Chapitre 20

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Chapitre 20


Fitz m'attends dans ma chambre, assis sur mon lit, pensif. Lorsqu'il m'aperçoit, son regard s'illumine.

--- Tu as trouvé ce que tu cherchais ?

¾ Oui, je vais pouvoir guérir ton père.

Un immense sourire barre son visage. Il se lève vers moi et m'étreinte avant de me dire de le suivre dans la chambre royale au palais. Une fois arrivé sur place, le prince cadet ordonne à tous le monde de sortir, même si cela ne plait pas à Loïc.

¾ Je suis vraiment navré Messire mais je ne peux pas quitter le chevet de votre père, réplique le guérisseur

Fitz se gratte l'arrière de la tête, embêté.

¾ Comment va-t-il ? demande ce dernier après quelques secondes de son silence.

— Il est de plus en plus faible. Je pense que dans quelques jours, il perdra la vie...

Mon tuteur remplaçant passe une main rageuse sur son visage.

— Aucun guérisseur ne peut le guérir ?

— Non, majesté, annonce-t-il d'une voix désolé

Il faut qu'il parte le guérisseur. Je n'en ai pas la moindre envie qu'il sache que je suis la descendante.

— Je suis désolé mais vous devez sortir de cette chambre, ordonne Fitz. Mon novice ici présent peut guérir le roi et je ne laisserai pas cette occasion passé. Vous m'avez dit qu'aucun guérisseur ne peut le guérir, et bien laissez le faire.

Un silence pèse sur nous. Le regard de l'homme passe entre le prince et moi, dérouté de la situation.

— Monsieur...commence le guérisseur, en me regardant

— Phayn. Monsieur Phayn, terminé-je d'une voix assurée

— Monsieur Phayn, je suis le guérisseur et il me faut rester au côté du roi pour le surveiller. Si vous voulez, je pourrais même vous assister.

— je n'ai aucunement besoin d'être accompagné. Je sais ce que je fais, mentis-je. Si jamais ça dérape nous feront appel à vous.

— Si je peux me permettre, commente mon amie à l'attention du guérisseur. Je pense que mon novice ici présent a le droit de garder sa confidentialité. S'il a envie de ne pas être assister, il en a le droit. Maintenant si ce n'est pas trop de vous demander, veuillez sortir de la chambre mieux vaut faire le plus vite possible avant que son état ne s'aggrave.

J'échange un regard complice à Fitz en même temps que le guérisseur m'en envoie un sombre. Une fois sortie, mon ami se retourne vers moi.

— Qu'est-ce que tu comptes faire ?

Inspire. Expire. Inspire. Expire.

— Ne panique surtout pas, mais je ne suis pas que pyrokinésiste.

Il fronce les sourcils, pas sûr de comprendre.

— C'est-à-dire ?

— Je suis une descendante de ta famille.

— Tu fais partie de ma famille, ok mais quel est le rapport entre ma famille et tes pouvoirs ?

Ok... faut que j'aille droit au but.

— Je suis la Descendante du Phénix. Donc la descendante de ta famille.

Fitz reste figé ne sachant pas quoi dire. Je retiens mon souffle, mon pouls battant.

— Si j'ai bien compris, tu es...la descendante du Phénix ?

J'acquiesce.

— Donc, si on croit la légende, tu peux guérir de tes larmes, de téléporter par des flammes et changer la couleur de tes flammes ?

— Oui, tu as bien suivit tes cours d'histoire...

Ses yeux s'illuminent plein d'espoir. Nous réfléchissons tous les deux pendant une bonne cinq minutes comment je pourrais réussir à enclencher ce dont spécial. C'est Fitz qui trouve l'idée des souvenirs douloureux de mon passé, assez fort pour me faire pleurer. Sans plus attendre je me mets à penser à mes souvenirs les plus douloureux. Les flots s'entrechoquèrent dans ma tête. Les souvenirs des plus joyeuses au plus accablées se mêlent afin de former ma vie entière jusqu'à présent. Je chasse de ma tête tous les souvenirs heureux et me concentre sur les souvenirs les plus sombres que je connaisse.

« Vous ne savez pas ce que ça fait de perdre ses parents lorsque l'on a douze ans ! Vous ne savez pas ! »

« J'attrape un couteau. Mon pouls bat fort. Je glisse la lame sous ma gorge et... »

« Pouvez-vous nous promettre que vous resterez soudés comme les doigts de la main, comme l'humain et son cœur, et non comme la mante religieuse et son compagnon ? »

« Non ! non ! Je n'ai pas envie de vous quitter ! Vous n'allez pas mourir ! Vous NE devez PAS mourir ! Je vous l'interdis, je vous en supplie, s'il vous plaît épargnez moi cette douleurs, s'il vous plaît... »

« C'est toi qui ne comprends pas ! Nous partons dans trois jours et on va laisser nos filles ici ! Arwen n'a que trois ans et on ne va pas laisser Rowena s'occuper d'elle ! J'ai envie d'être leur mère jusqu'à ce que je meure à leurs côtés, je n'ai pas envie que ce soit d'autres personnes qui s'occupent d'eux ! »

Les souvenirs voltigent autour de moi. je prends feu de toutes les couleurs et j'ai l'impression que mon cœur se déchire. Les larmes qui coulent le long de mes joues volent autour de moi pour rejoindre une sphère d'eau qui grossit lorsque des gouttes d'eau salées se joignent à elle. D'un coup, mon corps s'envole à quelques centimètres du sol et une lumière éblouissante surgit de mon cœur et s'assemble à la sphère. Lorsque... plus rien. Tout s'arrête. Je me sens affaiblie, et je n'ai plus d'énergie. La sphère d'eau s'avance et pénètre dans la poitrine du roi. Et soudain je m'effondre.

La Descendante Du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant