la vieille dame du comptoir.
— D'accord mais n'espérez pas que je vais venir.
— C'est ce qu'on verra ! annonce-t-elle en m'adressant un clin d'œil
Lyra rejoint son cheval puis part en direction du nord, vers le centre-ville de Pyro. Je la suis du regard jusqu'à ce qu'elle deviennent un petit point au loin.
¾ Rowen ! Rowen ! Tout va bien ?
Fitz et Learko m'apparaissent quelques instants plus tard, Brume à leurs côtés.je leur fais un sourire forcé et reprends ma monture.
¾ Qu'est-ce qu'il t'es arrivé ? interroge mon tuteur
¾ Je suis tombé du cheval en fermant les yeux quelques secondes, j'ai mis du temps a me repérer et j'était à la traine...
Il fronce les sourcils puis s'esclaffe.
¾ La prochaine fois reste près de nous, tu aurais pu tombé sur un voleur, ou une créature.
J'acquiesce et nous repartons direction l'Ecole de Chevalerie.
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La Descendante Du Phénix
ParanormalRowena, comme toutes les autres femmes de son royaume, est née avec des pouvoirs liés aux feux. Et comme toutes les femmes, elle doit se rendre à l'École du Couvent. Mais Rowena n'est pas comme toutes les autres. Elle ne désire que vengeance pour la...